BLOGUEUSE

AVEC ALEXANDRA MAYOR

Novembre 2020 | Musique et montage par Alex Andraos

On rencontre Alexandra Mayor, productrice adjointe au contenu pour les blogues Ton petit look et TPL Moms. Dans l’épisode, elle nous parle de ses tâches et mandats, du monde des médias en ligne et du parcours qui l’a menée à cette industrie.

BLOGUEUSE

AVEC ALEXANDRA MAYOR

Aimy :

Bonjour et bienvenue aux Portraits professionnels, le balado où l’on tente de clarifier différentes professions du marché du travail. Aujourd’hui, on rencontre Alexandra Mayor, productrice adjointe au contenu pour les blogues Ton petit look et TPL Moms. Dans l’épisode, elle nous parle de ses tâches et mandats, du monde des médias en ligne et du parcours qui l’a menée à cette industrie. Alexandra Mayor, bonjour.

Alexandra :

Allô.

Aimy :

Tu vas bien?

Alexandra :

Oui, et toi?

Aimy :

Ça va bien, merci. Alors, on se rencontre aujourd’hui pour discuter de ce que tu fais au travail. Veux-tu nous expliquer ce que tu fais?

Alexandra :

Oui. Alors, moi je suis productrice adjointe au contenu pour les sites web de Ton petit look et TPL Moms. Donc, c’est deux sites qui appartiennent à la compagnie Obox Group, puis bien c’est ça, en gros, moi je fais plein de choses dans ce poste-là. J’écris, je fais de la recherche, je produis du contenu, je fais plein d’affaires.

Aimy :

OK. Fait quand tu te présentes et que tu dis : « Allô, moi c’est Alexandra, je suis productrice adjointe au contenu », qu’est-ce que les gens imaginent que tu fais de tes journées?

Alexandra :

Je pense qu’ils s’imaginent que mes journées sont vraiment glam parce que souvent dans le milieu médiatique, c’est comme un peu, les gens s’imaginent qu’on va tout le temps dans des événements, qu’on reçoit tout le temps des affaires puis tout ça, mais dans les faits c’est vraiment pas juste ça. Je pense peut-être qu’ils s’imaginent aussi que je suis à mon ordi, que j’écris et que je fais pas mal juste ça de mes journées, mais il y a beaucoup plus que ça.

Aimy :

OK, on pourrait imaginer que tu es à plein d’événements ou que tu es uniquement à l’ordinateur, mais en fait, ce que j’entends, c’est que c’est très varié.

Alexandra :

Oui, tout à fait. Il n’y a pas vraiment une journée qui se ressemble, dans les faits.

Aimy :

Comme il n’y a pas de journée vraiment typique, si je te demandais, grosso modo, tes tâches au quotidien, ça peut avoir l’air de quoi?

Alexandra :

Bien, mes tâches au quotidien, c’est sûr que moi, j’ai un nombre d’articles que je dois écrire par jour pour assurer le bon fonctionnement des sites. Ça, c’est comme ma tâche principale.

Aimy :

Vraiment de la rédaction.

Alexandra :

Oui, c’est sûr que cette partie-là, c’est vraiment une des plus grosses parties de ma job, et ça revient à chaque jour. Fait que c’est comme quelque chose qu’on pourrait dire qui est plus fixe dans ma job.

Aimy :

Puis, là tu dis : « J’ai un nombre défini d’articles que je dois produire par jour ».

Alexandra :

Oui.

Aimy :

Ça peut ressembler à quoi?

Alexandra :

Ça va tout le temps être, moi dans le fond, j’ai cinq articles à écrire par jour. Puis, c’est cinq articles d’environ, minimum 150 mots parce qu’il faut qu’il y ait du contenu, quand même. Il faut que j’aie quelque chose à raconter. Mais, c’est pas non plus du 600 mots là. Souvent, quand je dis ça aux gens, j’écris cinq articles par jour, les gens sont comme : « Ben voyons donc, c’est beaucoup, je serais jamais capable ». Mais, dans les faits, c’est quand tu es quelqu’un qui écrit facilement, qui a de la facilité à écrire, ça se passe bien cinq articles par jour parce qu’il y a une nouvelle que je vais couvrir en 150 mots, puis il y en a une autre que bien là ça va être un peu plus important d’en rajouter, fait que je vais écrire 300 mots. Fait qu’il y a un bel équilibre, fait que ça se fait bien d’écrire ce cinq articles là par jour.

