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AVOCATE EN IMMIGRATION

AVEC MARY KEYORK

Mars 2019 | Musique et montage par Alex Andraos

À une époque où l'immigration est au cœur de plusieurs débats sociaux et politiques, Mary Keyork, avocate en immigration, nous parle de son rôle dans ce processus qu’entreprennent ses clients.

AVOCATE EN IMMIGRATION

AVEC MARY KEYORK

Aimy :

Bonjour et bienvenue aux Portraits professionnels, le balado où l’on tente de clarifier différentes professions du marché du travail. Aujourd’hui, on rencontre Mary Keyork, avocate en droit de l’immigration. À une époque où les mouvements humains sont au cœur de plusieurs débats sociaux et politiques, elle nous parle de son rôle dans ce processus qu’entreprennent ses clients. Mary Keyork, bonjour.

Mary :

Bonjour Aimy.

Aimy :

Merci de participer à l’entrevue.

Mary :

Ça me fait plaisir.

Aimy :

On se rencontre aujourd’hui pour parler de ta profession. Peux-tu nous dire ce que tu fais?

Mary :

Oui, je suis avocate en immigration.

Aimy :

Alors, quand tu rencontres quelqu’un pour la première fois, que tu leur dis : Bonjour, je m’appelle Mary, je suis avocate en immigration, qu’est-ce qu’ils s’imaginent que tu fais?

Mary :

La majorité des gens croient que, premièrement, je travaille pour le gouvernement. Ils pensent que je suis en train de remplir des formulaires pour le gouvernement ou en train juste d’aider des gens d’immigrer au Canada de l’extérieur. C’est ça la perception.

Aimy :

Puis comment est-ce que tu clarifies leur perception?

Mary :

Premièrement, je leur dis que je travaille pour ma propre firme d’avocats. Donc, c’est un bureau privé. Ce n’est pas pour le gouvernement. En tant qu’avocate, je représente les clients contre le gouvernement. Donc, si je présente des papiers, si je les soumets à l’immigration, je ne travaille pas pour l’immigration. Mais, surtout, je clarifie que oui, on aide des gens qui vont venir au Canada. Mais c’est aussi d’aider des gens qui sont déjà ici, mais qui sont des fois dans des situations vulnérables. Ils ont perdu leur statut, ils ont été refusés, ils ont une famille ici, ça fait 4-5 ans qu’ils habitent ici et il y a d’autres avenues pour avoir leurs papiers. Donc, ce n’est pas nécessairement des personnes de l’extérieur. Ma firme, surtout, on représente des gens qui sont déjà au Canada.

Aimy :

Des gens qui sont déjà au Canada et qui veulent y rester?

Mary :

C’est ça.

Aimy :

Ok. Fait que ça, c’est différents mandats dans lesquels tu pourrais intervenir?

Mary :

C’est ça.

Aimy :

Qu’est-ce qui t’a amenée vers le droit?

Mary :

C’était mes parents qui m’ont dit qu’il faut que j’aille faire du droit ou devenir comptable.

Aimy :

OK. Tu avais deux choix!

Mary :

C’est ça, j’avais deux choix. Je n’aurais pas pensé à faire ça, si j’avais eu le choix. Mais, la bonne chose, c’est que quand j’ai commencé à étudier, dès la première journée j’ai vraiment aimé ça. J’ai adoré le cours, j’ai adoré comprendre comment le système légal fonctionne. Donc, pour ça, j’ai été très chanceuse.

Aimy :

C’est comme presque par hasard que tu es tombée dans la soupe.

Mary :

Oui.

Aimy :

Donc, on t’a dit, voici des options pour toi.

Mary :

Oui.

Aimy :

Et tu as choisi celle-ci. Pourquoi le droit versus la comptabilité?

Mary :

Parce que mon frère faisait ou avait fait de la comptabilité et il m’a dit de ne pas faire ça.

Aimy :

Donc, à l’époque, tu étais une jeune femme qui suivait les conseils de ta famille. Pour toi, ça avait de la valeur. Tu te disais : ils me proposent ça, je vais l’essayer?

Mary :

De la valeur, mais aussi, je n’avais pas le choix.

Aimy :

C’était une situation où est-ce que c’était restreint?

Mary :

Oui, parce que mes parents étaient très autoritaires, très stricts. J’ai grandi dans une famille arménienne où est-ce que les enfants vont écouter ce que les parents disent. Donc, c’était : On a immigré au Canada pour toi, il faut que tu aies une bonne carrière, c’est ça que tu dois faire.

Aimy :

Dans ce contexte familial-là, tu as suivi les règles, tu as suivi la structure, mais tu es bien tombée.

Mary :

Oui, j’ai été vraiment chanceuse.

Aimy :

Donc, quelles études est-ce que tu as faites pour arriver où est-ce que tu en es aujourd’hui?

