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TRAVAILLEUSE SOCIALE - DPJ

AVEC STÉPHANIE AUDET

Avril 2019 | Musique et montage par Alex Andraos

Nous rencontrons Stéphanie Audet, travailleuse sociale, qui œuvre à titre d’agente de relations humaines dans un centre jeunesse. Au-delà du cliché “d’enleveuse d’enfants”, elle nous parle de son quotidien au sein de la Direction de la protection de la jeunesse.

TRAVAILLEUSE SOCIALE – DPJ

AVEC STÉPHANIE AUDET

Aimy :

Bonjour et bienvenue aux portraits professionnels, le balado où l’on tente de clarifier différentes professions du marché du travail. Aujourd’hui, on rencontre Stéphanie Audet, travailleuse sociale, qui œuvre à titre d’agente de relations humaines dans un centre jeunesse. Avec elle, on tente de clarifier le rôle d’une travailleuse sociale à la DPJ. Stéphanie Audet, bonjour.

Stéphanie :

Bonjour.

Aimy :

On se rencontre aujourd’hui pour comprendre un peu mieux qu’est-ce que ça fait, une travailleuse sociale. Donc, si je te posais la question simplement : tu vas dans un party, tu rencontres quelqu’un que tu ne connais pas et qui dit : bonjour Stéphanie, qu’est-ce que tu fais dans la vie? Je suis travailleuse sociale. Qu’est-ce qu’ils imaginent que tu fais de tes journées?

Stéphanie :

La réponse qu’on a souvent, c’est : ah tu travailles pour la DPJ. C’est sûr que moi, dans mon cas, je renforce un peu le préjugé parce que c’est mon employeur actuellement. Mais, la réalité c’est que la DPJ, c’est un très grand employeur de travailleurs sociaux, mais en tant que tel, le travail social c’est beaucoup plus que juste ça. Puis c’est très diversifié, le travail social. Souvent, les gens vont aussi se diriger vers cette solution facile-là et cette réponse facile-là parce que justement, il y a comme une mauvaise compréhension de c’est quoi le travail social et qu’est-ce qu’on fait vraiment. Alors, c’est vraiment, définitivement, qu’on travaille pour la DPJ…

Aimy :

Là, les gens imaginent que tu travailles pour la DPJ. Ça adonne que c’est vrai dans ton cas. Ensuite, qu’est-ce qu’ils imaginent? Tu travailles pour la DPJ, donc tu enlèves les enfants des gens?

Stéphanie :

Oui, c’est exactement ça. C’est un commentaire qu’on a vraiment souvent : Tu es une enleveuse d’enfant. Puis, c’est sûr qu’il y a des nuances à aller faire là-dedans. On est dans un contexte… En fait, c’est drôle. Tous ceux qui travaillent à la DPJ sont dans un contexte vraiment particulier où est-ce qu’ils ont choisi une profession de relation d’aide parce qu’ils veulent aider les gens puis ils se retrouvent toujours à devoir prouver leur humanité, puis prouver leur désir de vouloir aider parce que souvent, on va voir les intervenants de la DPJ comme des ennemis un petit peu du peuple. C’est sûr qu’on a une très mauvaise réputation, une réputation, que je viens de dire, qui n’est pas entièrement méritée. C’est sûr que cette mauvaise réputation-là est beaucoup nourrie par les médias, quand il y a des erreurs qui sont commises et quand il y a de. s situations tragiques qui prennent place. Mais, en tant que tel, c’est aussi facile de parler en négatif d’une institution qui ne peut jamais répondre parce que, c’est sûr que nous on est liés par les lois de la confidentialité. Souvent, les gens n’ont pas vraiment la chance de comprendre c’est quoi la réalité d’un intervenant et les situations qu’ils doivent gérer au jour le jour. Pour ce milieu-là, c’est particulier. Mais, maintenant, pour tous les autres travailleurs sociaux qui ne travaillent pas en protection de la jeunesse, on a au contraire une image d’eux comme c’est une profession, les gens sont faits pour être dans leur travail, ils se donnent pour leur clientèle ou leurs usagers ou les gens avec qui ils travaillent, tout simplement. Il y a comme beaucoup de volets puis la vision change dépendamment de ce que tu fais.

Aimy :

OK. Si tu avais dit : Je suis travailleuse sociale en bureau privé versus je suis travailleuse sociale à la DPJ, l’image est différente?

Stéphanie :

Oui, absolument.

Aimy :

Donc, il y a une vision un peu, que tu me dis, des fois on est mal vus, on est mal perçus. Si tu avais à rectifier le tir, si tu m’expliquais un peu plus précisément qu’est-ce que ça fait une travailleuse sociale à la DPJ?