Aimy :

Fait que c’est un rythme à soutenir, mais c’est pas insoutenable.

Alexandra :

Pantoute. C’est vraiment facilement soutenable, puis il y a aussi la réalité que… c’est un peu technique, mais quand on travaille avec Facebook, avec les blogues, les sites web, il faut avoir des pages vues. C’est ça le principe, c’est de cette façon-là que nous on fait des sous, fait qu’il faut qu’il y ait des gens qui lisent ce qu’on écrit. Puis, vu que nous on partage nos articles via Facebook, quand on n’a pas une régularité de partage, ça fait en sorte qu’on est moins vus dans l’actualité des gens.

Aimy :

Fait qu’une régularité de partage, c’est-à-dire qu’il faut que tu postes à un certain délai un peu tout le temps?

Alexandra :

Oui, ça je te dirais que c’est quand même assez flexible, mais que c’est plus un nombre d’articles qu’on doit sortir par jour et que ça doit être respecté le plus possible.

Aimy :

Puis ça, c’est dans l’algorithme de Facebook?

Alexandra :

Oui, tout à fait. Il y a bien des choses qu’on ne sait pas sur l’algorithme de Facebook (rire).

Aimy :

Oui, c’est flou pour beaucoup.

Alexandra :

Oui.

Aimy :

OK, donc, si je reviens à tes tâches, tu me disais, un mandat de rédaction, premièrement.

Alexandra :

Oui.

Aimy :

Sinon, qu’est-ce que tu peux avoir d’autre à faire?

Alexandra :

C’est sûr qu’on a des réseaux sociaux, donc d’animer les réseaux sociaux, de répondre aux commentaires quand il faut, de partager du contenu, d’en créer aussi. Sinon, j’ai de la recherche à faire quand même beaucoup parce qu’il faut que j’aie des sujets sur quoi écrire et que ça vient pas nécessairement comme ça, des fois oui, d’autres fois non. Il faut que j’aille faire un peu de recherche, il faut que je me monte des petites chroniques que je peux avoir de manière hebdomadaire ou mensuelle puis tout ça, puis ça me permet d’avoir une régularité dans ce que je peux écrire. Mais, fait que c’est ça, la recherche. Puis, nous aussi, la réalité de nos sites c’est que c’est des sites collaboratifs, fait qu’on a des rédactrices bénévoles qui écrivent pour les deux sites puis on a de la gestion aussi à faire de nos communautés, fait que ça fait partie de mes tâches aussi.

Aimy :

Les communautés, elles sont composées de qui?

Alexandra :

Honnêtement, de vraiment plein de genre de personnes. Principalement des femmes, je vais être honnête avec toi parce que nos deux sites sont très féministes là. Donc, principalement des femmes, mais son est aussi ouvertes à accueillir aussi des hommes. C’est vraiment des gens de plein de milieux différents. On a des personnes en enseignement, on a des personnes dans des domaines plus scientifiques, mais elles ont toutes quelque chose en commun, c’est la passion d’écrire, le goût d’écrire puis d’avoir des choses à partager. Puis, bon c’est différent aussi parce qu’on a le site Ton petit look, qui est un peu pour des femmes comme toi puis moi, des jeunes femmes 18-35 qui sont intéressées par plein de sujets, la mode, le féminisme, la beauté. Puis on a aussi TPL Moms, qui ça c’est vraiment la parentalité à 100%. Les personnes qui sont dans nos communautés, c’est pas tout à fait le même genre de profil. C’est sûr que pour être dans la communauté de TPL Moms, faut que tu aies un enfant. C’est comme, que ce soit un enfant biologique ou un enfant adopté, faut que tu sois un parent. Mais je te dirais que, vraiment, la chose que toutes ces personnes-là ont en commun, c’est la passion d’écrire.

Aimy :

Fait que ces communautés-là donc, on entend quand même une certaine diversité quant à d’où proviennent ces gens-là, mais c’est des gens qui vont écrire pour les magazines. Je les appelle les magazines, c’est pas le bon mot hein?

Alexandra :

C’est pas le bon mot (rire).

Aimy :

Comment je devrais appeler ça?

Alexandra :

On peut appeler ça des blogues.

Aimy :

Des blogues, parfait.

Alexandra :

Oui.

