PRÉPOSÉE AUX BÉNÉFICIAIRES

AVEC FRANCESCA COUTURE

Octobre 2020 | Musique et montage par Alex Andraos

Au cours de la crise de la COVID-19, son métier s’est retrouvé à l’avant-plan et au coeur d’un débat public toujours en cours. Au-delà du cliché du changement de couches de personnes âgées, Francesca nous décrit le quotidien profondément humain de son travail. De son contact à la mort à la recherche du mystérieux dentier disparu, Francesca nous dépeint un portrait vibrant de ce métier indispensable.

PRÉPOSÉE AUX BÉNÉFICIAIRES

AVEC FRANCESCA COUTURE

Aimy :

Bonjour et bienvenue aux Portraits professionnels, le balado où l’on tente de clarifier différentes professions du marché du travail. On rencontre aujourd’hui Francesca Couture, préposée aux bénéficiaires. Au cours de la crise de la COVID-19, son métier s’est retrouvé à l’avant-plan et au cœur d’un débat public toujours en cours. Au-delà du cliché du changement de couches de personnes âgées, Francesca nous décrit le quotidien profondément humain de son travail. De son contact à la mort à la recherche du mystérieux dentier disparu, Francesca nous dépeint un portrait vibrant de ce métier indispensable. Francesca Couture, bonjour.

Francesca :

Bonjour.

Aimy :

Comment tu vas?

Francesca :

Ça va bien, toi?

Aimy :

Ça va bien, merci. Alors on se rencontre aujourd’hui pour discuter de ton métier, un métier qui a été beaucoup dans les médias, dans les nouvelles à travers l’épreuve de la COVID. Tu es préposée aux bénéficiaires.

Francesca :

En effet.

Aimy :

Avant de commencer à discuter de ton métier de fond en comble, j’aimerais voir avec toi comment ça a été pour toi l’expérience de la COVID? J’en parle au passé, c’est pas encore fini cette histoire-là, mais dans le creux du confinement, comment est-ce que tu as vécu ça dans ton quotidien professionnel?

Francesca :

Honnêtement, ça a été quand même difficile, au début, de s’adapter parce que les règlements changeaient d’un 24 heures à l’autre. C’était toujours différent, les règlements qu’on nous imposait. Mais, par rapport à nous directement dans le domaine de la santé, d’emblée on avait à porter constamment le masque, les lunettes de protection ou la visière, les jaquettes. Dans le fond, on mettait tout le paquet pour essayer de conserver le négatif dans la bâtisse. C’est sûr que ça a été difficile de porter un masque pendant c’était plus compliqué aussi d’instaurer toutes les mesures. Les mesures d’hygiène, on les avait déjà à la base, mais étant donné la pandémie, il fallait qu’on les fasse toutes correctement, il n’y a pas de « botchage ». On le fait et il faut que ça soit respecté. Comme je disais tantôt, on a été chanceux parce qu’on est un des quatre centres à Laval qui n’a pas été touché par la COVID. On avait eu un deux semaines avant où le centre avait déjà été fermé à la base pour la gastro-entérite virale, ce qui nous a permis dans le fond de conserver notre zéro positif. On a été chanceux.

Aimy :

C’est comme un malheur qui a apporté un bienfait, finalement.

Francesca :

Oui, exact.

Aimy :

Dans le quotidien COVID, tu es habillée en cosmonaute et tu redoubles d’ardeur, d’hygiène et de protection de tous. Personne ne savait ce qui allait se passer, c’est sans précédent, les gens ont peur, il y a un stress dans l’air palpable, c’était comment le mood au travail, tu dirais?

Francesca :

Au début, c’est toujours un peu plus difficile parce que qu’il y a l’adaptation et l’humain, à la base, a de la misère avec le changement, fait que là de changer du jour au lendemain pas mal toute notre routine parce qu’il a fallu s’adapter à comment on allait faire si on avait des cas de COVID positifs. On a installé une base roulante qui allait dans le fond d’une de nos ailes pour que ça soit consacré au COVID uniquement. Ça a été beaucoup d’organisation, le comité de santé sécurité a participé, le syndicat a participé, tout le monde avait son mot à dire. Je dirais que les premiers temps étaient vraiment stressants. Le premier test qu’on a fait à un résident parce qu’on continue à en tester dès qu’ils ont un petit symptôme, on test parce qu’on veut vraiment, si on a un premier cas, qu’il soit…

Aimy :

Géré tout de suite.