Mary :

J’ai fait mon bac en droit à l’Université de Montréal. Donc, ça j’avais 18 ans et c’était 3 ans. Dans ma deuxième année, l’été j’ai commencé une maîtrise à Sherbrooke pour programme de droit transnational et common law. J’ai complété ça sur deux étés. Après ça, quand j’ai fini mon bac, je me suis inscrite à l’École du Barreau du Québec. J’ai fait des cours pendant 3 mois et j’ai fait les examens. Malheureusement, je n’ai pas passé mon examen. Je n’ai pas fait la reprise parce que je voyageais. Après ça, j’ai voyagé, j’ai fait des stages à l’international et quand je suis revenue au Canada, j’ai décidé de faire le Barreau de l’Ontario. Je me suis inscrite. Je suis devenue avocate dans le Barreau de l’Ontario et récemment, en 2018, cette année, je me suis finalement inscrite au Barreau du Québec.

Aimy :

Donc, un grand détour pour revenir à la maison, en fait.

Mary :

C’est ça.

Aimy :

Est-ce que tu pourrais clarifier pour nous c’est quoi la nuance entre quelqu’un qui fait du droit de l’immigration et quelqu’un qui ferait d’autres types de droit?

Mary :

Oui, c’est très spécialisé. Donc, par exemple, moi je fais du droit de l’immigration. J’ai des collègues qui font du droit de la famille. J’ai d’autres amis qui font du droit civil et commercial. Je connais des avocats qui font juste du droit criminel. C’est vraiment des mondes complètement différents. Comme si quelqu’un m’appelle et qu’il a un problème avec un voisin, un dossier criminel ou un problème avec le gouvernement, je pourrais donner quelques lignes directrices. Mais, si c’est vraiment litigieux et compliqué, je ne suis vraiment pas experte là-dedans. Ça va être vraiment difficile pour moi de donner des conseils parce que je ne connais rien dans ce monde-là.

Aimy :

Comme si c’était presque des professions différentes?

Mary :

Oui, moi je le vois vraiment comme des professions complètement différentes. Ça fait 10 ans que je fais du droit de l’immigration et c’est une autre dimension. Quand tu es là-dedans, tu travailles, tu vas dans les tribunaux. Tu es vraiment dans un autre monde que tu peux juste connaître juste parce que tu t’es spécialisée en travaillant là-dedans pendant tellement d’années.

Aimy :

Donc, c’est à force de pratique.

Mary :

C’est ça.

Aimy :

C’est quoi la particularité du droit de l’immigration?

Mary :

C’est très administratif, ce qui veut dire qu’il y a beaucoup de règles, de procédures qui changent souvent. Ça, c’est la chose qui est tellement compliquée. Tu peux aller sur le site web puis avoir, par exemple, tu veux parrainer ta femme ou ton mari. Tu as un guide pour te dire comment tu dois parrainer. Mais, il y a des milliers de petits détails qui ne sont pas dans ce guide-là et que tu vas juste savoi parce que tuas essayé, que tu as fait des erreurs, tu as envoyé et l’application t’est revenue. Quand les gens ont de la misère à faire ces applications-là puis ils engagent l’aide de représentatifs…

Aimy :

Comme toi?

Mary :

Comme moi. C’est vraiment, ça va être vraiment plus facile pour eux parce qu’il y a tellement de petits détails derrière chaque détail. Il y a les règles sur le site web, mais après ça il y a littéralement des livrets de 200-300 pages avec toutes les exceptions et les procédures, les détails. Puis ça, je ne les connais pas tous par cœur. Mais parce que j’ai tellement d’expérience, j’ai tellement de sortes de situations que là, 80-90% du temps, je sais ce qu’il faut que je fasse. Mais, même à ça, presque tous les jours je dois appeler un collègue qui fait aussi du droit de l’immigration pour brainstormer, poser des questions : je n’ai jamais eu de cas comme ça, qu’est-ce que toi tu as fait? Là on me donne des idées. On a vraiment besoin de beaucoup de support, entre nous, pour nous aider.

Aimy :

Fait qu’il y a un réseau.

Mary :

Oui, il y a une bonne communauté.

Aimy :

Tu parles du détail derrière le détail, tu parles d’un système qui est très changeant, de règles qui sont très précises avec plein d’exception. Qu’est-ce qui fait, à ton avis, que c’est tellement changeant?

Mary :

Bonne question.

Aimy :

Est-ce que c’est au gré des gouvernements? Il y a des élections et on change d’avis?

Mary :

Oui, une partie c’est ça. À chaque fois qu’il y a des élections, il y a un nouveau gouvernement qui va mettre de nouvelles procédures. D’autres fois, par exemple, s’il y a un pays dans le monde qui a un grand conflit. Par exemple, en Syrie, il y avait la guerre. Il y a eu des milliers et des milliers de Syriens qui ont commencé à venir. Ils sont venus au Canada et parce qu’il y a ce gros influx, le gouvernement doit faire quelque chose, faire des exceptions. Donc là, ils vont changer un peu les lois. Ils vont mettre des special guidelines pour les Syriens, donc ça vient changer. Des fois, il y a des moratoires pour certains pays. Par exemple, quand il y a un tremblement de terre en Haïti, il va y avoir de nouvelles règles. Des fois, je pense que le système n’est pas bon et qu’ils sont toujours en train de le perfectionner, make it better. Mais là, ils vont changer, mettons à chaque deux ans, ils vont changer les formulaires. Mais ce n’est jamais parfait, alors après ça, ils vont changer encore. Après ça, s’il y a une petite règle qui va changer, on va tout refaire les formulaires.

