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PROFESSEURE-CHERCHEURE EN PSYCHOLOGIE ORGANISATIONNELLE ET SPORTIVE

AVEC JOËLLE CARPENTIER

Janvier 2024 | Musique et montage par Alex Andraos

Joëlle Carpentier est professeure chercheure à l’école des sciences de la gestion de l’UQAM, au département d’organisation et de ressources humaines. En plus d’enseigner, elle nous explique que sa recherche porte principalement sur la psychologie organisationnelle ainsi que sur la psychologie sportive. Elle nous raconte son parcours, nous explique les particularités liées à faire de la recherche sur des humains et nous discutons de l’avenir de la recherche en sciences humaines.

Professeure-chercheure en psychologie organisationnelle et sportive

AVEC JOËLLE CARTPENTIER

Aimy :

Bonjour et bienvenue aux portraits professionnels, le balado où on tente de clarifier différentes professions du marché du travail. On vous présente aujourd’hui un portrait de chercheur. Joëlle Carpentier est professeure chercheure à l’école des sciences de la gestion de l’UQAM, au département d’organisation et de ressources humaines! En plus d’enseigner, elle nous explique que sa recherche porte principalement sur la psychologie organisationnelle ainsi que sur la psychologie sportive. Elle nous raconte son parcours, nous explique les particularités liées à faire de la recherche sur des humains et nous discutons de l’avenir de la recherche en sciences humaines dans une ère d’éveil à l’être humain. Joëlle Carpentier, bonjour!

Joëlle :

Bonjour!

Aimy :

Tu vas bien?

Joëlle :

Je vais très bien, merci de m’accueillir!

Aimy :

Ça me fait très plaisir, merci à toi d’être ici. Alors, on se rencontre aujourd’hui pour parler de ce que tu fais professionnellement. Veux-tu nous dire qu’est-ce que tu fais?

Joëlle :

En fait mon titre c’est que je suis professeure à l’école des sciences en gestion de l’UQAM, donc au département d’organisation et de ressources humaines.

Aimy :

Tu enseignes quoi?

Joëlle :

J’enseigne tous les cours qui sont liés à la psychologie. L’école des sciences de la gestion c’est une école de gestion, donc le titre le dit. Les étudiants étudient dans des programmes qui sont liés à l’administration. La plupart de mes étudiants sont en ressources humaines à cause de mon département d’attache, donc je leur enseigne les cours qui sont liés à la psychologie dont on a besoin dans le monde des affaires principalement et aussi les cours de méthodologie de recherche.

Aimy :

Excellent! Méthodologie de recherche, donc je comprends que tu fais de la recherche toi aussi.

Joëlle :

Je fais beaucoup de recherche, c’est une de mes passions dans la vie.

Aimy :

Une de tes passions!

Joëlle :

Oui!

Aimy :

Ta recherche elle porte sur quoi habituellement?

Joëlle :

J’ai deux grandes sphères, donc je suis dans une école de gestion, donc j’ai la sphère de la psychologie organisationnelle, ça fait que ça, ça veut dire que je m’intéresse au monde du travail, aux relations humaines dans le contexte du monde du travail et mon autre grand terrain de jeu c’est la psychologie sportive. Et pourquoi j’ai ces deux grands terrains de jeu-là? C’est que mes intérêts qui chapeautent tout ça s’appliquent dans ces deux milieux-là. Donc je m’intéresse aux relations qu’on appelle hiérarchique et puis comment est-ce que les personnes en position d’autorité peuvent amener leurs ; je vais dire subordonnés même si je n’aime pas le mot là, mais à cause qu’on est dans une relation hiérarchique ; à leur fonctionnement optimal! Donc à performer à leur plein potentiel tout en étant bien. Donc dans deux grands milieux de performance : le monde du travail et puis le monde du sport.

Aimy :

Puis c’est comme si, en fait, c’est un peu transposable ce qu’on pourrait voir dans un domaine ou dans l’autre.

Joëlle :

C’est exactement comme ça que je me suis ramassée à avoir un pied dans chaque environnement parce que j’ai commencé en psychologie sportive, puis je me suis rendue compte par l’intérêt que ça suscitait, que mes recherches suscitaient dans le monde du travail que dans le fond ça se transposait. Que c’était tout aussi utile aux gestionnaires et puis quand j’y réfléchis un petit peu plus je me dis « c’est vrai que les objectifs sont un petit peu les mêmes ». Donc les objectifs autant de la personne qui est : performer à son plein potentiel, s’épanouir, croître professionnellement, personnellement. Puis les objectifs de la personne en position d’autorité là, si on veut c’est la même chose, c’est accompagner l’autre, soutenir dans cette performance-là, ce développement optimal.

Aimy :

Hmmm super intéressant! Ça fait que quand tu racontes aux gens que tu es professeure chercheure, qu’est-ce qu’ils s’imaginent que tu fais de tes journées?

