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LE BONHEUR AU TRAVAIL

Comment veiller à son bonheur au travail?

Bien que nous soyons tous uniques, mes 15 ans dans le domaine du développement de carrière me mènent à constater que plusieurs des facteurs liés au bonheur au travail sont souvent les mêmes d’un individu à l’autre. J’en ai discuté avec Joëlle Carpentier, professeure-chercheure à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. Experte en psychologie organisationnelle, elle s’intéresse au concept du bien-être au travail. Ensemble, nous avons isolé certaines des variables de l’équation complexe du bonheur au travail et réfléchi au contrôle que nous avons sur celles-ci. 

La relation aux patrons

Lorsque le lien au patronat est bon, que nous faisons confiance à leur leadership et que nous sommes heureux de participer à l’effort collectif qu’il propose, le quotidien au travail a le potentiel d’être agréable. Joëlle Carpentier m’explique que les supérieurs ont en fait deux rôles : le rôle de soutien et le rôle de développement. Le premier est d’offrir aux employés le nécessaire pour pouvoir bien accomplir leurs tâches, le second est plutôt de guider et encourager leurs travailleurs dans leur développement professionnel. Si vous sentez que votre employeur n’est pas en mesure de répondre à ces besoins, demandez-vous à quelle autre porte vous pourriez cogner. Des collègues d’expérience, un coach, un mentor? Une fois ce soutien obtenu, il est possible que la relation avec le patron prenne moins de place et laisse plus d’espace au bien-être au travail.

Le lien aux collègues

Tellement de personnes disent rester dans un poste un peu ennuyant parce que leurs collègues sont agréables. Le lien aux autres est un facteur puissant dans le concept du bonheur. Joëlle Carpentier parle du besoin d’affiliation. « C’est le besoin de se sentir connecté aux gens autour de nous, de se sentir apprécié et d’apprécier les gens. » Si le lien à nos collègues est difficile, on peut chercher des moyens de contrer ce manque de connexion. Certains voudront avoir des conversations franches avec leur entourage et d’autres préféreront ne pas gratter le bobo. On peut davantage se rapprocher des quelques acolytes avec lesquels on a plus d’affinités ou choisir de participer à des activités sociales du bureau pour rencontrer de nouveaux complices. On peut aussi se demander si une cause ou un projet nous rassemble malgré nos différences.

L’autonomie

« Plus je peux avoir un impact sur mes tâches et la façon dont je les fais, plus je serai dans un environnement où mon bien-être est favorisé », me dit Joëlle Carpentier. Elle introduit ici le concept du job crafting. Avoir son mot à dire quant à où, quand et comment on entreprend nos tâches. Nos besoins changent quotidiennement, il est donc normal de préférer faire les choses différemment à l’occasion.

L’autonomie dans le rythme de travail est aussi un élément à considérer. Trop lent : on s’ennuie ; trop rapide : « cela affecte la perception de compétence du travailleur », dit la chercheuse. Certains milieux ont des cultures du « jamais assez ». Si cette cadence n’est pas stimulante pour vous, vous pouvez demander les ressources nécessaires pour être capable d’accomplir vos tâches. Lorsque ce n’est pas possible, un changement d’environnement s’impose potentiellement. « Ce n’est pas un échec, c’est une évolution », explique la professeure.

La conciliation travail-vie

Le bonheur au travail n’est pas indépendant de celui vécu dans nos autres sphères de vie. Lorsque le travail déborde sur la vie personnelle, la perception de compétence est à nouveau menacée. Personne ne veut être un moins bon ami, conjoint ou parent parce que le travail prend toute la place. Une mesure qui peut être prise pour gérer ce débalancement est de déterminer ce que représente pour nous l’équilibre. Est-il quotidien ou annuel? Joëlle Carpentier me donne l’exemple des CPA. Durant la saison des impôts, le travail occupe beaucoup de leur temps, mais s’ils font le bilan de l’année, il est possible que l’équilibre soit quand même au rendez-vous. Si toutefois il n’est pas question de réévaluation, mais vraiment d’empiètement, des mesures concrètes peuvent être prises pour créer une frontière opaque entre les deux sphères de vie. Quitter le travail à l’heure ou déconnecter ses courriels du travail de son cellulaire par exemple.

Le bonheur au travail est une responsabilité partagée entre le travailleur et son milieu. Cela implique que nous n’avons pas de contrôle sur tous les facteurs liés à notre bien-être, mais tout de même sur plusieurs d’entre eux. En plus de déterminer si vous souhaitez rester en poste ou bouger, une bonne analyse à faire est de cibler vos propres sources de bonheur au travail. Les gens, la mission, les tâches. En déterminant comment maximiser les facteurs de bien-être ou comment atténuer l’effet des irritants, vous paverez la route vers des choix professionnels de plus en plus susceptibles de générer du bonheur au travail.

Suite à la lecture de cet article, n’hésitez surtout pas à nous contacter si vous souhaitez faire un bilan de votre sentiment de bonheur au travail. L’équipe de Salto Conseil peut vous accompagner dans votre processus de réflexion.