Aimy :

Puis c’est des gens qui vont écrire pour les blogues, puis là tu me dis, j’ai un peu de gestion à faire par rapport aux membres de la communauté, c’est quoi ton rapport à eux?

Alexandra :

Moi, mon rapport à eux, il est moins dans la gestion si on peut dire parce que ça, c’est plus ma collègue dans le fond qui est productrice au contenu qui est vraiment le lien principal avec nos collaboratrices. Mais, moi j’ai des côtés un peu plus léger si on peut dire, dans le sens où quand moi je reçois des invitations à des événements qu’on peut pas aller couvrir, je vais les partager à notre communauté pour qu’elle puisse en profiter. Puis aussi, par la bande, écrire un article sur leur expérience, puis des fois répondre à des commentaires quand j’ai besoin de, quand je peux y répondre et que ma collègue n’est pas disponible ou peu importe. Puis, aussi, dans le fond à chaque semaine, on fait approuver des sujets que les filles peuvent écrire soit dans la semaine qui vient ou plus tard selon leurs disponibilités et je peux faire de l’approbation de sujet là.

Aimy :

OK. Fait qu’une des collaboratrices pourrait te dire : « Ah bien moi j’aimerais écrire un article sur sujet XYZ » et toi tu dirais : « Oui, je pense que c’est une bonne idée, vas-y » ou « Ah, peut-être qu’on pourrait moduler ».

Alexandra :

Oui, exact. Exact parce que c’est sûr qu’il faut faire attention à notre manière de traiter certains sujets. Puis, dans le fond, c’est ma collègue surtout, puis moi aussi, on est un peu les gardiennes de cette ligne éditoriale qu’on a sur les deux sites.

Aimy :

OK. Fait que des mandats vraiment très multiples. Ça va aller autant de écrire à s’organiser pour que ça se tienne dans cette ligne-là ce que les autres vont écrire, communiquer avec eux sur différents trucs, faire de la recherche par rapport à ce que tu vas écrire et tenir un peu, comme tu me disais, je peux avoir des éditoriaux qui vont revenir un peu, donc avoir une thématique que tu vas suivre un peu tout au long de ton année.

Alexandra :

Oui, exact.

Aimy :

Si tu me nommais certaines des thématiques qui sont, peut-être pour des gens qui ne connaîtraient pas les blogues, de quoi est-ce que tu pourrais traiter dans ce que tu écris?

Alexandra :

Bien, c’est sûr que l’univers des blogues, c’est vraiment vaste. Il y a des blogues sur tout. Il y a des blogues sur les jeux vidéo, il y a des blogues sur la parentalité, il y a des blogues uniquement de mode. Il y a vraiment, je veux dire, il y a des blogues sur tout. Je pense, pour répondre à ta question, c’est que ça dépend le sujet de ton blogue à toi. Dans notre cas à nous, par exemple, sur Ton petit look, les chroniques qui vont revenir souvent, ça va être des chroniques mode ou des chroniques beauté et quand je dis chroniques, c’est pas nécessairement qu’on va toujours traiter d’un sujet sous différents angles, mais c’est qu’on va avoir un contenu qui va revenir souvent. Par exemple, telle entreprise a lancé sa nouvelle collection. Par exemple, Ève Gravel a lancé sa nouvelle collection printemps-été, parfait, on va le couvrir. Puis, on va le couvrir quand elle va sortir sa nouvelle collection automne-hiver aussi. Fait que c’est comme un peu ça cette forme de régularité là qu’on veut avoir. Mais, par exemple, moi j’aime vraiment beaucoup l’astrologie alors je peux avoir ma petite chronique astro où je vais parler de choses vraiment légères, genre, les maquillages selon les signes astrologiques. Puis, la semaine d’après, je peux faire ton lunch selon les signes astrologiques. Fait que ça te donne un peu une idée du genre de chronique qu’on peut faire.

Aimy :

Parfait. J’entends un peu le monde dans lequel tu baignes et je suis curieuse de savoir ça a été quoi ton parcours avant de te rendre jusque-là?