Joëlle :

(Rires). Deux choses : je pense qu’ils s’imaginent qu’un peu comme un prof primaire, secondaire, donc que j’enseigne toute la journée. Que la plus grande partie de ma tâche dans une semaine c’est d’enseigner. Ça c’est la première chose que je vois que les gens pensent. La deuxième chose c’est qu’ils pensent que je passe le reste de mon temps à lire dans la tête des gens, ce qui n’est pas le cas non plus.

Aimy :

Parce que tu es en psychologie?

Joëlle :

Exactement.

Aimy :

OK, OK. Ce n’est pas le cas. Donc ce n’est pas ça que tu fais? (rires).

Joëlle :

Ce n’est pas ça que je fais (rires), je fais un peu d’enseignement et pas du tout lire dans la tête des gens.

Aimy :

Pas du tout, ça, ça ne fonctionne pas malheureusement.

Joëlle :

Ça, ça ne marche pas malheureusement!

Aimy :

Hmmm un peu d’enseignement. Donc si je te demandais de me décrire admettons une journée typique, ça aurait l’air de quoi?

Joëlle :

Ce qui est bien le « fun » dans mon travail justement c’est qu’il n’y a aucune journée qui se ressemble, tu sais. Ça fait que ça c’est bien le fun. Je pense que c’est aussi pour ça que c’est difficile à imaginer là pour les gens de quoi ça a l’air, mais tu sais quand je dis que j’enseigne un petit peu là, c’est qu’admettons en automne et à l’hiver là, les deux plus grosses sessions d’enseignement, ça peut me prendre deux jours à peu près par semaine. Ça veut dire qu’il en reste quand même trois pour faire autre chose. Quand je dis que ça prendre deux jours, bien là je compte là-dedans autant de préparer mes cours, faire des recherches pour être apte à enseigner les connaissances les plus récentes, corriger, accompagner les étudiants, alors admettons deux jours par semaine à peu près. Ça fait que les trois autres journées bien, ça varie. Quand on est chercheur, justement, on ne peut pas lire directement dans la tête des gens. Ça veut dire qu’il faut rencontrer des gens. Des fois on envoie des questionnaires, donc il peut y avoir une grosse partie de mes journées qui est, pendant une certaine phase, consacrée à trouver la bonne façon de mesurer ce qui se passe dans la tête des gens, justement, que je n’ai pas directement accès. Puis souvent eux-mêmes n’ont pas directement accès, tu sais, c’est pour ça que ce n’est pas si facile les êtres humains. Il faut trouver notre chemin-là : comment se rendre jusqu’à leurs têtes et leurs cœurs? Donc ça peut être justement bâtir des instruments de mesure pour aller ramasser… Ça peut être aller rencontrer des gens pour les questionner. Ça peut être aller faire passer des questionnaires, ça peut être analyse des données, ça fait qu’il y a des phases où je fais bien bien bien des maths dans une journée. Ça peut être écrire après ça, parce qu’il faut qu’on présente nos résultats scientifiques, ça fait que ça peut être écrire! Et il y a aussi une grande partie qui est : bien c’est bien beau faire des découvertes que nous on trouve intéressantes, mais s’il y a juste nous qui les connaissons ça ne sert à rien! Donc aller les transmettre aux gens que ça intéresse, donc des conférences, des groupes de discussion, des conférences soit scientifiques, soit professionnelles. C’est ça, mes journées sont composées de tout ça, mais pas toujours à la même dose, pas toujours dans le même ordre. Ça vient par phases!

Aimy :

OK! Ça fait qu’il y a un morceau où est-ce que tu connectes des données, un morceau où est-ce que tu les analyses, un morceau où est-ce que tu partages les conclusions ensuite.

Joëlle :

Très bien résumé! (rires).

Aimy :

Yé! RÉ-SU-MÉ! (rires). Qu’est-ce que tu dirais qui t’a amené à ce parcours-là aujourd’hui?

Joëlle :