Aimy :

Fait qu’il y a un souci d’amélioration, mais ça engendre une lourdeur administrative quand même?

Mary :

C’est ça. Exactement.

Aimy :

Donc, tu me disais, le droit de l’immigration, on est vraiment dans quelque chose de très administratif, on est vraiment dans quelque chose de très pointu. Qu’est-ce qui fait que c’est cette branche-là du droit que toi tu as choisi?

Mary :

En fait, encore une fois, je suis tombée là-dedans par hasard. Quand j’ai fait le Barreau de l’Ontario, je voulais, je sais que je ne voulais pas faire du droit commercial ou du droit corporatif. Je savais que je voulais aider les gens.

Aimy :

Et ce que tu ne voulais pas faire, tu le savais parce que tu l’avais testé dans tes cours?

Mary :

Non, je pense que c’est juste inné. Je pense que…

Aimy :

L’aspect business, très monétaire, ça ne t’attirait pas?

Mary :

C’est ça. Puis, dans mes cours de droit, mes cours préférés étaient droit et éthique, philosophie du droit, droit international, droits de l’homme et tous les cours qui étaient droit des affaires, droits des biens, je n’aimais pas ça. Mes notes n’étaient pas vraiment bonnes là-dedans. Ce n’était juste pas dans ma personnalité. Je savais depuis que j’étais toute jeune que je ne voulais pas être là-dedans, que ça n’allait pas matcher avec moi. Je voyais les autres étudiants qui faisaient la course aux stages, qui appliquaient dans tous les grands bureaux avec les suits, puis bien habillés, that was just not me. Ça, je le savais dès le début. J’ai quand même appliqué parce que c’était la chose à faire, mais je le savais que ce n’était pas pour moi. Puis quand j’étais en Ontario, il y avait cette option avec le Barreau de l’Ontario, tu pouvais mettre ton profil sur le site web pour des employeurs, pour que les employeurs t’acceptent pour un stage s’ils ont un besoin. J’avais écrit que je voulais faire du droit du travail ou du droit de l’homme, human rights law. Je pense que j’avais juste mis ces deux sujets-là. J’ai reçu un appel d’une avocate qui fait du droit de l’immigration. Elle m’a juste appelée et elle m’a dit : je vois que tu veux faire cela, tu n’as pas mis immigration, est-ce que ça t’intéresse? Mais moi, je ne savais même pas qu’immigration c’était un domaine du droit. Donc, j’ai dit : oui, ça m’intéresse. J’ai fait l’entrevue et j’ai vraiment apprécié l’avocate. Là, j’ai eu le stage puis dès les premières semaines, j’ai vraiment adoré ce travail-là et je suis restée là-dedans depuis.

Aimy :

Fait que ça correspondait déjà un peu à tes intérêts.

Mary :

C’est ça.

Aimy :

Tu parles de stages que tu as faits à l’étranger, est-ce que c’est en lien avec ça?

Mary :

Non, pas vraiment. Le stage que j’ai fait à l’étranger, c’était du droit du travail et c’était du, juste du travail communautaire. Mais, c’était un peu relié parce que j’aime mon travail parce que je rencontre des gens d’un peu partout dans le monde, j’aime voyager, j’aime les autres cultures. C’est juste the umbrella of helping people. Je pense que c’est comme ça que je le vois.

Aimy :

Les stages, dans le fond, ça t’a donné la chance de continuer à forger ta vision du droit, de ta vision de toi-même, de ce qui te plaît et ce qui ne te plaît pas. Mais ce n’était pas nécessairement un moment déclencheur, un moment charnière vers ça.

Mary :

Non.

Aimy :

Donc, tu me parles d’un domaine quand même administratif, tu rencontres du monde qui viennent de partout à travers le monde. Si tu me décrivais une journée typique de travail, de quoi ça a l’air pour toi? Tu rentres un mardi matin au bureau, qu’est-ce qui se passe?

Mary :

J’arrive au bureau et la première chose que je fais, c’est que je vérifie mes courriels pour voir s’il y a quelque chose d’urgent. Des fois, j’ai des clients qui vont se faire arrêter par l’Agence frontalière ou il y a des documents qu’ils doivent nous donner mais ne sont pas capables de les donner, alors ils envoient un courriel. Donc, ça c’est la première chose que je fais. Après ça, j’ai présentement à mon bureau trois assistantes et je regarde dans leur courrier, dans une section où je réserve leur courrier pour voir leurs questions. Je réponds à leurs questions. Présentement, parce que j’ai des assistantes, mon travail c’est plus la gestion de l’entreprise pour grandir, comme le marketing…

Aimy :

La gestion de ta firme?