Francesca :

Exactement, que ça soit super rapide, nos méthodes. C’est sûr qu’au début, c’est super stressant, on est dans l’inconnu. Tout le monde est dans l’inconnu, le gouvernement est dans l’inconnu, on est quand même des gens qui sont habitués avec la maladie, mais c’est une maladie qu’on ne connaît pas, qui ressemble à des maladies qu’on connaît, mais en même temps, on est stressés aussi parce qu’on a des familles à la maison. On a des grands-parents, on a des enfants, on a des amis à l’extérieur aussi. C’est sûr qu’en travaillant dans un domaine où on est sûr ou presque d’être confronté à cette maladie-là, ou qu’on a plus de chances, de pourcentage que, c’est sûr que quand on revient à la maison, les mesures d’hygiène ne s’arrêtent pas là. J’ai des collègues de travail et même moi-même, on se changeait dans l’entrée-même, à la porte d’entrée, on allait directement à la douche. Les mesures d’hygiène restaient même à la maison, de ne pas embrasser son copain, au début on ne le faisait pas, mais c’est de prendre le plus de précautions possibles.

Aimy :

Ça a été cette vigilance-là au travail et à extérieur pendant un grand moment jusqu’à ce que la situation se stabilise un peu.

Francesca :

Jusqu’à temps qu’on se rende compte qu’on a fait notre possible pour prendre les mesures nécessaires si jamais on a un cas positif. On a des gens qui travaillent dans mon centre qui sont tombés positifs aussi, qui sont restés à la maison. C’est sûr qu’avec le temps, tranquillement pas vite, on s’habitue à ces mesures-là et ça devient un peu comme notre quotidien. C’est plus facile à gérer parce qu’on a laissé retomber la poussière et on a vu que c’était pas si pire que ça toute l’adaptation, le montage de structures, tout ce qui faisait peur au début, dans le fond.

Aimy :

C’est devenu la nouvelle routine.

Francesca :

Oui, c’est devenu la nouvelle routine. Je ne dis pas qu’on n’a pas peur encore, c’est sûr qu’à chaque fois qu’on teste un résident ou qu’on teste un de nos collègues, on se dit : « J’espère que ça ne sera pas positif. On ne le souhaite pas parce que, premièrement, on ne veut pas que nos collègues et nos résidents soient malades, mais on ne veut pas que ça s’en vienne vers chez nous. On a tellement mis d’effort pour que ça reste comme ça et j’ai parlé avec des gens dans d’autres centres aussi où ils ont été confrontés à la COVID et j’ai une collègue de travail qui travaille dans un autre centre et qui ont eu environ, presque 50% de la bâtisse qui avait été touchée. Elle nous avait raconté personnellement ce qu’elle avait vécu et honnêtement, c’était horrible. Du jour au lendemain, c’est un peu comme l’apocalypse, ce qu’on voit dans les films. On ne sait pas comment réagir et on veut donner le meilleur de nous-mêmes mais des fois, le meilleur de nous-mêmes n’est pas assez. Les gens étaient très vulnérables face à ce virus-là et de tout le monde qui travaillait dans le réseau, c’est ce qui ressortait le plus, la vulnérabilité face à ça parce que quelqu’un peut paraître sur le bord de la mort puis quelqu’un d’autre peut être super en forme puis avoir les deux le virus et tout d’un coup c’est celui qui était super vivant, super correct qui décède puis l’autre qui était presque mourant, Finalement, lui il survit et il s’en sort. C’est un virus qui est inconnu, qu’on connaît pas trop, qu’on appréhende, qu’on essaie d’apprendre à connaître tranquillement, mais c’est tellement compliqué que les gens étaient plus vulnérables face à ça.