Stéphanie :

C’est sûr qu’une travailleuse sociale j’aime décrire ça comme, ou un travailleur social, on est sur-représentées chez les femmes, alors des fois on a tendance à parler au féminin, mais en travail social, c’est des intervenants un peu pivot dans le sens que c’est un peu des experts de rien mais des gens qui touchent à tout. Fait que la définition concrète, c’est des gens qui interviennent entre le personnel et l’environnement. Des fois, le psychologue va se concentrer sur la personne, sur ce que lui ressent, sur ce que lui peut faire pour aller mieux dans les démarches. Un travailleur social va être conscient qu’il peut aussi intervenir sur l’environnement, qui joue aussi beaucoup sur la capacité des gens à se changer et à se mobiliser. Fait que c’est des gens qui vont aller un petit peu faire le lien entre différents intervenants, qui vont travailler beaucoup en équipe. C’est rare qu’on va voir un travailleur social travailler seul avec une personne. Il va travailler dans une façon beaucoup plus systémique, qui va aller voir la famille des gens, parfois. Des fois, leur employeur, leur propriétaire de logement, qui vont vraiment pouvoir aller défendre, en fait, les gens de leur société. Des fois, ça va être un petit peu des accomplices…

Aimy :

Des complices dans tout ça?

Stéphanie :

Oui.

Aimy :

Si tu me donnais un exemple concret? Tu me dis que le travailleur social, l’intervenant travaille dans une approche systémique, donne-moi un exemple, quelqu’un dans son système que tu viens aider. Si, mettons, je dis que tu travailles avec un jeune qui est un peu dans une situation de délinquance, où ils sont les systèmes? Comment tu interviens dans tout ça?

Stéphanie :

Pour un jeune qui a des comportements délinquants, si on veut préciser encore plus, on va dire que c’est un jeune qui consomme. Un jeune qui consomme, c’est sûr que ça peut être facile pour un parent, un intervenant ou un prof de dire : tu consommes, tu ne veux pas consommer, arrête de consommer. Où est-ce que le travailleur social va s’intégrer, ça va être d’aller voir avec les parents, c’est quoi un petit peu leur perception de leur enfant qui consomme? C’est quoi les choses qu’ils mettent en place pour aider leur jeune à arrêter de consommer? Avec l’école, des fois on a des écoles qui ont des jeunes qui consomment, donc ce n’est pas acceptable et ils les suspendent. On va essayer de voir avec la direction de l’école, est-ce qu’il y a quelque chose qui peut être fait pour que le jeune puisse réintégrer la classe et puisse avoir des conséquences qui sont à l’intérieur de l’école? En prenant acte que, quand il est à la maison, il consomme plus parce que c’est plate, qu’il n’a rien à faire et que ses amis sont à l’école, alors il fait ça pour passer le temps un petit peu. Dans le fond, la conséquence qui lui a été donnée pour l’action lui permet de faire l’action encore plus, c’est problématique. On va aussi aller voir avec le jeune qu’est-ce qu’il veut pour son futur, pour lui-même et s’il a besoin d’accompagnement, d’intervention plus spécifique pour arrêter de consommer, on va pouvoir lui donner ça. Si lui a besoin, si lui trouve que de s’intégrer dans un sport pourrait l’aider on peut faire les démarches avec lui pour qu’il s’inscrive à une activité ou qu’il se cherche un emploi, ou qu’il aille combler ce vide-là un petit peu.

Aimy :

Alors cette vision systémique, c’est vraiment les sphères de vie?

Stéphanie :

Oui.

Aimy :

Le jeune en tant qu’individu, sa famille, son école, ses amis, son réseau social. Donc, tout ça ensemble, c’est tout les champs d’intervention de la travailleuse sociale?

Stéphanie :

Exactement. On pousse les limites un peu, on s’intègre dans la vie des gens.

Aimy :

C’est tentaculaire, un peu partout en même temps et c’est en travaillant sur ses plans-là qu’on arrive à résoudre certaines problématiques?

Stéphanie :

Oui, absolument.

Aimy :

Donc, là on voit qu’il y a quand même une grosse différence entre tu es une enleveuse d’enfant et l’exemple tout simple qu’on vient de nommer maintenant. C’est vraiment, complètement différent, qu’est-ce que ça te fait à toi de voir cette différence entre comment les gens te perçoivent et comment tu travailles vraiment?

Stéphanie :