Hmmm ça a été… ça m’a pris du temps à découvrir la recherche puis je pense que c’est comme ça pour beaucoup de gens. Découvrir, démystifier, surtout à la recherche avec les êtres humains hein? On entend parler d’ailes secondaires peut-être de la recherche dans un laboratoire. Moi je ne savais pas vraiment que ça existait la recherche avec des êtres humains donc ça a vraiment été un détour. J’ai commencé par faire des études en administration, j’ai travaillé dans le domaine de la finance. Ensuite, des illuminations personnelles m’ont fait me rendre compte que ce n’était peut-être pas le meilleur « fit » pour moi, puis j’avais cet intérêt-là pour la psycho. Pour moi la psycho c’était d’avoir un bureau de psychologue puis rencontrer des gens, puis ça je ne me voyais pas le faire, donc je le savais que j’avais cet intérêt-là pour la psycho, mais je ne me voyais pas faire ce que je pensais qui était de la psycho, donc c’est pour ça que je ne suis pas aller directement vers ça, mais à un moment donné je me suis dit : « Ah je vais me gâter moi je vais aller faire une mineure en psycho juste pour apprendre, je ne deviendrai pas psychologue. » Finalement, je me suis un peu enfargée les pieds là tu sais! J’ai bien aimé la psycho. Puis pendant la psycho, bien j’ai eu des… pendant mon BACC; la mineure s’est transformée en BACC; pendant mon BACC j’ai eu des cours de méthode de recherche, je me suis dit : « Ah OK, ça c’est intéressant, il y a des maths. J’arrive de la finance, je suis capable d’en faire. C’est l’fun ». Puis là à un moment donné j’ai eu… en dernière année on peut faire ce qu’on appelle le cheminement Honor, qui est faire un projet de recherche pendant que tu es au BACC, mais pendant un an quand même ça fait que ça une bonne ampleur. Donc là je me suis lancée là-dedans. Hey là j’ai eu vraiment un coup de foudre. J’ai dit « hey c’est comme ça que je vais trouver les réponses à mes questions à moi », tu sais. Je pensais qu’il fallait rencontrer des gens dans notre bureau, puis des gens qui n’allaient pas toujours bien, puis je me suis dit « Hey non tu peux faire de la recherche, amasser des données. Vraiment comme je faisais en finance, ramasser des chiffres puis essayer de les faire parler! Tu peux faire ça pour comprendre les humains… Magie! ». Donc ça a été à ce moment-là que j’ai découvert ce métier-là puis que finalement j’avais trouvé ma voie.

Aimy :

OK! Ça fait que là tu nous expliques un peu ton cheminement à partir de post ton premier BACC. Si je recule en arrière, si j’avais vu mini Joëlle au secondaire admettons, j’aurais vu quel type d’élève?

Joëlle :

Au secondaire j’étais en sport études là, donc…

Aimy :

Tu faisais quel sport?

Joëlle :

De la natation artistique, anciennement nage synchronisée, maintenant natation artistique. Donc j’étais très absorbée par ça, ce qui faisait aussi que j’allais dans une école alternative, donc on apprenait par nous-mêmes, par modules. Donc tu aurais vu une étudiante très autonome, très impliquée dans son sport, mais aussi très libre, tu sais. C’est ça qui était l’fun, je pouvais m’entraîner tous les après-midis, avoir la liberté de faire tout ce que je voulais… hmmm bien ce que je… dans le fond de structurer mon horaire, c’est ça que je veux dire par faire tout ce que je voulais (rires). Il y a quand même des objectifs scolaires à atteindre, mais je pense qu’il y avait comme une espèce d’incohérence avec la façon que je me voyais puis que les gens me voyaient. Quand tu as une facilité à l’école, souvent les gens vont t’envoyer vers la science. Donc souvent ce que j’avais c’est : « Bien là! », vu que j’avais une certaine facilité, « avec les notes que tu as, tu devrais aller en sciences pures, puis ouvres-toi toutes les portes, c’est important que tu ailles dans un bon Cégep, sciences pures, comme ça tu vas pouvoir faire n’importe quel choix. ». En tout cas, je vais dire dans notre temps c’était vraiment le discours qui était très présent, surtout que je n’avais pas une idée claire de ce que je voulais faire et je pense que je n’avais pas une idée claire parce que l’image me renvoyait… les gens me renvoyaient beaucoup l’image de…

Aimy :

Si tu es bonne, c’est ça que tu es supposée faire.

Joëlle :

Exactement, puis moi ça ne me tentait pas, tu sais! J’avais chimie physique, mais je n’aimais pas ça. Donc je ne savais pas trop quoi faire en fait. C’est ça que je veux dire par cette espèce d’incohérence-là. J’ai été comme assez chanceuse d’avoir une tête de cochon puis de ne pas aller en sciences, donc je suis allée en sciences humaines, profil administration au Cégep. Je me suis dit : « Une chose qui est sûre, je le sais que j’aime les maths, je le sais que j’aime les gens. L’administration tu peux faire des maths puis des gens. Allons vers ça! ». Donc ça c’était moi au secondaire, donc passionnée par plein d’affaires, puis un peu essayer de voir. Assez tête de cochon pour savoir ce que je veux puis ce que je ne veux pas, mais difficulté à trouver : « Alors, d’abord, qu’est-ce que je fais si je ne fais pas ce que tout le monde me dit? »

Aimy :

Hmmm mmm! Cette réflexion-là de comme… je sais que ce n’est pas ça, mais je ne sais pas c’est quoi l’alternative.

Joëlle :

Que je pense que beaucoup de monde vivent à cet âge-là puis qui est bien bien bien normal, tu sais. C’est une grosse décision de dire qu’est-ce que je vais faire pour le reste de ma vie, à ce moment-là de ta vie là. Donc déjà je pense de savoir ce que tu ne veux pas faire au moins… (rires).