Aimy :

C’est ça. C’est un métier qui est incroyablement humain, hein? C’est un contact avec des humains tout le temps fait que c’est sûr qu’il y a une notion, tu nommes la vulnérabilité, je pense que c’est le mot juste pour dire que je suis confrontée à ma limite même quand je me rends jusqu’à ma limite.

Francesca :

Hum, hum.

Aimy :

On a tellement parlé de ton métier dans les médias pendant la crise, est-ce que tu as l’impression que la perception des gens a changée quant à ce que tu fais de ta vie?

Francesca :

Je pense que c’est beaucoup partagé. Je crois qu’il y a toujours deux types de personnes : des gens qui sont ouverts d’esprit et d’autres qui sont plus fermés. Ça dépend vraiment de chaque personne. Plus qu’on est proches de quelqu’un qui fait affaire ou qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui travaille dans le domaine de la santé, c’est sûr que plus qu’on a d’information par rapport à mon métier ou par rapport au métier d’infirmière, plus qu’on a une sensibilité pour tout ce qui est le contexte du milieu de la santé. C’est sûr que les gens qui sont plus à l’extérieur, qui n’ont pas de lien, c’est sûr que chaque personne a son opinion et voit ça différemment, mais je pense que des gens qui sont plus renseignés que d’autres… parce que dans le domaine de la santé, que tu sois un résident, que tu sois un membre du personnel ou de la direction, il faut toujours que tu aies une ouverture d’esprit parce que, comme tu disais, on travaille avec des humains et on est des humains. Chaque humain a une culture différente, une religion différente, vient d’endroits différents, parle un langage différent, a des goûts différents. Toute cette différence-là, rapportée dans le même endroit fait qu’automatiquement on n’a pas le choix d’être ouvert d’esprit, on n’a pas le choix de vouloir apprendre, de vouloir goûter à la culture des autres. On n’a pas le choix de s’intéresser aux autres. L’ouverture d’esprit c’est super important et c’est ça qui fait qu’on va mieux connaître c’est quoi le domaine de la santé. Même si on va à l’hôpital, c’est pas marqué dans mon front que je suis préposée aux bénéficiaires. L’infirmière, c’est pas marqué non plus. C’est sûr qu’on a des badges, mais tu ne peux pas les différencier : « Ah, elle, elle fait tel métier. Elle, elle est inhalothérapeute. Ah, lui c’était le concierge finalement ». Chaque personne a un métier super différent qui se ressemble, comme on disait tout à l’heure, mais si les gens étaient portés à plus essayer de savoir qui fait quoi dans la vie, pourquoi qu’il fait ça de cette manière-là, c’est sûr que les gens seraient plus, il y aurait une plus belle ouverture d’esprit, ils seraient plus intéressés à comprendre c’est quoi le métier.

Aimy :

Je prends conscience moi-même, en jasant avec toi, qu’il n’y a personne qui va à l’hôpital volontairement habituellement. Tu te ramasses là par la force des choses, pour XY raisons, tu te ramasses en contact avec un paquet de monde qui, normalement, ne serait peut-être pas en contact. Tu me parles des différences de cultures, de professions, d’attentes, de goûts, de préférences puis tout ça, c’est le mix que je retrouverais peut-être dans le métro, mais personne se parle puis on n’a pas de lien. On est juste là en parallèle. Mais dans ce cas-là, tous ces gens ont une interaction dans ce contexte qu’ils n’ont peut-être pas choisi, qui est peut-être un peu forcé puis dans les contraintes qu’on connaît de notre système de santé. Je ne veux pas trop rentrer dans cette partie-là, mais comme on le sait c’est pas un système qui roule rondement puis où est-ce que tout va dans le meilleur des mondes puis des fleurs puis du rose. C’est difficile, c’est complexe puis il y a des challenges dans le monde de la santé. En plus, les gens quand ils sont là, ils ne vont pas bien souvent puis là il faut composer avec toutes ces différences. Je trouve ça super intéressant l’espèce de vue de survol que tu viens de nous faire, je pense que ça éclaire beaucoup. J’aimerais revenir maintenant à des questions pas en lien avec la COVID, mais vraiment plus liées à ton parcours à toi et à ton cheminement. La première question que j’aimerais te poser, c’est tout simplement : qu’est-ce que tu fais? Je sais qu’on s’est parlé tantôt et tu me disais vraiment, une journée typique, il n’y en a pas, ça varie tout le temps. Si je reformule, je te demanderais en fait, c’est quoi les tâches principales d’une préposée aux bénéficiaires?