Alexandra :

Oui, bien moi j’ai quand même un parcours un peu, bien pas en dents de scie, je ne dirais pas ça, mais j’ai essayé beaucoup d’affaires parce que, même encore aujourd’hui à 26 ans, je ne suis pas certaine de ce que je veux faire pour le reste de ma vie. Je pense que c’est important d’en parler parce que je trouve qu’on est dans une époque où c’est difficile de se dire qu’on va avoir un métier qu’on va avoir pour le reste de notre vie, de la même manière pour le reste de notre vie. Fait que moi, j’ai commencé, pour revenir à mon parcours, j’étais vraiment perdue quand je suis sortie du cégep puis je suis rentrée en communications et politique à l’UQAM et après un an, je me suis rendue compte que je ne voulais pas faire ça. J’ai changé de bac, puis tout en ne sachant pas encore ce que je voulais faire, je me suis un peu laissée influencer par les gens qui étaient comme : « Ah bien tu es bonne en mode, tu pourrais aller là-dedans ». J’étais comme, OK parfait, on va l’essayer. Puis je suis rentrée au baccalauréat en commercialisation de la mode à l’UQAM et il y a un stage obligatoire dans ce bac-là et moi j’ai eu la chance de faire mon stage au Elle Québec. Ça a été vraiment, vraiment cool, j’avais un poste de rédactrice dans le fond pendant mon stage. Puis, ça m’a un peu ouvert au milieu médiatique puis c’est ça aussi le, je trouve que le seul commentaire que j’aurais à dire sur mon bac, que j’ai adoré, mais vu qu’il y a plein de choses qu’on peut faire, c’est difficile de se fixer sur une affaire. Avec un bac en mode, on peut aller en achats, on peut aller en communications, on peut aller en relations publiques, en gestion d’une chaîne d’opération. Il y a littéralement plein d’affaires qu’on peut faire, puis le stage détermine, je trouve, beaucoup la voie qu’on va prendre. Moi, je suis embarquée sur la voie des médias qui est une très, très, très belle voie, mais qui a beaucoup d’appelés et peu d’élus si je peux dire. Après mon stage au Elle Québec, j’ai voulu continuer dans le milieu et ça a comme, pendant un temps, j’ai fait des contrats à la pige. J’écrivais pour divers sites web ou magazines, etc. Puis après ça, j’ai été brièvement dans une agence de relations publiques, qui est quand même en lien avec le milieu médiatique, puis après ça je suis retournée à la pige puis j’ai eu la job que j’ai en ce moment.

Aimy :

OK. Un peu à travers ton stage, tu t’es peut-être découvert un intérêt pour la rédaction puis pour le monde des médias en général?

Alexandra :

En fait, pourquoi j’ai appliqué pour ce stage-là, c’est que je savais déjà que j’avais un gros intérêt pour la rédaction. J’avais cinq ans, peut-être pas cinq ans, on écrit tu à cinq ans? J’avais peut-être huit ans puis j’écrivais déjà des poèmes puis des petites affaires. J’ai toujours eu un intérêt marqué pour la rédaction et ça m’a comme amenée là. Cet intérêt m’a amenée à choisir ce stage-là.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais, que sont les forces qu’on devrait avoir ou les compétences qu’on devrait avoir pour être capable d’œuvrer dans ton domaine?

Alexandra :

Je pense qu’il faut être polyvalent. Ça, c’est sûr, sûr, sûr parce que c’est un domaine où il n’y a pas vraiment de ressources. On doit beaucoup faire par nous-mêmes fait qu’on n’a pas nécessairement, oui quand on travaille pour un gros gros média, il va y avoir le graphiste, il va y avoir la réviseure et la traductrice, mais quand on travaille dans des petites équipes, dans une PME, dans une petite ou moyenne entreprise, c’est pas notre réalité. Fait que mes montages photo, je les fais moi-même puis ma correction de textes, je la fais moi-même. Il faut être polyvalent. Il faut être capable de toucher un peu à tout puis avec ça, il faut être curieux aussi parce que ça va vite le milieu des médias, surtout avec le web puis tout ça, ça va super vite. Il faut être curieux, il faut aller chercher l’information. Il faut avoir l’envie de creuser aussi des fois.