Mary :

C’est ça. La gestion de la firme, la comptabilité, les détails, le site web, des choses comme ça. Donc, quand je travaille sur des dossiers, c’est parce que c’est mes assistantes qui viennent avec des questions sur le dossiers qu’elles travaillent sur la stratégie, des petites choses. Après, ça dépend si dans la journée, j’ai une consultation. Normalement, je fais une ou deux consultations par jour au téléphone, par Skype ou en personne. Je passe environ une heure avec un nouveau client pour écouter toute l’histoire et développer la stratégie. Ça, c’est une journée typique. Répondre aux questions, vérifier les courriels, faire les consultations et après ça, envoyer mes recommandations, faire les follow-ups avec les nouveaux clients potentiels.

Aimy :

OK. Tu as comme deux chapeaux, hein? Ton chapeau un peu d’administratrice et ton chapeau vraiment d’avocate?

Mary :

Oui.

Aimy :

Comment tu dirais… Tu me disais, par exemple, mettons, si je mets mon chapeau d’avocate, je fais une consultation, je prends une heure, je discute avec le client et j’essaie de comprendre la situation. Est-ce que tu pourrais me donner un exemple typique de quelqu’un qui aurait une demande à te faire?

Mary :

Oui, hier j’ai eu un cas intéressant. C’est une fille qui était en Ontario, elle est venue au Canada quand elle avait 16 ans. Sa famille, dans une île dans les Caraïbes, l’a juste envoyée au Canada pour vivre avec sa tante ici parce qu’ils ne voulaient pas d’elle. Ici, quand elle est arrivée, sa tante ne voulait pas d’elle non plus. Donc, elle s’est retrouvée à la rue. Hier, quand je lui parlais, elle avait 36 ans et elle n’avait toujours pas ses papiers. Elle n’a pas d’assurance médicale. Elle n’a pas de pièces d’identité canadiennes. Si elle veut étudier au Canada, elle doit payer des frais internationaux qui sont très chers pour les études. Elle m’a appelée parce qu’elle a fait un cas d’humanitaire avec une autre avocate, mais ça a été refusé. C’est là que je lui ai parlé. Elle m’a toute raconté l’histoire et on a décidé de refaire une demande humanitaire parce que j’ai l’impression que la première avocate n’a pas bien fait la demande. Une personne comme elle, qui vit au Canada depuis 20 ans, qui est venue au Canada en tant que mineure, c’est un cas exceptionnel qui est très fort. Normalement, tu devrais être approuvée pour ça et j’ai l’impression qu’elle n’a pas donné les bons documents pour démontrer qu’elle était établie ici, au Canada. Donc, c’est vraiment une personne très, très vulnérable qui a développé beaucoup d’anxiété, beaucoup de dépression dans sa vie, à cause de cette situation de limbo où est-ce qu’elle ne sait pas si à un moment donné l’Agence frontalière va lui dire de retourner sur l’île où elle n’a pas de famille, elle ne connaît personne. Sa vie, c’est ici. Quand sa tante l’a mise dehors, il y a une famille qui l’a accueillie, elle a habité avec cette famille. Donc, ça c’est très typique, une consultation typique en immigration.

Aimy :

Donc, quelqu’un qui souhaite rester au Canada et qui fait appel à toi pour ne pas être déporté.

Mary :

C’est ça.

Aimy :

Tu me dis, l’autre avocate a pris cette approche-là, moi peut-être que je prendrais une autre approche. On est vraiment dans la finesse. On est vraiment dans le détail?

Mary :

Exactement. Mais, je fais attention maintenant parce qu’elle, elle me dit certaines choses, mais ça se peut que sa vision des choses… Ça se peut que l’avocate ait fait une très bonne job. Ça se peut que ce soit elle qui n’ait pas fourni les documents. Donc, avant de faire mes conclusions finales, je dis toujours au client : il faut que tu m’apportes le dossier. Si tu n’as pas le dossier, moi je vais appliquer pour avoir le dossier d’immigration pour voir ce qui s’est passé et après voir ok, tu as raison, c’est l’avocate qui n’a pas fait une bonne job ou bien, non, c’est toi qui n’a pas fourni les documents. Fait que là, si on va travailler ensemble, il faut que tu t’engages à soumettre les bons documents.

Aimy :

Hum, c’est comme, je fais une hypothèse de stratégie et j’ajuste mon hypothèse jusqu’au moment où on dépose.

Mary :

Exactement. Parce qu’il y a beaucoup de chose qui peuvent changer en cours de route. Souvent, mes clients, c’est toutes des personnes vulnérables qui ne vont pas me dire certaines choses au début et que je vais découvrir 6-8 mois plus tard.

Aimy :

Comme quoi, par exemple, que les gens pourraient, te cacher?

Mary :

Il y a des gens qui vont mentir dans la façon qu’ils sont venus au Canada, au début, parce qu’ils ont peur que je ne prenne pas leur dossier.