C’est sûr que c’est un niveau de difficulté additionnel parce que, quand on entre dans une famille, c’est sûr que, quand les gens me voient pour la première fois habituellement, ils ne sont pas très heureux. Ils ont ce qu’ils pensent connaître et ce que la société leur dit puis moi, ils ne me connaissent pas. Fait qu’on donne le bénéfice du doute à ce qu’on connaît. En même temps, on est un petit peu formé pour ça, dans le sens où est-ce que le travail social, ça reste une formation à une profession en relation d’aide et on est là vraiment pour aider les gens. J’ose dire que les gens avec qui je travaille ont beaucoup de savoir-être. Ils sont conscients aussi de ça et c’est l’une des choses qu’on va aller nommer aux gens. On commence notre intervention en disant : on sait qu’on a une mauvaise réputation, mais on va vous expliquer comment on fonctionne puis comment on va faire les choses. Puis tout de suite, d’aller nommer les statistiques, ça aide vraiment les gens. Quand les gens nous disent qu’on place des enfants, mais non, en réalité, les statistiques, c’est que ce n’est pas du tout cela qu’on fait. Il y a vraiment 3% d’un 3% d’un 3% qui finissent par être placés puis ce qu’on va dire aussi aux parents, c’est que nous on veut travailler en transparence et en collaboration. Jamais il ne va y avoir un enlevage d’enfant, si je peux dire ça comme ça, en surprise. Les familles avec qui on travaille savent toujours ce qu’elles doivent faire, ce à quoi on s’attend et ce à quoi on va les aider à accomplir, mais qu’à l’inverse, si ces objectifs-là ne sont pas atteints, oui c’est vrai que, malheureusement des fois on a des risques, des enfants qui vraiment doivent être déplacés. Souvent, ce que les gens oublient, c’est qu’on travaille pour l’enfant. Moi, mon client principal, c’est l’enfant, ce n’est pas les parents. Des fois, les parents vont se sentir un petit peu inconfortables dans cette relation-là puis nous on pouvoir référer les parents aussi. Souvent, on va travailler avec des parents qui ont besoin d’un accompagnement et qui peuvent travailler avec une autre travailleuse sociale. Nous, on ne peut pas assumer les deux rôles en même temps parce que l’enfant et les parents ont des besoins complètement différents. Nous, on travaille vraiment pour les enfants, pour leur sécurité.

Aimy :

Donc, si on essaie de concrètement voir une journée typique, de quoi ça a l’air. Un mardi matin, tu arrives au travail, tu enlèves tes bottes, qu’est-ce qui se passe?

Stéphanie :

En fait, ce qui arrive, c’est qu’il y a comme deux journées typiques en travail social et je pense que c’est vrai à la protection de la jeunesse comme dans d’autres milieux. C’est que, parfois, il y a des journées qui sont très, très axées sur l’intervention et parfois, il y a des journées qui sont plus bureaucratiques. À moins d’un travailleur social qui travaille dans le communautaire où est-ce qu’ils ont trouvé une façon de vraiment enlever le côté administratif un petit peu, où est-ce qu’ils sont moins dans la rédaction, ce qui est correct aussi. Mais, en institution, on laisse des traces, on veut s’assurer que les équipes sont efficaces, on veut s’assurer qu’elles font ce qu’elles ont à faire. Chaque intervention nécessite un petit peu de la rédaction. C’est ça un peu la réalité de notre travail. Pour le concrétiser, je dirais qu’en ce moment on va du 40% d’intervention pour du 60% de rédaction, du moins c’est comme ça à la protection de la jeunesse. Ça reste qu’il y a des journées où est-ce qu’on peut faire 7 rencontres dans une journée, puis des journées où est-ce qu’on peut avoir presque aucun contact avec les gens avec qui ont travaille. Il y a des journées où l’on peut être pas mal isolées devant notre clavier et il y a des journées ou des semaines même où est-ce qu’on peut ne pas être au bureau du tout. C’est sûr que, dans mon cas, une journée axée sur l’intervention, c’est une journée où est-ce que je fais beaucoup de voiture, beaucoup de route, beaucoup de milieux parce que tu vas rencontrer les gens chez eux.

Aimy :

À domicile.

Stéphanie :

Oui, ça reste un choix qui, à l’heure actuelle, est beaucoup pour l’intervenante. Il y a des intervenantes qui se déplacent beaucoup moins que d’autres parce que pour une raison ou une autre, elles préfèrent faire les rencontres au bureau parce qu’on a quand même des bureaux physiques qui ont des locaux de rencontre puis les gens peuvent se déplacer et venir nous voir. Mais, des fois, avec la réalité des gens avec qui on travaille, ça peut être plus facile de se déplacer vers eux. Alors on fait des journées où on est beaucoup sur la route, on mange dans notre voiture et on peut rencontrer vraiment quatre familles différentes dans une journée, puis devoir rapidement se revirer pour être disponible pour la personne et être centrée sur son vécu sans penser à la rencontre qu’on vient d’avoir ou la rencontre qu’on va faire. Des journées de bureau, ça peut faire du bien aussi, des fois, dans notre réalité parce que c’est des journées où on est plus calme, où est-ce qu’on est au bureau avec des collègues. C’est des moments, des journées où on peut se tourner vers des gens et discuter un peu de nos dossiers et voir quelles pistes d’intervention ils recommanderaient. Un peu avoir le conseil qui aide à faire le travail dans le sens où ça devient moins lourd un peu plus rapidement. On dit que deux têtes valent plus qu’une. Je pense que c’est absolument vrai dans tous les métiers, mais c’est définitivement vrai dans le nôtre. Donc c’est ça, beaucoup de rédaction sur les situations qu’on voit et sur les interventions pour laisser une trace, pour s’assurer aussi que les droits des gens sont respectés et qu’on puisse après ça donner aux gens un compte rendu de pourquoi on a pris les décisions qu’on fait. Des fois, ça aide les gens à comprendre notre vision parce que des fois, avec le stress qui embarque, dans nos rencontres les gens oublient des fois ce qui a été dit. Comme ça, ça leur permet d’avoir quelque chose de tangible auquel ils peuvent se référer n’importe quand.