Francesca :

C’est sûr que, comme je te disais, il n’y a pas de journée typique.C’est sûr qu’on a quand même une routine à respecter parce qu’il faut que les gens soient encadrés. Je le répète, moi je travaille dans un CHSLD, c’est un centre de soins de longue durée qui est très différent de l’hôpital ou à l’école pour les élèves handicapés. En CHSLD, c’est sûr que la majorité de la clientèle, c’est de la clientèle qui est en âge avancé, qui a des maladies cognitives comme l’Alzheimer, la démence, des choses comme ça. C’est des gens qui ont besoin d’encadrement, c’est des gens qui ont besoin de stimuli, c’est des gens qui ont besoin de répéter beaucoup alors que c’est sûr que la routine, à la base, elle est pour eux et nous ça nous aide aussi dans notre plan de 24 heures de savoir comment on s’oriente pour qu’il n’y ait pas d’oubli, pour savoir que tout le monde soit bien servi aussi. C’est sûr que notre 24 heures comme je dis, est séparé en trois quarts de travail. Premièrement, on a le quart de travail de jour, ça varie d’un centre à un autre, mais pour ce qui est de chez nous c’est du sept à trois, après ça va de trois heures à onze heures et de onze heures à sept heures. Ça fait vraiment le 24 heures.

Aimy :

Admettons qu’on te dit, voici ton horaire pour cette semaine Francesca, mardi tu vas avoir le shift de jour fait que tu fais de sept à trois et ensuite tu rentres chez vous, c’est ça?

Francesca :

Exactement. C’est sûr qu’il y a toujours des petits postes camouflés un peu partout là-dedans, tu peux faire de dix heures et demi à deux heures et demi, tu peux faire de sept heures à onze heures et demi pour donner des bains, mais en-dehors de ça, c’est vraiment juste le 24 heures, c’est le sept à trois, trois à onze et onze à sept. C’est vraiment ça. Puis, dans mon plan de 24 heures, c’est sûr que d’un quart de travail à l’autre c’est complètement différent. Je m’explique, le comportement d’une personne est différent le matin, du soir, de la nuit. Il y en a qui étaient camionneurs, ces gens-là sont réveillés la nuit, ils vont faire de l’errance la nuit et le jour ils vont dormir. Il y a des résidents qui restaient à la maison et ils vont être émus plus le matin parce que le matin, ils disaient bye bye à la personne avec qui ils cohabitaient puis le reste de la journées ils faisaient du ménage fait qu’ils se cherchent un peu partout dans la journée. C’est du monde complètement différents, comme on disait, de culture différente, qui avaient des métiers différents. Pour s’adapter à eux, on a créé une routine. La routine de jour, je vais prendre par exemple parce que je travaille en majorité de jour, qui est quand même assez semblable à celle du soir et de la nuit. On a des tournées. Si on a des tournées dans la journée, la première tournée dans le jour va être pour réveiller les résidents, les habiller, les nettoyer, les faire manger. Un peu comme notre routine à nous le matin. Quand je me lève, je me brosse les dents, je déjeune, je fais mon lunch, je me peigne, je m’habille et je m’en vais travailler. c’est ma petite routine. Chaque personne ont encore leur routine propre à eux et ce qui est super important, c’est que dans la routine je vais inclure les petits détails importants parce que si moi je me brosse les dents après déjeuner, toi tu te brosses les dents avant le déjeuner, chaque personne a son heure pour se brosser les dents, a sa façon de se peigner. Il y en a qui aiment ça tout par en arrière, il y en a qui aiment ça sur le côté, il y en a qui aiment ça avec du gel, du spray net, peu importe. Tous ces petits détails-là, à force d’avoir des gens dans notre centre avec le temps, on apprend à les connaître et c’est ce qui fait que dans le fond, la routine va être différente. Mais, sinon, à la base, on est là pour les préparer en vue du déjeuner. Une fois que tout le monde est prêt, il y en a qui vont rester au lit, car comme je disais tantôt, il y en a qui travaillent de nuit donc, ils travaillent au centre aussi de nuit fait qu’ils restent couchés dans la journée, on va vraiment avec leur routine à eux. En CHSLD, ce qui est important de savoir, c’est qu’on est un milieu de vie. Le milieu de vie, ce que ça veut dire, c’est que toi tu arrives de quelque part, tu arrives avec un bagage. Tu arrives avec ta petite valise dans mon centre, c’est sûr que tu vas devoir à quelque part t’habituer à nous, mais le principal, ce qu’on essaie le plus de faire, c’est que toi tu n’as pas besoin de t’adapter tant que ça. C’est nous qui allons s’adapter à toi, c’est nous qui essaient de te connaître, c’est nous qui essaient de garder toutes ces petites choses-là que tu avais dans ta petite valise que tu as amenées de chez toi pour que ce soit le plus possible chez toi, chez moi.