Aimy :

C’est intéressant ce que tu me dis là, l’envie de creuser parce que tu me disais au début quand on revenait aux tâches rédactionnelles : « Je vais écrire, mais je vais écrire sur quoi? Il faut que je fasse de la recherche pour m’informer pour savoir de quoi je veux parler », puis là tu me dis : « Ça se peut que je me ramasse toute seule sur photoshop à taponner des photos et ça aussi il faut que je fouille pour savoir comment faire ça ». Le web bouge vite, on parlait de l’algorithme de Facebook, on le connaît pas bien. C’est ça aussi, rester allumée, rester curieuse quant à toutes ces choses qui bougent très vite. Si on compare mettons le métier que tu fais maintenant, dans un blogue, versus quelqu’un qui aurait écrit dans un journal plus classique ou quelqu’un qui aurait écrit dans un magazine ou quelqu’un à la radio ou à la télé, vous êtes en ligne. Ça bouge sans arrêt. Tu me disais : « Nous on publie nos articles via Facebook, via d’autres plateformes », quel impact est-ce que ça a sur la façon d’écrire ou sur ce que tu as à produire comme matériel?

Alexandra :

C’est sûr qu’il faut qu’on écrive rapidement. Quand il y a une nouvelle qui sort, il faut être capable de la couvrir rapidement, même si ce n’est pas la vocation principale des sites sur lesquels moi je travaille. Il y en a que c’est plus intense que ça, il faut couvrir plus rapidement la nouvelle. Moi, c’est un peu moins ça, mais il faut quand même être le plus rapidement possible sur la nouvelle. Ça fait en sorte que c’est sûr que le rythme est rapide.

Aimy :

Même si vous n’êtes pas RDI Breaking News, quand même, si j’en parle dans quatre jours bien elle va peut-être être passée cette nouvelle-là, puis ça va être…

Alexandra :

Bien, on n’en parle pas. C’est quelque chose qui a une date de péremption là si on peut dire. Passé 24 heures, on n’en parle pas parce que ça vaut pas la peine parce que la personne va l’avoir vue ailleurs. Nous, une de nos missions, je te dirais c’est de relayer l’information aussi parce qu’on ne la crée pas nécessairement dans le sens où on va pas faire des enquêtes, on va pas…

Aimy :

Fait que c’est déjà la deuxième fois que l’information sort. Fait que si je la sors la deuxième fois puis super tard, bien on a perdu intérêt.

Alexandra :

Exactement. Et il y a aussi la notion que nous, pas tout le temps, mais des fois quand on va prendre une nouvelle pour relayer l’information, on va lui donner une petite saveur aussi. Fait que si ça a été lu quelque part déjà, on a quand même une plus value à ce que nous on fait parce qu’on donne une petite opinion quand même, on décortique parfois l’information de manière à la rendre plus accessible. Fait qu’on s’en permet des fois d’un peu dépasser ce 24 heures-là que je te disais tantôt, mais l’information a une date de péremption, carrément.

Aimy :

Fait qu’il y a un rythme à soutenir.

Alexandra :

Oui.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais qui est le plus grand défi que tu rencontres au quotidien?

Alexandra :

Heu, trouver des choses à couvrir. C’est…

Aimy :

Comme si tout avait déjà été dit?

Alexandra :

Des fois. Mais c’est sûr qu’on propose du contenu original aussi. Si je prends juste Ton petit look, c’est un blogue de mode, c’est sûr qu’on a du contenu original, les cinq plus beaux looks à porter en automne. Mais des fois, c’est le manque de temps de faire ce contenu-là original. Quand je fais ce genre de contenu-là, ça va me prendre beaucoup plus de temps à l’écrire parce qu’il faut que je fasse de la recherche de photos, faut que je fasse de la recherche de looks, de la recherche d’info. Tandis que, quand je prends une nouvelle déjà relayée par Radio Canada, je te donne un exemple sur TPL Moms, il y a quelque temps, j’avais fait un article comme quoi l’Hôpital Sainte-Justine a rénové entièrement son unité mère-enfant. Bon, j’ai pris cet article-là de Radio Can, je l’ai remis dans mes mots puis je l’ai mis sur TPL Moms. Ça c’est cool, c’est super le fun cet article-là parce que ça s’écrit vite. La nouvelle est déjà existante. Mais quand on doit le créer de toute pièce, des fois on manque de temps.

Aimy :

Dans toujours l’optique que j’en ai au moins cinq à faire par jour.

Alexandra :

Exactement. Fait que je te dirais que c’est plus ça le défi, l’espèce de milieu entre trouver du contenu qui est le fun, qui est aussi original puis avoir le temps de le produire.

Aimy :

Et qu’est-ce que tu trouves le plus valorisant au travail?