Aimy :

Ce dossier-là que vous montez, que vous rédigez, les familles peuvent y avoir accès?

Stéphanie :

En fait, il y a des notes ou suivis qu’on fait après chaque intervention. C’est ça que je disais, dans le fond on laisse un message et on va le noter à quelque part. Ça, c’est un peu moins pertinent pour la personne de l’avoir parce que ça devient très, très long. Mais, il y a des rapports qui sont rédigés spécifiquement pour les parents, pour les familles. Les adolescents de plus de 14 ans ont leur copie et les parents ont leur copie. Ça, c’est des rapports qui expliquent pourquoi on passe à la prochaine étape ou pourquoi on se retire. Ou à chaque fois, vraiment où il y a une décision qui a un impact pour la vie des gens, il y a un rapport qui vient le justifier.

Aimy :

OK, parfait. C’est quoi les raisons pour lesquelles vous êtes appelés habituellement?

Stéphanie :

Les raisons pour lesquelles on est appelés, en fait, au Québec, on a une loi qui s’appelle la Loi sur la protection de la jeunesse. Les travailleurs sociaux ou les intervenants qui travaillent pour la protection de la jeunesse ont le mandat de faire respecter cette loi par les parents, par les familles ou par les adultes de notre société. Nous, actuellement, dans la façon que la loi est faite, il y a six motifs pour lesquels on peut être interpellés dans la vie d’une famille. C’est : l’abandon, la négligence, il y a trois types de négligence : sur le plan physique, sur le plan de la santé et sur le plan de l’éducation, les mauvais traitements psychologiques, les abus physiques, les abus sexuels et chez les adolescents, les troubles de comportement. C’est quand un adolescent adopte des comportement pour lui-même qui sont dangereux et qui portent préjudice à sa personne. On parle de consommation, on parle de fugue, on parle de comportements sexuels à risque. Ce sont vraiment les seuls motifs pour lesquels on peut intervenir dans une famille. Des fois, les gens nous appellent avec une situation. Ils sont inquiets, ils sont insatisfaits d’une certaine façon, d’une famille, mais on n’est pas dans les motifs de compromission qu’on appelle, les motifs nommés par la loi.

Aimy :

Donc, pour ces six motifs-là, vous êtes appelés. Là, je demande des moyennes, mais en moyenne, est-ce qu’il y a des motifs qui reviennent plus souvent que d’autres?

Stéphanie :

C’est sûr que ça dépend majoritairement de la démographie. La démographie joue quand même un rôle important. C’est sûr que dans les quartiers plus défavorisés, on a plus tendance à intervenir pour les abus sur le plan physique parce qu’on parle de besoins alimentaires non assurés, on parle de logements insalubres, des choses qu’on ne verrait pas dans un quartier où les maisons valent des millions. Mais, il y a des motifs qui restent présents peut importe où l’on est. L’abus physique, l’abus sexuel, malheureusement…

Aimy :

Ça n’a pas de condition sociale.

Stéphanie :

Non, c’est ça, ça n’a pas de frontière. De plus en plus, on constate une hausse en mauvais traitements psychologiques parce qu’on a inclus récemment, bien pas récemment, quand la loi a été modifiée en 2012, on a inclus les conflits de séparation qui ont des impacts sur les enfants. Vu que les gens se séparent en hausse et divorcent en hausse, les gens peuvent avoir des moments où est-ce que c’est difficile et on est fâché contre l’autre puis les enfants deviennent messagers, deviennent témoins de disputes entre leurs parents ou les parents qui rabaissent l’autre. Ça, c’est quelque chose que, de plus en plus, c’est une réalité qu’on voit. Mais, c’est sûr que la plupart des alinéas on les voit quand même à part égale. L’abandon, c’est plus rare. Ça, c’est un alinéa qu’on voit presque jamais, un motif qu’on voit presque jamais parce que c’est vraiment des conditions drastiques. C’est vraiment la mort ou le départ d’un parent alors que l’autre parent n’est pas disponible ou pas reconnu ou peu importe, c’est plus rare. Ça dépend des groupes d’âge aussi. Avec les adolescents on voit plus de troubles de comportement parce qu’ils les visent.

Aimy :

Ça peut quand même varier beaucoup.

Stéphanie :

Oui.

Aimy :

Donc, tout à l’heure, tu parlais des différents intervenants de la DPJ. Toi, tu es travailleuse sociale mais j’imagine que tu es entourée d’autres personnes qui ont d’autres mandats. Ça ressemble à quoi, un peu, comme milieu de travail?