Aimy :

Par exemple, quelqu’un est rentré au Canada de manière illégale, mais ils omettent de te le dire quand ils te racontent l’histoire?

Mary :

C’est ça. Ou certaines personnes, j’ai un client qui a raconté une certaine histoire en Allemagne quand il a fait un dossier de réfugié là-bas et ici, il s’est fait parrainer par sa femme ici et il a raconté une autre histoire. Là, il ne m’a pas comme dit toute l’histoire parce qu’il avait peur que ce soit mauvais pour son dossier, mais c’est le contraire. Je dis toujours au client : il faut que tu me dises toute la vérité parce que c’est la seule façon que moi je peux t’aider.

Aimy :

Donc, j’imagine que tu as à travailler une espèce de lien de confiance?

Mary :

Absolument.

Aimy :

Comment on fait ça?

Mary :

Comment je fais ça? J’essaie de parler vraiment, la façon dont je fais mes consultations maintenant, c’est vraiment différent de la façon dont je les faisais au début. Je fais juste vraiment écouter l’histoire en premier. Je donne vraiment le temps. Je pose vraiment des questions au début, pour que j’aie toute la globalité de l’histoire, mais je permets à la personne de vraiment tout m’expliquer et je suis très empathique. S’il me raconte une histoire difficile, je ne peux pas juste continuer avec mes questions. Je m’arrête, je lui dis que ça c’est vraiment difficile. Je suis très personnelle dans mon approche aussi. Donc, si moi j’ai vécu quelque chose de similaire à leur histoire, je ne me gêne pas pour leur dire que je comprends exactement. J’ai déjà eu telle famille comme ça ou des histoires comme ça et ça aide vraiment les gens. Je dis toujours que je ne peux pas faire de miracle et que je vais faire de mon mieux et que si on m’engage, je peux vraiment préparer un dossier parfait, mais qu’on peut quand même avoir un refus. Ce n’est pas moi qui fait la décision, c’est l’officier, le juge. Je pense que les clients aiment vraiment ça parce qu’ils parlent à beaucoup d’avocats ou à des personnes qui leur promettent des choses, juste pour avoir l’argent. Moi, je leur donne le pour et le contre, ça peut marcher ou ça peut ne pas marcher non plus. Ils sont un peu choqués d’entendre ça, mais ils apprécient vraiment l’honnêteté.

Aimy :

Fait que tu joues à jeu ouvert depuis le départ en leur disant que, même si on travaille du mieux qu’on peut, il est possible que ce soit refusé.

Mary :

Exactement. Et j’explique beaucoup la procédure, à partir du moment où tu engages le bureau. Il y a beaucoup de firmes qui ne vont pas expliquer les étapes puis c’est ça qui cause beaucoup d’anxiété au client. Donc, moi je leur explique la procédure, qu’ils vont voir une assistante, qu’on va travailler tous les jours ensemble, qu’on va avoir des délais, que je vais te donner une liste de documents. Comme ça, ils voient que c’est vraiment un système qui est déjà mis en place pour les aider. Ce n’est pas juste, tu m’engages et après you don’t hear from me.

Aimy :

Parce que c’est un processus, tu disais c’est très administratif, le détail, la finesse. Mais, en fait, c’est un processus qui est très long, hein? Ce n’est pas lundi j’appelle Mary et vendredi, on est à la cour.

Mary :

Non. C’est super long. Normalement, en moyenne, les dossiers c’est au moins un an et les dossiers litige ça peut être 2-3 ans. Donc, c’est très long et c’est ça qui cause beaucoup d’anxiété chez mes clients. Je fais beaucoup de parrainages de couples et pour la majorité des cas, c’est très dur. C’est un couple qui est séparé parce qu’il habite au Canada, l’autre habite en Afrique et là ils veulent venir. Surtout, des fois, ils veulent avoir un enfant, la femme a un certain âge ou quelqu’un est malade. Même si, au début, je leurs dis, ça va prendre 6 à 12 mois, dès que ça fait 2-3-4 mois, la majorité de mes clients vont m’envoyer des courriels ou commencer à m’appeler, pourquoi il n’y a pas de décision? Something is wrong?

Aimy :

Il y a une urgence…

Mary :

Ça veut dire qu’ils ont perdu mon dossier… Mais, ce n’est jamais le cas, ça va toujours normalement bien finir. Mais il faut beaucoup de patience et j’explique ça, maintenant, dans la consultation. Je dis même au client, tu vas devenir anxieux. Ça va arriver, mais c’est important de développer la patience.

Aimy :

Question qu’ils se préparent depuis le départ.

Mary :

Exactement.

Aimy :

Qu’est-ce qui fait que c’est tellement long?

Mary :

C’est le processus d’immigration, je pense qu’il n’y a pas assez d’employés dans le gouvernement assignés à ces dossiers-là. C’est juste une question de manpower. S’il y a un officier avec mille dossiers et qu’il a juste tant d’heures par semaine, c’est normal qu’il ne pas avoir le temps de finir.