Aimy :

C’est déjà un bon morceau.

Joëlle :

C’est déjà un bon morceau!

Aimy :

Excellent. Ça fait que tu es rentrée en sciences humaines, profil admin. Tu as fait ton BACC en admin. Tu es en finances, tu disais?

Joëlle :

Oui!

Aimy :

Qu’est-ce qui t’a fait choisir la finance dans le temps?

Joëlle :

Je m’excuse pour les gens en finances (rires), mais ce n’était pas mon cœur. En fait, ce qui m’a fait choisir un peu la finance c’est que je me suis… je ne savais toujours pas ce que je voulais faire. J’étais au HEC à ce moment-là. Les HEC ça fonctionne que tu peux au moins être pendant deux ans en profil général. Seulement la dernière année choisir ta spécialisation et puis je ne savais pas encore; je sais maintenant que c’est parce que je n’étais pas encore à la bonne place; mais à ce moment-là je ne savais pas encore exactement ce qui m’intéressait, mais je me suis dit : « Si la finance personne ne me l’enseigne je ne le saurai pas », tu sais? J’avais définitivement l’intérêt pour les êtres humains, le management, la gestion. J’avais un peu la vision à ce moment-là que c’est quelque chose que tu apprends sur le terrain, pas sur les bancs d’école. Ma vision a évolué depuis, mais à ce moment-là c’était ça ma perception. Donc je me suis dit la finance, par exemple, si personne ne me montre comment lire des états financiers, je ne le saurai pas. Ça fait que aussi bien aller apprendre ça, puis je pourrai après ça amener ça dans un bagage qui est peut-être plus gestion, management, mais j’aurais ces connaissances-là. C’est comme ça que j’ai décidé. Puis encore une fois bien j’aimais les maths. Je me suis dire : « Je vais pouvoir jouer avec des chiffres au moins, je vais faire ça. ».

Aimy :

Ça, ça va être agréable! Tu es passée, ensuite tu as travaillé sur le marché. Tu as fait quoi comme travail dans le monde de la finance?

Joëlle :

J’ai été directrice de compte pour une compagnie de… de… de finances, en fait de prêts financiers, et j’ai aussi travaillé en Australie pendant un certain temps comme analyste d’affaires, donc encore une fois lié à la finance là, vraiment aux chiffres. Améliorer les processus. J’ai fait ça pendant un bout de temps. Parallèlement à ça, bien j’entraînais. Donc j’ai entraîné, après ma carrière d’athlète je me suis mise à entraîner. Ça fait que j’entraînais de la nage synchronisée à ce moment-là, donc…

Aimy :

En Australie aussi?

Joëlle :

En Australie aussi, un petit peu moins, mais quand même j’ai réussi à trouver une façon de le faire. Donc j’avais toujours ça en parallèle à côté, de la même façon que je ne savais pas encore exactement ce que je voulais faire, je savais que le profil d’entraîneur, de carrière, ce n’était pas non plus ce qui me plaisait, mais en travaillant en finances, c’est là que j’ai eu comme le même constat que j’avais en sport, qui était : « La plupart des gens, des entraîneurs ou des patrons, sont très bons techniciens, très connaissant de leurs domaines, mais moins connaissant des êtres humains. Puis eux-mêmes le rapportaient, puis je le voyais aussi tu sais que savoir quoi faire avec les êtres humains c’était bien difficile, souvent maladroit, même pas toujours sain, puis j’avais vu plein de choses qui me dérangeaient quand même beaucoup. Puis c’est là que toujours mon intérêt pour la psycho revenait, tu sais, que je me disais : « Mais moi… je les aime les humains. Moi j’aimerais ça trouver comment, je n’ai pas la réponse, mais j’aimerais ça trouver comment ». Donc c’est en écoutant cette petite voix-là qui me disait : « Bien vraiment qu’est-ce qu’on fait avec les êtres humains? Comment on peut… est-ce que c’est possible qu’ils soient bien en même temps qu’ils soient super performants? » Tu sais je voyais des êtres humains super performants dans les deux domaines là. Je me disais, est-ce que…? Il y a ça en commun qui me titille dans les deux milieux. La même question revient toujours, puis c’est pour ça que j’ai dit aussi plus tard quand je me suis rendue compte qu’en faisant des recherches je pourrais peut-être répondre à cette question-là, tu sais. Est-ce qu’on peut être super performant puis bien? Donc…

Aimy :

Est-ce qu’on peut?

Joëlle :

On peut! C’est ça la bonne nouvelle!

Aimy :

On peut, ça se peut wow!