Stéphanie :

En fait, les gens qui travaillent avec moi, qui ont le même poste, moi, je suis travailleuse sociale de formation, mais le poste que je détiens c’est un poste qui s’appelle agent de relations humaines, un terme très large. Dans le fond, ce qu’il faut pour avoir accès à ce titre-là, c’est un bac ou une maîtrise, peu importe. Il y a différentes professions qui sont acceptées dans cette branche-là. Je sais que, par exemple, je travaille avec des psychoéducateurs, je travaille avec des criminologues, avec des sexologues. Dans d’autres services du centre jeunesse, il y a des intervenants qui sont techniciens en travail social ou qui ont des certificats. Il y a plusieurs façon d’arriver où est-ce que je suis. C’est sûr, qu’à l’évaluation, ils demandent des ordres puis dans d’autres équipes du centre jeunesse, ils peuvent juste accepter la technique.

Aimy :

Donc, à l’évaluation, c’est-à-dire, quelqu’un vous contacte pour dire : je pense qu’il y a une situation ici?

Stéphanie :

Oui, exactement. Dans le fond, il y a trois grandes équipes dans les centres jeunesse. Il y a la rétention et le traitement des signalements. Quand on nous appelle, c’est les gens qui répondent au téléphone puis qui décident si on va intervenir ou non. Une fois qu’on a décidé qu’on va intervenir, il y a l’évaluation et l’orientation. Ça, c’est notre travail et c’est l’équipe qui demande qu’on fasse partie d’un ordre professionnel. Le premier contact qu’on va avoir avec les gens, on va les informer de leur signalement et on va vraiment évaluer avec tous les membres de la famille c’est quoi leur réalité? Qu’est-ce qui se passe? Est-ce que la situation qui nous a été signalée, est-ce que c’est vrai? Et si c’est vrai, est-ce que ça a des impacts sur les enfants? À partir du moment où on dit oui à ces deux questions-là, on se doit d’intervenir, comme centre jeunesse et on se doit de décider, avec les parents, ça va être quoi notre plan de match. Moi, une fois que j’ai fait ça avec les parents, décider si on restait et décider comment notre présence allait se manifester, à ce moment-là, il y a une intervenante qui va, il va y avoir un changement d’intervenant et cet intervenant-là va faire ce qu’on appelle un suivi social. Il va vraiment être avec la famille pour la prochaine année ou plus long si la situation le requiert. Tant que les motifs de compromission restent en place, il y a un intervenant qui continue de travailler avec la famille. Il y a vraiment beaucoup de professionnels.

Aimy :

Ça, c’est la troisième équipe? Qui vont faire le suivi ensuite?

Stéphanie :

Oui, exactement. Il y a des techniciens qui travaillent dans la première et dans la troisième équipe et il y a aussi des gens qui font partie d’un ordre qui travaillent dans ces mêmes équipes, tout dépendant de s’il y a des actes réservés dans ce qu’on nous demande de faire. Nous, dans notre travail, dans mon équipe, on doit faire des évaluations du fonctionnement social, ce que d’autres ordres appellent des choses différentes, mais c’est pour cela qu’on n’a pas de techniciens dans notre équipe.

Aimy :

OK. Dépendamment des tâches, les rôles vont changer un peu?

Stéphanie :

Exactement.

Aimy :

OK. Qu’est-ce qui fait que tu as choisi de devenir travailleuse sociale?

Stéphanie :

J’ai toujours su que je voulais faire de la relation d’aide. Je pense que c’est le cas pour beaucoup de gens qui se retrouvent en relation d’aide. Les gens m’intéressent. J’aime leur parler, j’aime comprendre leur histoire, j’aime comprendre pourquoi les gens sont comme ils sont. Puis, moi j’écoutais beaucoup d’Esprits criminels quand j’étais petite, plus petite que maintenant et j’aimais vraiment ce côté de comprendre les gens, comment ils fonctionnent et qu’est-ce qui les amènent à avoir des difficultés. Dans Esprits criminels, c’est une équipe qu’on appelle des profilers. Quand je suis allée au cégep, je m’intéressait vraiment, je voulais vraiment aller en criminologie alors j’ai choisi un profil en sciences humaines, profil criminologue. La première chose qu’ils m’ont dit dans mon premier cours au cégep, ça a été : Si vous avez écouté Esprits criminels et que vous êtes ici pour être profiler, cette job-là au Canada, elle n’existe pas, vous avez besoin de repenser votre carrière. Ça me donnait un deux ans, quand même, pour me préparer, qu’est-ce que je fais avec ça? Je pense qu’il y a beaucoup d’options en relation d’aide et il y a beaucoup de métiers qui se ressemblent. Pour moi, j’aimais les portes que le travail social ouvrait. C’était un programme à l’université qui durait juste trois ans, comparativement à la psychoéducation qui demandait une maîtrise ou à la psychologie qui demandait un doctorat. Puis on était garantis de travailler. L’emploi est là, les gens vont toujours avoir besoin d’aide, d’accompagnement. Je vois mal une situation où est-ce qu’on pourrait être remplacés par des machines. Il y avait vraiment une sécurité d’emploi là et j’aimais vraiment l’aspect, comme je disais au début, expert en rien, mais un métier qui est un peu fourre-tout où est-ce qu’on peut toucher à tout. Il y a beaucoup d’opportunités pour faire un réaménagement de carrière en restant dans la même profession, sans retourner à l’école nécessairement.