Alexandra :

Quand, justement, je contribue à faire connaître quelque chose qui vaut la peine d’être connu. Que ce soit une nouvelle, une entreprise, une personne, une tendance, puis que je vois les gens commenter en dessous, ah wow! C’est une belle découverte. Je trouve ça valorisant et de faire réfléchir les gens aussi. On en a parlé plus tôt, on est quand même un blogue d’opinion, fait que j’aime ça faire réfléchir les gens, par exemple, aux droits des femmes et ce genre de choses-là. Récemment, c’est sûr que tu as dû le voir passer, la chronique de Denise Bombardier sur les tattoos, bien moi j’ai fait une réponse à ça puis ça a fait réfléchir les gens un peu et ça a fait réfléchir les gens aussi. Ça, je trouve que c’est vraiment valorisant.

Aimy :

De faire partie de cette espèce de débat social qu’on peut avoir.

Alexandra :

Tout à fait. Oui, vraiment.

Aimy :

On parle de débat social puis je trouve que ça nous ramène un peu à internet devient la place publique, c’est où est-ce qu’on est plusieurs à s’exprimer en même temps, à décortiquer l’information puis à apporter son point de vue, qu’est-ce que tu dirais, comment tu dirais que tout ça, y compris ton métier, ton domaine, va évoluer dans les cinq ou dix ou quinze ou vingt prochaines années?

Alexandra :

Hum… C’est vraiment une bonne question. Je pense que c’est sûr que ça va changer beaucoup parce que, moi je pense que Facebook, à un moment donné, ça sera plus ça. Je pense qu’à un moment donné ça va pas nécessairement mourir, mais je pense pas que ça va être, en tout cas, je l’espère pour être bien honnête avec toi même si c’est l’un de mes outils de travail parce que je trouve qu’il y a tellement de négatif, les fake news ça se propage comme un feu de paille. Je trouve qu’il y a un manque de rigueur par rapport à Facebook qui me fâche beaucoup puis je pense aussi que les générations plus jeunes ne sont pas sur Facebook. Ils ne vont pas, je pense que les gens sont plus jeunes, je pense qu’ils ne sont pas dans une optique où ils vont chercher la nouvelle tant que ça, ils ont leur vie de jeune, puis c’est bien correct. Mais, j’ai pas l’impression que quand ces jeunes-là vont grandir, ils vont se retourner plus vers Facebook. C’est une bonne question. J’ai pas vraiment de théorie sur comment ça va changer, mais je pense que ça va changer sur comment on va chercher notre nouvelle en fait. Puis j’espère qu’on aura dans le futur moins à dépendre de Facebook pour ça.

Aimy :

Même si on, parce que c’est dur là, je te demande de voir dans l’avenir qu’est-ce qui s’en vient, j’en suis consciente, si on émettait un souhait, ça serait comment Facebook 2.0?

Alexandra :

Ça serait une place où est-ce que les gens seraient plus gentils. Que les gens auraient conscience qu’il y a une personne derrière le contenu qu’ils sont en train de lire, puis surtout nous dans le contexte de nos sites à nous, on a des collaboratrices qui ne sont pas payées pour écrire des articles. Elles le font parce qu’elles aiment ça, puis des fois elles se font ramasser pour leurs opinions, pour leurs idées. Je trouve que c’est inacceptable. Tu me posais la question plus tôt, de signer mon nom, que mon nom soit publiquement sur des articles puis tout ça, c’est une des raisons pourquoi moi je me permets de ne pas tout le temps mettre mon nom sur des articles parce que je n’ai pas envie de me faire ramasser. Je n’ai pas envie de vivre ça. Je trouve que les utilisateurs de Facebook, mon souhait ça serait qu’on soit tous un peu plus gentils sur les réseaux sociaux.

Aimy :

Fait que tu dis, dans l’évolution de ce que ça va être, les plateformes vont changer, les gens comment ils vont aller chercher leur information, ça ne sera peut-être plus pareil, comment les rédacteurs vont-ils devoir s’adapter selon toi?

Alexandra :

Bien, ils auront toujours une job, c’est sûr. Parce que même, dans le fond nous ce qu’on passe c’est plus le partage de la nouvelle, pas tant la création de la nouvelle. Moi, si on n’avait pas Facebook, bien j’aurais quand même ma job parce qu’on publie sur un site web puis il y a bien des gens qui vont chercher nos articles via…

Aimy :

… à la source.