Aimy :

Ça va prendre du temps, c’est inévitable.

Mary :

C’est ça.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais qui est ton plus grand défi au quotidien?

Mary :

Mon plus grand défi, je dirais, c’est quand j’ai des nouveaux employés et qu’il faut les entraîner. Le training, ça pour moi, c’est très dur. Je peux le faire et je le fais bien, mais ça me fatigue beaucoup parce que c’est tellement de détails qu’il faut apprendre à quelqu’un. Comment le système fonctionne, la seule façon qu’une assistante va apprendre, c’est en faisant des erreurs. Mais quand on fait des erreurs, c’est pas bon pour les dossiers. Donc, ça c’est un peu difficile.

Aimy :

Donc, sous ton chapeau administratrice, ça serait le plus grand défi?

Mary :

Oui.

Aimy :

Qu’est-ce qui serait ton plus grand défi sous ton chapeau d’avocate?

Mary :

C’est quand j’ai travaillé dans un dossier, j’ai vraiment fait tout parfaitement et j’ai vraiment tout donné de moi-même et que le client, à la fin, a l’impression que j’ai fait une erreur ou que je n’ai pas fait ça assez bien. Ou détourne l’histoire et dit : toi, au début, tu n’as pas dit ça, tu n’a pas dit ça. Mais c’est jamais vrai, j’ai toujours dit la bonne chose. Mais la personne est tellement déçue du résultat qu’il ou elle a besoin de quelqu’un pour blâmer. Ça me dérange beaucoup, car je suis vraiment une bonne avocate. Je fais vraiment attention à mon travail, comme si c’était mes dossiers à moi. Comme si chaque dossier, c’est un membre de ma famille. Quand ça arrive, ça me fait vraiment mal au cœur, ça me fait beaucoup de peine.

Aimy :

Cette image qu’on a des avocats qui sont un peu requins, un peu sanguinaires, là tu nous présentes une femme sensible, qui fait malgré tout très bien son travail. Comment tu dirais que ça se gère, c’est quand même des situations qui sont lourdes, je veux parrainer ma grand-mère, je veux qu’elle vienne ici et que ça aille bien, il y a ceci, il y a cela. Et à la fin, quand ça ne marche pas, bien je te blâme et je te dis que c’est de ta faute. Comment tu fais pour gérer ça?

Mary :

J’ai beaucoup de peine, ça me dérange, ça me rend anxieuse quand ça arrive. Quand ça arrive, ça n’arrive pas souvent, mais quand ça arrive, j’essaie de ne pas prendre ça personnellement. Je parle plutôt, souvent, maintenant, à des collègues qui font le même travail que moi ou des avocats. Ça m’aide beaucoup quand ils me disent : j’ai regardé ce que tu as fait, tout était bien, c’était vraiment la bonne chose. C’est vraiment le client qui ne comprend pas, qui est émotionnel. Ça aide à valider que c’est correct, que j’ai fait mon travail.

Aimy :

Donc, encore cette importance du réseau. D’avoir un regard extérieur, quelqu’un d’autre qui voit avec nous la situation d’un point de vue d’expertise, puis qui peut adoucir un peu le tout.

Mary :

Exactement.

Aimy :

Quand on pense au métier d’avocat, encore une fois, on imagine souvent quelqu’un qui est à la cour, quelqu’un qui va plaider du matin au soir. Quelqu’un qui met la grande robe, qui va se présenter à un juge et raconter une histoire. Est-ce qu’il t’arrive de plaider à la cour?

Mary :

Oui ça arrive. Il y a la Commission de l’immigration ou il y a la Cour Fédérale en matière d’immigration. Normalement, je dirais, ces temps-ci, c’est peut-être une fois par mois ou une fois tous les deux mois, je vais être à la cour. Ça dépend des dossiers. Souvent, maintenant, parce que mes dossiers je les gagne dès le départ, je n’ai pas besoin d’aller à la cour. C’est plus des nouveaux dossiers où ils ont déjà eu un refus et là, ils veulent que je fasse l’appel. Quand ça arrive, normalement à la Cour Fédérale c’est deux heures. À la cour, c’est deux heures, mais c’est beaucoup d’heures de préparation avant. Et à la Commission de l’immigration, c’est normalement 2-3-4 heures pour une audience. Mais, encore, c’est beaucoup de préparation de la documentation et la préparation de mes clients qui vont témoigner. Ça, ça prend beaucoup de temps.

Aimy :

C’est comment, plaider?

Mary :

C’est comment plaider? Moi, j’aime vraiment ça. Même, jusqu’à maintenant, je suis toujours un peu nerveuse avant de rentrer dans la salle.

Aimy :

Parce que ce n’est pas ton quotidien, c’est quelque chose qui se passe à l’occasion?

Mary :

Même quand je le faisais à toutes les semaines, j’étais toujours un peu nerveuse. Mais, maintenant, je suis vraiment pas autant nerveuse qu’avant.