Aimy :

Cette polyvalence-là, elle te va. C’est intéressant de voir plusieurs options avec un même diplôme.

Stéphanie :

Exactement et je pense que, pour les gens qui aiment la sécurité et la routine un petit peu, mais qui n’aiment pas, qui s’ennuient facilement et qui n’aiment pas nécessairement savoir tout ce qui va se passer dans leur journée, ça peut être une bonne option parce qu’il y a beaucoup de choses qu’on peut aller toucher. Comme presque toutes les carrières en relation d’aide, c’est du nouveau tous les jours. Les gens ne se répètent pas, c’est vraiment toujours des nouvelles personnes avec des nouvelles histoires. Fait que c’est comme ça que j’ai choisi le travail social.

Aimy :

Parfait. Ça fait combien de temps que tu pratiques?

Stéphanie :

Un an. Ça fait un an. Oui, nouvellement un an.

Aimy :

Comment est-ce que tu imagines la suite de ta carrière?

Stéphanie :

Actuellement, je dois dire que je suis bien où est-ce que je suis. C’est sûr que les gens qui font leur bac en travail social doivent toujours prendre la décision à un moment : est-ce que je vais être un travailleur social institutionnel ou est-ce que je vais être un travailleur social communautaire? Parce que c’est deux mondes complètement différents. Je pense qu’il y a des gens qui font l’aller-retour, mais en grande majorité, les gens choisissent une famille et y restent toute leur carrière même s’ils changent de domaine ou de spécialisation. Les différences principales reviennent surtout dans l’autonomie versus la stabilité d’emploi, dans les longues heures versus le 9 à 5 pour l’institutionnel. Il y a un enjeu au niveau du salaire, il y a un enjeu aussi au niveau de l’épanouissement de ta carrière et de pouvoir un peu être le patron de toi-même quand tu es dans le communautaire, ce qui tu n’as pas nécessairement en institutionnel parce que tout est très cadré. Tu dois suivre la procédure, des fois c’est bureaucratique et ça peut être long et frustrant. Moi, personnellement, l’institution me convient. Je ne sais pas si je vais rester à la protection de la jeunesse toute ma carrière. Mais, l’une des choses que j’aime de l’institution, c’est qu’il y a vraiment, il y a des postes hiérarchiques, mais c’est des postes qui sont accessibles. Il y a toujours une possibilité de croissance à l’emploi, de faire quelque chose d’autre et ça aussi, ça casse du quotidien. Ça ne dit pas : Je vais faire le même emploi pendant 35 ans. Puis à la protection de la jeunesse, c’est sûr qu’il y a trois équipes et habituellement, les gens dans une carrière font les trois équipes. Ça aussi, c’est un changement.

Aimy :

Tu vois des mouvements latéraux possibles aussi.

Stéphanie :

Oui, fait que je me vois facilement faire une carrière entière en protection de la jeunesse, en sachant très bien que si jamais ça arrête de m’intéresser ou que s’il y a quelque chose qui se passe et que soudainement, je ne suis plus en mesure de faire ça, je vais pouvoir aller trouver autre chose assez facilement.

Aimy :

Dans ton quotidien, qu’est-ce que tu trouves qui est le plus valorisant, dans ton travail?

Stéphanie :

C’est sûr que, des fois, les gens vont dire : Tu travailles à la DPJ, tu dois en voir, des histoires d’horreur. Des fois, c’est vrai. Mais c’est moins vrai que les gens pensent, là. Quand on met fin à une situation comme ça, on se sent bien dans nos souliers. On sent qu’on a fait quelque chose d’important dans notre journée. C’est ça, aussi. Souvent, la relation avec les parents peut être plus difficile, mais on est capables de faire ce qu’on fait en sachant que tout ce qu’on fait, c’est pour un enfant. C’est pour la prochaine génération. Souvent, on va voir des familles que ça fait trois-quatre générations qui vivent la même situation encore et encore, puis qu’il y a un intervenant qui va prendre la décision difficile et qui va y mettre fin de façon assez drastique. Mais, de savoir qu’on a pu couper le cycle, de savoir ce qu’on a pu donner à cet enfant-là, l’avenir qu’il n’aurait pas eu sans nous, c’est extrêmement valorisant. C’est sûr que, des fois, on a des parents et des enfants plus vieux qui sont capables de nommer qu’on a eu un impact sur leur vie. C’est pour ça qu’on fait ça, en fait. Personne ne fait ce travail-là parce qu’il aime ça se faire crier après. En tout cas, moi je n’en connais pas. On fait tous ça pour ça. Puis ça arrive.