Aimy :

On essaie de faire avec et de garder la personne à l’aise, mais en même temps il y a des choses qui sont pour toutes et on s’attend à ce que la personne puisse un peu s’adapter.

Francesca :

C’est sûr qu’il y une adaptation parce que n’importe qui qui part de chez eux qui arrive à quelque part pour vivre longtemps, pour vivre jusqu’à la fin d’une vie en fait parce qu’ils sont là pour toujours, c’est sût que c’est un gros deuil que les gens vivent. c’est sût qu’ils ont à s’adapter à nous, à la bâtisse, mais le plus, c’est nous qui doit le faire et s’arranger pour que ces personnes-là se sentent le plus à l’aise possible et qu’ils conservent leurs milieux à eux dans notre milieu. On les inclut dans notre maison. Ensuite, il y a le déjeuner. Le déjeuner, c’est sûr qu’il y des gens en CHSLD, c’est sûr que moi mon centre est côté dix et plus, ça c’est très hypothéqué. Normalement, il y a beaucoup de personnes qu’on a besoin de faire manger, qu’on a besoin de stimuler pour manger. Il y a quelques personnes aussi qui vont être capables de manger seuls. C’est sûr qu’on s’occupe de tout le monde. Si quelqu’un a besoin d’aide à l’alimentation, on va aller l’aider à l’alimentation. S’il y en a qui préfèrent manger dans leur chambre, on leur apporte leur cabaret. C’est sûr que d’emblée, tout ça est déjà programmé. Tout ça est déjà sur un plan de travail pour nous aider, pour nous guider parce que c’est comme ça depuis le début et ça va changer avec le temps, mais la routine va changer aussi avec le temps et peu importe, on s’adapte à la personne. Après le déjeuner, il va y avoir le restant de ce qu’on n’a pas fait le matin pour les lever. Les gens qui restent au lit, on essaie de les stimuler pour se réveiller puis on essaie de, le plus possible que les gens soient habillés, propres et qu’ils puissent manger un petit quelque chose quand même parce que c’est sûr que la nuit, il n’y a pas les gros repas qui montent en haut. On essaie de bien les hydrater, les nourrir et qu’ils soient bien confortables, au sec. C’est sûr qu’on a toujours des changements de culottes à faire. Je pense que c’est ce qui est le plus connu dans mon métier, les changements de culottes. Il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est ça notre travail. Je vais en parler brièvement. C’est sûr que ça fait partie des choses…

Aimy :

C’est la vie là…

Francesca :