Aimy :

Il y a l’expérience?

Mary :

Oui. J’aime vraiment cela parce que je suis confortable, je connais les lois, j’ai beaucoup d’expérience. Moi, j’aime ça. Ça me donne, je me sens vraiment empowered et je sens que je suis en train de changer les choses, que je peux vraiment représenter mon client d’une façon qui est différente des autres personnes parce que j’amène l’aspect humain au tribunal. Il y a beaucoup d’avocats de l’immigration ou d’autres avocats, ils sont là, ils sont en train de jouer un rôle d’avocat. J’essaie de ne pas faire ça. Je suis en train de présenter les faits comme ils sont. À la fin de la journée, c’est des humains qu’on représente avec des vrais problèmes.

Aimy :

Donc, ton approche empathique envers la personne, ça va jusque là?

Mary :

Oui.

Aimy :

Même quand je vais me présenter à la cour, c’est encore très humain, comment tu fais ton travail.

Mary :

Très humain et beaucoup de bon sens. J’amène beaucoup, je parle dans mes arguments, j’apporte beaucoup de bon sens et je vois que ça fait une différence dans la vision du juge.

Aimy :

Donc, d’être logique, d’être terre à terre, ça peut être payant comment tu présentes tes affaires?

Mary :

Oui.

Aimy :

Ce n’est pas une pièce de théâtre.

Mary :

Non, c’est ça.

Aimy :

Qu’est-ce qui est le plus valorisant dans ton travail?

Mary :

Quand un client me dit : merci beaucoup, à cause de toi on a eu ça, on a fait ça. À cause de toi, je suis avec ma copine ou mon copain, regarde la photo. Toi et tes assistantes, j’aime ça quand ils complimentent tout le bureau au complet, ça j’aime vraiment ça.

Aimy :

C’est un travail d’équipe?

Mary :

Oui. Ça, ça me fait vraiment chaud au cœur.

Aimy :

Si tu disais, si quelqu’un te disait, je suis intéressé par ton domaine. Je suis intéressé par le droit ou je suis intéressé par le droit à l’immigration, qu’est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu’un qui est intéressé par le domaine?

Mary :

Comme conseil, je dirais qu’il faut que la personne soit prête à pouvoir gérer des cas très difficiles et être capable de ne pas, parce que tu dois être empathique, mais en même temps tu dois être capable d’agir sous beaucoup de pression. Il y a beaucoup de délai en immigration, il y a beaucoup de urgent situations. Il arrive des appels, des déportations, des fois tu as une heure pour envoyer une lettre. Il faut que tu appelles FedEx, puis ci puis ça. Tu dois être capable de gérer ton anxiété si tu es anxieuse.

Aimy :

Ou ton stress en général.

Mary :

C’est ça. Sinon, tu vas faire des erreurs. Ça, c’est vraiment important à savoir. Et d’être prête, au début, à ne rien comprendre. Ça va être tellement compliqué au début, mais après quelques mois… Il faut beaucoup de patience pour connaître le système.

Aimy :

Donc, d’avoir la tête froide, d’être capable de gérer son stress et d’avoir une forme d’humilité. Je vais commencer et je ne vais pas être la meilleure en commençant.

Mary :

C’est ça. Et d’être capable de gérer, dans une journée, beaucoup de choses différentes. Par exemple, une demi-heure, ça se peut que tu travailles sur quatre dossiers en même temps. Tu dois faire ça parce qu’il y a quatre priorités. Tu ne peux pas dire : je vais juste faire ça maintenant, je vais juste travailler sur deux dossiers. Tu ne peux pas faire ça parce que tu travailles sur un dossier, tu reçois un courriel urgent, quelqu’un vient demander un colis, le téléphone sonne, tu reçois un fax. C’est vraiment important de pouvoir multitask.

Aimy :

Cette polyvalence-là parce que tous les dossiers sont à remettre en même temps, en fait?

Mary :

Pas qu’ils sont à remettre en même temps, mais des fois il y a des choses à faire dans plusieurs dossiers en même temps, des petits détails. Par exemple, tu soumets ton dossier à l’immigration, mais tu as un autre dossier où si tu ne reçois pas les documents du client demain, tu ne seras pas capable de le soumettre la semaine prochaine. Donc, il faut que tu appelles le client, c’est beaucoup de gestion des clients.

Aimy :

C’est beaucoup, j’entends une séquence. Donc, le client doit me remettre tel papier d’ici telle date et ensuite, avec ce papier, je vais déposer tel truc et après ça, j’ai 10 jours pour…

Mary :

Exactement.

Aimy :

Donc, quand il y a un chaînon qui brise, quand mettons, comme tu disais, l’exemple de tout à l’heure quand le client n’a pas fourni la documentation nécessaire. Mais là, toute la chaîne vient de tomber.