Aimy :

Si tout était possible, si tu avais toutes les forces, toutes les compétences, si financièrement, il n’y avait pas d’enjeu, si tout était une option, quel autre métier tu penses que tu ferais?

Stéphanie :

Je trouve que c’est une question difficile. Moi, personnellement, les choses que j’aime du travail social, c’est que j’ai jamais eu la même journée deux fois. En même temps, c’est un travail qui peut être demandant et qui peut être dur. Moi, je plaisante souvent avec mes collègues que je repense mes choix de carrière à tous les jours et la réponse change à tous les jours. Il y a des jours où est-ce que je suis tannée, justement, de l’imprévu et où est-ce que j’ai envie d’être hygiéniste dentaire. Il y a des jours où est-ce que je fais de la rédaction et j’ai envie d’être animatrice sur un bateau de croisière. Mais, la plupart des jours, j’aime assez ce que je fais et je pense que, si j’avais à refaire une carrière, je pense que je ferais quelque chose d’assez similaire. Je pense que je serais enseignante au primaire. Je pense que, pour faire ce que l’on fait, il faut vraiment avoir un amour des enfants. En éducation, je sais que je serais bien. Sûrement que je choisirais une autre carrière aussi parce que tous les emplois ont leurs avantages et leurs désavantages, mais je pense que je ferais ça.

Aimy :

Puis, à l’opposé, quel métier est-ce que tu ne ferais vraiment, vraiment pas?

Stéphanie :

Je ne serais jamais comptable ou notaire et ce, sans insulter les comptables et les notaires (rire). Conseillère financière, quelque chose avec les chiffres où on n’a pas besoin d’un côté social, quelque chose qui est plus logique et séquentiel, 1+1=2.

Aimy :

Tous ces trucs qui sont vraiment plus cadrés, là tu manquerais vraiment d’espace?

Stéphanie :

Oui. Je pense que oui.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais qui sont les forces les plus importantes à avoir pour être une bonne travailleuse sociale?

Stéphanie :

J’essaie de choisir la plus importante en premier. La patience, je dirais, la plupart des jours.

Aimy :

La patience quant à quoi?

Stéphanie :

Je pense que, souvent, les gens, quand ils vont en travail social, c’est des gens qui ont des notions très fortes de justice et d’équité, puis de dignité. Ce n’est pas rare qu’on va rencontrer des gens qui sont dans des situations où on veut plus qu’eux. On veut que ces gens-là aillent bien, plus que ces gens-là sont…

Aimy :

Veulent ou peuvent…

Stéphanie :

Veulent ou peuvent. Des fois, c’est des gens qui vont vouloir vraiment aller bien, mais qui ne seront pas prêts à faire ce qui est nécessaire pour améliorer leur situation. Des fois, c’est des situations où est-ce qu’on se dit : c’est tellement simple, la solution. Mais, les gens, pour une multitude de raisons, n’ont pas la capacité ou n’ont pas le désir ou ne sont pas prêts. Dans ce sens-là, je trouve que la patience… La patience qui est presque au point de pardonner les gens…

Aimy :

C’est ça, c’est une patience qui est très teintée d’empathie, ce que tu décris…

Stéphanie :

Oui, oui.

Aimy :

Qui est comme… Il est fort probable qu’une travailleuse sociale se retrouve, au quotidien, en choc de valeurs…

Stéphanie :

Oui, tout le temps.

Aimy :

Face à des gens qui ne pensent pas la même chose qu’elle, mais que ton mandat reste de les aider.

Stéphanie :

Absolument. Puis, la récidive, aussi, est une partie vraiment quotidienne de notre travail. Souvent, on va voir les mêmes personnes, des dossiers qu’on a fermés parce qu’ils avaient fait tout ce qu’il y avait à faire et trois mois, six mois, un an plus tard, ça revient et c’est revenu ce que c’était. Ce n’est pas possible de travailler avec ces gens-là si on n’est pas capables de lâcher prise, mais aussi d’être patients et d’être empathiques et de comprendre que, à la fin de la journée, moi je m’en vais chez moi et moi je suis bien. Tout ce que je peux faire pour cette personne-là, c’est de l’accompagner et de l’encourager sans se croire responsable pour l’échec des gens et à l’inverse, sans se croire responsable pour leur réussite non plus parce que ça reste vraiment leur vie. Nous, on reste vraiment des outils. Je pense que c’est des valeurs hyper importantes…

Aimy :

À avoir pour être capable de…

Stéphanie :

Oui. Pour être capable de, pas nécessairement faire le travail, mais d’être bien dans cette carrière-là et de pouvoir la faire longtemps. Je pense que quelqu’un qui n’a pas cette valeur-là pourrait être un travailleur social exceptionnel, mais qui, rapidement, serait très épuisé.