Alexandra :

… Google, tu sais. Directement, exactement en tapant l’URL de notre site web et directement. Fait que c’est plus dans le partage je pense que ça va changer, pas dans la création fait que le métier de rédacteur ne va pas changer en soi. Je pense que c’est plus nos manières de propager notre contenu. Toujours dans cette optique là que je te disais d’avoir des pages vues parce que c’est ça entre autres qui font nos revenus à nous, fait qu’il faut trouver des moyens de propager ce qu’on crée.

Aimy :

C’est ça qui risque d’avancer dans le temps.

Alexandra :

Oui. Je pense que oui. Comme, pour te donner un exemple, depuis peu on a commencé à partager notre contenu en story sur Instagram. Avec un swipe up, si jamais pour les gens qui connaissent un peu moins, je vais l’expliquer. Dans le fond, il y a certains comptes sur Instagram, quand on a plus que 11 000 abonnés, on peut faire ce qu’on appelle un swipe up. Quand on regarde la story, la personne peut lever l’écran vers le haut, balayer l’écran vers le haut et accéder à un site web, donc au lien qu’on veut que la personne accède. Fait que nous, on a ça là sur nos comptes Instagram, fait qu’on peut faire des swipe up, fait que maintenant, depuis peu, on partage nos articles avec un beau petit visuel en story. On a un lien swipe up et les gens qui nous suivent sur Instagram, ils peuvent accéder à nos contenus de cette manière-là. Je pense que c’est plus ça le défi. Comment propager d’une autre manière nos contenus parce que si on essaie de rejoindre plus les jeunes, comme je te disais tantôt, les jeunes ils ne sont pas sur Facebook ou peu. Mais, ils sont vraiment beaucoup sur Instagram, ils sont vraiment beaucoup sur Snapchat, sur Tik Tok. Comment s’adapter à ce que les gens consomment comme réseaux sociaux. C’est vraiment ça en ce moment, un beau défi qu’on a dans l’univers médiatique.

Aimy :

Fait que si on continue sur cette lignée-là, ça a été super intéressant ce que tu nous a apporté jusqu’à maintenant. C’est comme en arrière du rideau, ce qu’on regarde des fois. Si, comme dernière question, si j’avais à te demander, si tu rencontrais quelqu’un qui est intéressé par ton domaine et qui voulait s’en rapprocher, quel conseil est-ce que tu pourrais lui donner?

Alexandra :

Bien, je pense que je dirais, si c’est vraiment l’univers du blogue qui intéresse parce que le métier de rédacteur, il y a vraiment plein d’autres façons d’être rédacteur. Rédacteur web, c’est un métier à part entière maintenant là aujourd’hui, puis il y a vraiment plein de façon d’être rédacteur. Mais, si c’est l’univers du blogue, des médias qui intéresse beaucoup, je dirais de voir justement s’il y a des blogues qui acceptent des collaborateurs, que ça soit payé ou non, allez-y. Essayez le parce que, un ça va permettre de voir si la personne aime ça écrire en fait parce que c’est un rythme quand même. Nous, on n’est pas super exigeant avec nos collaboratrices bénévoles, mais tu sais il y a quand même un certain nombre d’articles à produire. Je dirais, c’est ça. Vraiment d’approcher les blogues qui vous intéressent puis de voir s’ils acceptent des collaborateurs, puis de l’essayer carrément. Nous, on a des collaboratrices qui ont eu des jobs entre autres parce qu’elles avaient comme expérience sur leur CV collaboratrice pour Ton petit look/TPL Moms.

Aimy :

De tenter sa chance, d’essayer un peu.

Alexandra :

Oui, puis c’est une expérience valable, que ce soit, même pour un petit blogue ou même de se partir soi-même son blogue ça peut être intéressant aussi. C’est toutes des expériences valables qui permettent d’avoir quelque chose sur son CV. Fait que je pense que la personne qui veut se rapprocher de ce milieu-là, ça serait vraiment de faire ça. C’est quand même un milieu qui n’est pas si facilement, je trouve, accessible que ça, puis il faut partir par, des fois, des petites affaires.

Aimy :

Ça a été super intéressant Alexandra, merci beaucoup.

Alexandra :

Merci à toi.

Aimy :

Merci à notre invitée et merci à vous d’avoir écouté cet épisode des Portraits professionnels. Pour plus de détails sur cette profession, visitez notre site internet au www.saltoconseil.com.