Joëlle :

Ça se peut! (rire). Ça c’est la bonne nouvelle, tu sais. On peut, donc… C’est dur de taire la croyance là par contre, qu’on ne peut pas là. Les gens ils pensent qu’il faut faire un choix entre les deux, mais on peut. Donc c’est ça, après ça, après mes quelques années en finances, là j’ai, c’est là que j’ai eu un… on va mettre entre guillemet « le courage » … là je vais aller faire ma mineure en psycho puis je reviendrai après ça sur le milieu du travail, tu sais je vais avoir tout compris de l’être humain après une mineure » (rires).

Aimy :

Oui c’est sûr! C’est ça que ça fait une mineure! (rires).

Joëlle :

C’est ça!

Aimy :

Ça fait que la mineure se transforme en BACC, le BACC devient une maîtrise…

Joëlle :

Exactement!

Aimy :

Toujours un projet de recherche dans ces mêmes thématiques-là?

Joëlle :

En psycho du sport oui, vraiment, donc la relation entraîneur-athlète, plus spécifiquement… même à la maîtrise c’est là que mes intérêts sont devenus encore un petit peu plus clair, je me suis vraiment intéressée à la rétroaction, donc comment les entraîneurs donnent de la rétroaction à leurs athlètes. Comment ils peuvent en donner pour permettre la progression, l’amélioration continue tout en protégeant l’athlète. Puis après ça au doctorat, même sujet global, mais creusé encore plus. Puis après ça j’ai fait un post-doctorat où est-ce que là j’ai transféré ça dans le milieu du travail. Donc, où est-ce que les mêmes connaissances, là j’ai essayé de voir comment ça s’appliquait en milieu de travail.

Aimy :

Par exemple, comment est-ce qu’un employeur pourrait donner du feed-back à son employé sans le détruire?

Joëlle :

Exactement! À quelle fréquence, de quelle façon, dans quel contexte? Les questions sont un peu à l’infini là, surtout qu’en ce moment il y a un grand débat dans le monde du travail sur les évaluations de la performance. Comment? Est-ce que ça a la place? Si on les laisse tomber, par quoi on peut les remplacer? Le sujet de la rétroaction, je pense que c’est une piste là pour répondre à certaines de ces questions-là, c’est pour ça que je continue à creuser dans cette direction.

Aimy :

Là je suis en train de retenir à peu près 75000 questions parce que sinon ça ferait un podcast de quatre heures et demie, mais… un jour peut-être une prise deux!

Joëlle :

Avec plaisir!

Aimy :

Tu es fine! (rires). Euh OK, alors, là tu n’as décrit un peu ton parcours, un peu ton quotidien. Qu’est-ce que tu dirais? Tu sais tu me disais tout à l’heure, bien parfois les gens ne tombent pas tout de suite sur la recherche. On ne la comprend pas toujours bien, en particulier quand c’est de la recherche sur les humains. Quelles limites tu dirais qu’on aurait à défaire quant à la recherche?

Joëlle :

Je vais te répondre avec la recherche sur les êtres humains, plus précisément. Je pense que les gens accordent beaucoup moins de crédibilité à la recherche sur les êtres humains. Ça fait que je pense que le mythe qui est à défaire c’est beaucoup autour du faire que, puisqu’on n’arrive pas à prédire aussi parfaitement qu’avec une science pure, alors ça ne vaut pas grand-chose. Quand on fait de la physique ou de la chimie, tu sais on est quand même capables de prédire, bien je ne sais pas le chiffre exact là, mais dans 90 % des cas, ça va se passer comme ça. La gravité, dans 100 % des cas, je laisse tomber une balle, elle va… tu sais, ça on le sait là! Donc on peut, c’est irréfutable. Il n’y a jamais quelqu’un, à part dans l’espace, qui va laisser tomber quelque chose qui ne tombera pas au sol. Ça les gens ils y croient, c’est moins confrontant pour les gens, ils adhèrent. La recherche avec les êtres humains, on n’est pas capables de prédire à 100 %. On n’y arrivera jamais, de dire : S’il se passe ça, l’être humain va réagir de telle façon. Donc si tu dis ça à ton enfant, il va te répondre telle affaire… tu sais, on n’y arrivera jamais. Ce n’est pas parce qu’on n’arrive pas à prédire à 100 % qu’on n’est pas en train de connaître mieux le phénomène. Ça fait que je pense que c’est quelque chose qu’il faut que les gens comprennent. Pourquoi? Parce qu’un humain c’est multifactoriel. Une balle ce ne l’est pas, tu sais. Donc c’est fait de matière puis ça tombe, c’est tout. Un humain c’est fait de matière, ça a une tête, ça a un cœur, ça a un cerveau qui est complexe. On n’a pas toutes les mêmes connexions dans le cerveau. Ils ne sont pas tous faits de la même façon. Quand on fait quelque chose, ça ne provoque pas la même réaction non plus dans notre entourage. Donc vraiment là, il y a plein plein plein de choses qui peuvent influencer qu’est-ce que ton enfant va te répondre, mais ce qu’on sait, c’est qu’il y a certaines choses que tu peux dire ou faire qui vont maximiser les chances que telle chose se produise après, puis juste de savoir ça c’est une grande connaissance.