Aimy :

Se brûler au travail… C’est sûr qu’on parle d’un métier où est-ce que tu es ton propre outil et donc, il peut y avoir besoin de prendre soin de l’outil aussi pour pouvoir…

Stéphanie :

Absolument. Je pourrais le mettre dans les valeurs aussi, la capacité de se connaître et de s’écouter. Des fois, c’est un travail où on a la chance d’avoir beaucoup de vacances, beaucoup de congés qui sont facilement déplaçables et c’est des congés que les gens, des fois, n’utilisent pas, mais que l’on doit utiliser. Dans le sens que, si tu te réveilles un matin et que tu vis des choses dans ta vie personnelle et que tu n’es pas solide, ça devient vraiment difficile de faire ce travail-là. Être capable d’être solide, de s’écouter et de faire les choses qu’on a besoin de faire pour rester solide.

Aimy :

Garder cette lucidité-là, de se voir vraiment.

Stéphanie :

Oui.

Aimy :

C’est sûr qu’on est dans un monde qui est en constant mouvement. On est dans un monde qui avance très vite au niveau social, au niveau technologique, il y a plein de choses qui se passent. Comment tu penses que ton métier va évoluer dans les 5, 10, 15, 20 prochaines années?

Stéphanie :

Je pense que mon métier ne peut que s’améliorer. On a la chance de vivre dans une société où est-ce que les gens font constamment des projets de recherche et essaient de s’améliorer et essaient de trouver des techniques d’intervention et des outils qui sont plus faciles à appliquer, plus faciles à utiliser, plus faciles à comprendre, plus efficaces. On est très axés sur l’efficacité. En même temps, il y a un paradoxe dans le sens qu’on est dans une vague actuellement où est-ce qu’on essaie constamment de faire plus avec moins. C’est sûr qu’à un moment, soit on va se retourner assez rapidement sans qu’il n’y ait trop d’impact. Mais, déjà, on les voit les impacts dans le sens où est-ce qu’il y a des listes d’attente catastrophiques, partout à travers le Québec. Ça va être un peu drôle à voir, ce qui va se passer entre le besoin d’être efficace et le besoin de prendre le temps. C’est une réalité avec laquelle les intervenants se battent déjà, dans le sens où est-ce qu’on nous demande d’être efficaces. Mais, dans notre cas, être efficaces, ça prend du temps. Il y a des situations où est-ce qu’il n’y a rien d’autre à faire, outre que d’attendre. Mais, j’ose croire qu’on s’en va dans la bonne direction et c’est sûr que c’est une carrière que je pense qui va rester présente dans les années. C’est une profession qui est assez vieille, même si on ne considère pas le nom ou l’étiquetage. Les gens ont toujours eu la relation d’aide et les gens vont toujours avoir besoin d’aide. Je vois ça comme ça. Je ne sais pas si c’est clair (rire).

Aimy :

Oui, bien sûr. C’est intéressant quand même de voir ce paradoxe du travail avec les humains. On a besoin d’aller vite, on a besoin d’être efficace, mais un humain, ce n’est pas toujours rapide et ce n’est pas toujours efficace. Mais, reste qu’un travail peut quand même être fait.

Stéphanie :

Absolument.

Aimy :

Le changement reste à voir, mais on voit surtout un changement au niveau social. Est-ce que de l’argent va être investi dans vos services? Est-ce qu’au niveau social et au niveau politique, on va accorder l’importance nécessaire à ce type de service? Donc, c’est un peu tout ça les questionnements que tu soulèves, c’est bien ça?

Stéphanie :

Hum, hum.

Aimy :

Dernière question dans cette grande série de questions : si tu rencontrais quelqu’un qui était intéressé par ton domaine, quel conseil tu lui donnerais?

Stéphanie :

Faites-le.

Aimy :

Faites-le?

Stéphanie :

Ça serait vraiment ça, mon conseil. Je pense que, même si une personne se rend compte que, finalement, ce n’était pas pour elle, on ne perd rien en faisant cette formation-là et en faisant cette carrière-là pendant une semaine, un mois ou une année. C’est des beaux apprentissages. Autant des apprentissages sur la société dans laquelle on vit et sur les gens qu’on côtoie que sur nous-mêmes.

Aimy :

Il y a comme une richesse à la formation, en général.

Stéphanie :

Exactement.

Aimy :

Le conseil, ça serait vraiment : on saute, on essaie?

Stéphanie :

On saute, on essaie.

Aimy :

Et c’est la meilleure façon de déterminer si ça fonctionne?

Stéphanie :

Si ça vous intéresse (rire).

Aimy :

Bien sûr. Parfait, Stéphanie Audet, merci beaucoup.

Stéphanie :

Merci à toi.

Aimy :

Merci à notre invitée et merci à vous d’avoir écouté cet épisode des Portraits professionnels. Pour plus de détails sur cette profession, visitez notre site internet au www.saltoconseil.com.