Mary :

Exactement. C’est vraiment, il y a une procédure et c’est des documents qu’on doit recevoir. Par exemple, ils doivent être d’une certaine façon, certains sont des copies et certains sont des orignaux. Si on reçoit un paquet et qu’il n’y a pas l’original, il faut demander un client de faire l’original, mais super rapidement. Après, il faut faire les formulaires. Mais, les formulaires, ça change des fois à chaque semaine sur le site web. Si le client signe un formulaire et qu’on ne l’envoie pas, ça peut expirer alors il faut refaire les formulaires. Il y a des clients qui habitent en Chine, ils doivent renvoyer des formulaires avec FedEx. Ça va leur coûter un autre 100$ et ça va prendre un autre sept semaines. Mais là, la loi a changé, on ne peut plus appliquer maintenant. Maintenant, tu n’as pas de statut, tu vas te faire déporter dans six mois. C’est ça, le chaînon, tout est relié et une petite erreur peut entraîner un gros désastre.

Aimy :

Fait qu’il faut vraiment avoir cette espèce de résilience quant au changement. Le système va changer pour toujours et on ne peut pas à chaque fois se dire : ah non, pourquoi c’est pas comment avant? Ce n’est pas possible dans ton domaine?

Mary :

C’est ça. Sinon, tu vas être toujours déçu et tu vas être toujours stressé.

Aimy :

Donc, ça prend une flexibilité.

Mary :

Absolument. Et ça prend une vue d’ensemble . Il ne faut jamais perdre la vue d’ensemble des dossiers. Des fois, tu travailles tellement dans un dossier, dans une section, dans un formulaire, une case, mais là tu as oublié la chose la plus importante : il faut les documents sur l’enfant mineur. Tu as tellement focusé sur les formulaires que tu n’as pas vu la vue d’ensemble et que tu as oublié de demander au client qui a peut-être comme 4 enfants. Tu n’as pas demandé les certificats de naissance des enfants pour démontrer que la personne a une vie ici et qui est la chose la plus importante. Il faut voir les détails, oui, mais ne pas perdre la vue d’ensemble. Aimy :

C’est comme balancer entre les deux.

Mary :

Oui.

Aimy :

C’est comme de voir macro et micro un peu en même temps, un peu en parallèle.

Mary :

C’est exactement ça.

Aimy :

Donc, dans ton domaine, comme dans tous les autres domaines, la technologie avance, la société va vite. Comment est-ce que tu imagines que ton domaine qui est le droit de l’immigration va avancer dans les 10-15-20 prochaines années?

Mary :

Je sais que, maintenant, dans le monde entier, il y a une grosse crise migratoire. J’avais vu ça l’autre jour, une personne sur cinq est déplacée et la moitié de ces personnes-là, c’est des enfants. Donc, qui sont déplacés à l’intérieur de leur pays ou dans un autre pays. Donc, je crois qu’il va y avoir beaucoup de cas de personnes vulnérables qui vont avoir besoin d’aide spéciale. Je pense que je l’ai dit aussi l’autre jour, 80 ou 90% des gens appliquent eux-mêmes pour leur application et c’est vraiment un 5 à 10%, 5% qui utilisent un avocat. On est 1000 avocats en immigration au Canada. Mais, avec la crise migratoire, les personnes qui utilisent des avocats, souvent, c’est parce qu’ils ont des gros problèmes, ils ont besoin d’une exception dans la loi. They don’t fit in the regular category. Donc, c’est pour ça qu’ils vont aller voir un avocat qui va regarder la jurisprudence, qui va voir qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir une demande d’exemption. Donc, je crois que le rôle des avocats en immigration va être beaucoup plus important dans les années à venir.

Aimy :

Donc, on risque d’avoir besoin de vous encore plus parce qu’il y a tellement de personnes qui sont en mouvement sur la planète.

Mary :

C’est ça.

Aimy :

Les gens qui appliquent par eux-mêmes, parenthèse, est-ce que leur taux de réussite, leur taux de réussite, est-ce que le gouvernement accepte leur demande?

Mary :

Oui, oui.

Aimy :

Plus souvent pareil que s’ils font appel à un avocat ou ça varie beaucoup?

Mary :

Je ne sais pas exactement le pourcentage, mais je sais que ça dépend, si c’est un cas straight forward, comme où il n’y a pas de previous refusals, où c’est un domaine plus complexe, je pense que la majorité des gens peuvent faire ça tout seuls, mais ils vont faire des erreurs qui vont leur coûter des délais. Moi, je dis toujours que, si tu n’as pas un cas complexe, tu n’as pas vraiment besoin d’un avocat si tu es bon dans la paperasse. Mais, si ça te overwhelme, que tu es stressé et que tu vas oublier des choses, c’est mieux de prendre un avocat.

Aimy :

Je pense qu’on va clore là-dessus. Merci beaucoup, Mary, pour ton temps.

Mary :

Ça me fait plaisir.

Aimy :

Merci à notre invitée et merci à vous d’avoir écouté cet épisode des Portraits professionnels. Pour plus de détails sur cette profession, visitez notre site internet au www.saltoconseil.com.