Aimy :

Hmmm mmm! Malgré le fait que les variables sont vraiment multiples, il y a quand même des conclusions qu’on peut tirer!

Joëlle :

On peut définitivement tirer des conclusions. On peut mettre les chances de notre côté. On sait qu’il y a certaines choses qui font du bien, certaines choses qui font du mal ou moins de bien. Tu sais, si on le sait, donc même si… tu sais… je dis ça parce que souvent quand on présente des résultats, il y a des gens qui vont dire : « Oui, mais moi, mon… j’ai déjà eu un employé une fois, que j’ai… ». Ce n’est pas suffisant quand même pour aller détruire la théorie, tandis que si on était en science pure, c’est vrai que si tu as déjà lancé une balle puis qu’elle est retombée par terre, on peut remettre en cause la gravité.

Aimy :

Ouais!

Joëlle :

Mais avec les êtres humains ça ne peut pas être comme ça. Puis ça ne veut pas dire que la science elle est moins bonne, elle est moins solide. Elle progresse, on accumule des connaissances. On comprend de mieux en mieux, puis ça ce sont de gros pas en avant!

Aimy :

Ouais c’est comme tu sais ce facteur expérientiel que chaque humain a : on est tous humains, on a tous vécu des expériences d’humains, donc peut-être que moi j’ai déjà compris comment ça marche cette affaire-là. Puis là ta recherche elle dit : « pas qu’est-ce que moi j’ai vécu, donc ça ne doit pas être bon cette histoire-là ».

Joëlle :

Exactement. Puis les êtres humains il y a toute une question de perception. Tu sais, quand je dis que moi je travaille dans « qu’est-ce qu’un entraîneur ou un patron peut dire à un employé pour qu’il se sente bien, ou qui va faire qu’il va se sentir moins bien ». Il y a des gens des fois qui vont me dire : « Bien moi j’ai déjà eu un patron qui m’a parlé comme ça, puis ça ne me dérange pas », tu sais. Bien, il y a toute la perception tu sais. Tu penses que ça ne te dérange pas, mais je pense moi que si on te suivait pendant un long moment, puis si on regardait tes réactions après on verrait que tu n’es pas dans ton fonctionnement optimal. Donc il faut beaucoup jouer aussi avec les perceptions pour revenir aux faits. C’est plus difficile en fait d’arriver à défricher pour trouver les faits des perceptions, mais c’est toute la beauté du travail dans le fond. C’est ce qui fait qu’on a du travail à l’infini puis qu’on peut se poser des questions pour toujours. C’est ce qui fait que c’est aussi intéressant. Ce n’est pas moins solide ou moins valide.

Aimy :

C’est la prémisse un peu hein? Hmmm qu’est-ce que tu dirais qui sont les qualités ou les compétences clefs à avoir pour être bonne en recherche humaine?

Joëlle :

La première, c’est la curiosité pour moi. Donc il faut rester curieux, toujours. Quand on n’arrive pas à expliquer quelque chose, plutôt que d’en être fâché, c’est devenir encore plus curieux. Si quelqu’un n’est pas d’accord avec nous, plutôt que d’être offensé, c’est devenir encore plus curieux de pourquoi il n’est pas d’accord, pourquoi il voit ça différemment. Donc la curiosité, c’est vraiment quelque chose que je cultive beaucoup et que j’encourage les étudiants aussi à cultiver. Hmmm… cultiver, j’essaie aussi de cultiver la joie de l’ignorance, plutôt que la peur que peut nous créer l’ignorance!

Aimy :

OK non ça c’est un concept que j’ai besoin que tu m’expliques. « La joie de l’ignorance », d’abord c’est comme un titre qui devrait être utilisé pour quelque chose. Je te laisse ça (rires). Mais c’est quoi pour toi la joie de l’ignorance?

Joëlle :

(Rires). La joie de l’ignorance, pour moi, quand je trouve les limites de quelque chose, pour moi c’est là qu’on est en train de faire de la science, tu sais! De dire, bien si jamais quelqu’un réfute ce que mes études ont trouvé, c’est juste parce qu’on est arrivés à ce qu’on ne connait pas, puis ça veut dire qu’il y a encore plein de choses à trouver.

Aimy :

C’est là le terrain de jeux là!

Joëlle :

Pour moi c’est là le terrain de jeux! Plus tu fais de la science, plus ce que tu découvres c’est ce que tu ne connais pas encore. Donc c’est ça qui est excitant. C’est ça qu’il faut respecter, même pour moi. Tu sais de… souvent les étudiants par exemple au doctorat à un moment donné ils vivent un sentiment d’incompétence quand ils se rendent compte qu’ils sont très spécialisés en quelque chose, puis qu’il y a plein d’autres choses qu’ils ne connaissent pas. Pour moi ça c’est la joie de l’ignorance. Tu sais c’est de dire bien, c’est juste que maintenant, tu sais tellement de choses que tu sais aussi ce que tu ne sais pas, mais avant tu ne le savais pas. Donc euh, je pense que c’est être capable de s’intéresser à ça, c’est une très belle qualité. Puis après ça c’est sûr que j’ajouterais la rigueur, la discipline, parce que quand même, on fait de la science. Donc faire de la science, même si c’est avec les êtres humains, il y a une démarche qui est rigoureuse. Il y a des démarches qui sont plus valides que d’autres. Il y a des résultats qui sont plus valides que d’autres là.

Aimy :

J’entends quasiment comme une espèce de capacité à l’humilité, hein? Que je me trompe souvent, je ne trouve pas la réponse souvent, puis il faut que ce soit correct, sinon je ne ferais pas long feu là!

Joëlle :

Exactement! Ce n’est pas de l’incompétence, c’est ça la science!

Aimy :

C’est ça la science, ouais!

Joëlle :

C’est exactement ça la science, c’est l’humilité de dire : mes résultats n’expliquent pas tout! Mon étude… on ne peut pas faire une étude qui explique tout, donc d’être capable de dire « J’aurais aimé étudier 100 % du phénomène, j’en ai étudié 2 % peut-être du phénomène, puis c’est le fun, c’est suffisant, puis il m’en reste peut-être 98 % pour toute ma carrière et les générations futures, parce qu’on n’aura pas le temps de tour faire.

Aimy :

C’est quoi le plus grand défi que tu rencontres dans ton quotidien?

Joëlle :

Gestion du temps, je pense que c’est le plus grand défi justement à cause des multiples chapeaux. Quand on parlait tantôt de oui enseigner, faire la recherche, diffuser les résultats, les connaissances, les étudiants, donc on supervise des étudiants à la maîtrise, au doctorat, même au baccalauréat il y en a qui font des projets de recherche, donc il y a beaucoup de sollicitations là, ce qui est normal. Donc la gestion du temps-là pour s’assurer de continuer à faire avancer les recherches tout en étant une enseignante, un prof qui est présente, soutenante, compétente. Arriver à former d’autres chercheurs aussi là, donc vraiment l’équilibre, le temps, puis je suis presque gênée de le dire parce que je pense qu’il y a beaucoup de professions qui sont comme ça là, ça fait que je pense que ce n’est pas propre à la nôtre, mais pour moi c’est le plus gros défi là.

Aimy :

Hmmm mmm! Puis qu’est-ce qui est le plus valorisant dans ce que tu fais?

Joëlle :

Euh, bien en fait c’est qu’il y a tellement de façons de faire une différence, sur, je veux dire de laisser un petit héritage de notre passage, puis ça je pense qu’il faut prendre une pause, puis quand même se rendre compte de ça, que ce soit à travers un article scientifique, alors là ça fait progresser les connaissances. Puis les autres scientifiques le lisent! Puis là tu dis : Bien j’aurai laissé ma petite trace. Ce n’est pas facile arriver à publier un article, donc quand tu y arrives il faut… tu sais des fois ça prend deux ans, donc on oublie que c’est l’fun. On est rendus à bout, mais ça c’est une petite trace qu’on laisse! Les étudiants qu’on côtoie dans les cours, on peut faire une petite différence. Les étudiants qu’on va former à devenir chercheurs, c’est leur profession, après c’est leur carrière! Quand on fait une conférence, quand on diffuse nos connaissances… Il y a plein de façons de laisser des petites traces, puis ça si on prend le temps de s’arrêter puis de le constater, ça peut être très valorisant.

Aimy :

Hmmm… comment tu penses que ton domaine va évoluer dans les cinq, dix, quinze, vingt prochaines années?

Joëlle :

Bien je suis dans deux… là je vais parler de mes terrains de jeux! Donc le domaine des affaires, puis le domaine du sport : on est en ce moment dans une période un peu d’éveil à l’être humain, c’est vraiment quelque chose que je sens, pour différentes raisons dans les deux domaines là. Dans le domaine du sport, bien dans les dernières années on accumule un peu les scandales, mais surtout…

Aimy :

On rattrape un retard!

Joëlle :

On rattrape un retard, exactement! On voit que les gens commencent à parler, commencent à se rendre compte de ce qui n’est pas normal, pas tolérable, donc on est vraiment dans cette phase-là. Tu sais je vais souvent dire, pour moi la plus grande compétence du coach pour les dix prochaines années ça va être l’intelligence émotionnelle je crois, ce qu’on n’aurait pas dit il y a dix ans. Donc on parle plus de connaissances techniques, scientifiques, planification, développement physique, mais je pense vraiment qu’on va être dans l’intelligence émotionnelle et puis, la même chose dans le milieu du travail aussi là. On a vu, bon avec la Covid, on a entendu parlé de la grande démission. Maintenant on parle du grand regret dans cette nouvelle phase, mais tout ça c’est autour de l’être humain qui effectue le travail! Donc on n’est plus dans les méthodes d’optimiser, rendre plus efficace, rendre plus productif. On est dans comment être plus heureux pour conserver nos employés. Donc les deux, je pense qu’on a un grand changement, donc je pense que dans les cinq, dix prochaines années on va être assoiffés de connaissances sur l’être humain, puis que là c’est à nous les chercheurs dans le domaine de, en bon français, « step up » là. Tu sais, d’arriver avec des connaissances puis une bonne diffusion de ce qu’on connait.

Aimy :

Pour participer à ce mouvement-là, justement!

Joëlle :

Ouais, contribuer. Je pense, de ne pas rester avec nos connaissances, nos idées, nos pensées, puis trouver comment le distribuer efficacement aux gens qui ont les oreilles tendues maintenant.

Aimy :

C’est vrai que c’est un bon temps pour… il y a plus d’oreilles tendues qu’il y en avait.

Joëlle :

Définitivement!

Aimy :

Dernière question dans cette grande série de questions : Quel conseil est-ce que tu donnerais à quelqu’un qui aimerait se rapprocher de ton domaine?

Joëlle :

Hmmm, c’est une bonne question! Je dirais… mon hésitation vient du fait qu’il y a tellement de chemins possibles! C’est pour ça que j’hésite. Donc mon conseil est vraiment de trouver son chemin, ça fait que c’est un peu vague comme conseil, mais ce que je veux dire c’est que si une première voie qu’on essaie ne fonctionne pas, dans les deux milieux là, recherche en sport et en psychologie organisationnelle, il y a des millions de chemins à prendre! Donc je dirais de s’informer, de continuer à juste être dans l’action, à avancer, essayer des choses! Étudier dans quelque chose qui vous intéresse et même considérer la recherche, juste ça aussi là tu sais, de considérer la recherche. Il y a beaucoup beaucoup de gens en psycho qui vont un peu à l’inverse de moi là, en sachant qu’ils veulent être psychologues, qu’ils veulent faire de la consultation, sans trop connaître la recherche, donc j’ai envie de dire à ceux qui s’intéressent aux êtres humains de façon générale qu’il existe de la recherche, de le considérer, que c’est autre… que c’est plus large que ce qu’on pense que c’est, et que les voies sont tellement multiples que ça peut donner le vertige de que ça ne marche pas du premier coup, de ne pas savoir par où passer, mais juste de continuer à persévérer, de trouver son chemin, de s’informer, parce que vraiment… tous les chemins mènent à Rome! (rires). Il faut juste trouver, il faut juste trouver le bon vol!

Aimy :

(Rires). Il faut juste trouver le bon vol! Pour clore, quelques questions en rafale. En un ou deux mots.

Joëlle :

Ah, ça va être difficile!

Aimy :

Aaaah j’ai confiance, j’ai confiance. Première question. C’est drôle de te le demander à toi, mais quand même. Le travail, c’est…?

Joëlle :

L’fun!

Aimy :

L’école, c’est…?

Joëlle :

Hmmmm… mon hésitation vient du fait que j’ai trop de beaux mots qui viennent dans la tête. Un ou deux mots… stimulant!

Aimy :

La carrière, c’est…?

Joëlle :

Une aventure!

Aimy :

La conciliation travail, vie, c’est…? Je viens d’avoir des grands yeux! Les gens ne te voient pas, mais c’était de grands yeux!

Joëlle :

Euh… difficile! C’est plate que je ne puisse pas les expliquer, j’arrête à un mot!

Aimy :

Ah, on arrête, on arrête! Qu’est-ce qui te motive à sortir du lit chaque matin?

Joëlle :

Hmmm les gens que je vais rencontrer.

Aimy :

Être un adulte, c’est…?

Joëlle :

Hmmm… je vais le dire en anglais, je cherche le bon mot en français, mais « empowering ».

Aimy :

Je ne sais pas c’est quoi en français! For… pas fortifiant… « empowering »… donner force, donner pouvoir contrôle.

Joëlle :

Quelque chose comme ça ouais!

Aimy :

Quelque chose comme ça, on va trouver un vrai mot! Hmmm… tu sors du bureau, tu croises Joëlle qui a vingt ans, qu’est-ce que tu lui donnes comme conseil?

Joëlle :

Continue à écouter ta petite voix!

Aimy :

Excellent. Joëlle, ça a été super intéressant, merci beaucoup!

Joëlle :

Merci de ce moment-là ensemble ce matin!

Aimy :

Merci à notre invitée et merci à vous d’avoir écouté cet épisode des portraits professionnels. Pour plus de détails sur cette profession, visitez notre site Internet au www.saltoconseil.com.