Exactement, c’est ça. Petite parenthèse comme ça, ce que je dis tout le temps aux gens par rapport à ça parce qu’on fait affaire avec toutes sortes de liquides biologiques. Moi, ça m’est déjà arrivé de me faire cracher dans la face, me faire faire pipi dessus aussi, je vois du sang, peu importe tous les liquides que toi-même tu peux expulser de ton corps, on les voit tous. Dans le domaine de la santé, on est une équipe. Tout ce qu’on fait, on le fait en équipe. Que tu aies peur du sang, c’est pas grave. Il y en a qui disent : « Je ne vais pas aller travailler là-dedans parce que j’ai peur du sang », mais c’est faux parce que même si tu as peur du sang, moi j’ai pas peur du sang. En tant que co-équipière je vais te dire : « Tu ne veux pas aller ramasser la madame qui a, je ne sais pas, qui s’est coupée et que ça a saigné un peu partout », il faut aller nettoyer, il faut aller la laver, il faut aller nettoyer les vêtements, je vais le faire moi parce que si toi tu ne te sens pas à l’aise de le faire, je vais le faire. Pareil comme une chute, quelqu’un tombe par terre et finalement mon collègue n’est pas capable d’aller voir ça parce que lui ça lui brise le cœur, il devient tout faible à voir quelqu’un par terre, c’est possible, c’est humain. On travaille avec des humains, on est des humains, mais moi ça me dérange pas, je vais y aller pour toi. On a affaire à des personnes qui décèdent aussi, on a des soins post-mortem à faire, on a des soins, avant et après la mort, on va donner des soins à la personne, des soins qu’elle mérite dans la dignité. Il y a certaines personnes qui ont de la difficulté avec la mort, il y en a d’autres qui vont vraiment aimer le fait d’être en confrontation avec la mort. Personnellement, j’ai déjà vécu un décès, j’étais seule avec la personne et elle est morte avec moi. Je l’ai accompagnée vers la fin. c’est toutes des choses qui peuvent être super stimulantes pour des gens et d’autres vont dire : « Non non ça me fait peur. ». Juste pour terminer ma parenthèse dans le fond, c’est vraiment un travail d’équipe. Peu importe les peurs qu’on a, on a toujours quelqu’un pour nous aider, nous backer et nous faire voir que c’est pas si épeurant que ça finalement. Chaque peur qu’on a, c’est super humain d’avoir peur, mais la peur est contrôlée par toit-même. C’est toi-même qui te créée ta peur et pour pouvoir contrôler ta peur, tu as besoin d’aller au-delà de tes peurs.

Aimy :

C’est sûr que toutes ces différentes tâches-là que tu me décris avec les quarts, les trois quarts de travail qu’on va retrouver dans le 24 heures, ça implique différentes affaires que tu nommes qui sont propres au monde du CHSLD. Je comprends que, dans un contexte peut-être hospitalier, peut-être que ça serait différent. Tu me disais tout à l’heure qu’il y a des préposés aux bénéficiaires qui travaillent avec des enfants handicapés, ça aussi ce serait différent comme type de tâches?

Francesca :

Exactement.

Aimy :

Ça m’amène à ma prochaine question. Je sais que dans le monde de la santé, il y a différents métiers comme tu nommais tout à l’heure qui n’ont pas une étiquette sur leur front qui dit : je suis préposée aux bénéficiaires, je suis infirmière auxiliaire, moi je suis infirmière, moi je suis une super-infirmière. Vous avez tous les mêmes patients, mais vous n’avez pas les mêmes tâches. Comment tu dirais que se délimite le rôle du préposé aux bénéficiaires?

Francesca :

En fait, c’est sûr que oui, il y a une hiérarchie. Tout le monde a un boss, tout le monde a une façon de gérer ses choses. C’est sûr que la préposée aux bénéficiaires, c’est les yeux et les oreilles, le nez, le toucher pour infirmière. L’infirmière auxiliaire, la même chose. Souvent, l’infirmière et l’infirmière auxiliaire vont travailler beaucoup ensemble, en team. L’infirmière auxiliaire est là pour aider l’infirmière. La préposée, c’est le même principe, c’est juste que les tâches vont être différentes. Les limites aussi vont être différentes. Si jamais j’ai un patient qui a une plaie, je vais aviser tout de suite mon infirmière parce que c’est l’infirmière qui s’occupe de ça. C’est elle, c’est dans ses tâches à elle. Moi, je ne suis pas formée pour pouvoir réparer son bobo, pouvoir mettre un pansement, ça ne fait pas partie de mon enseignement.

Aimy :

Tu deviens un peu comme leurs yeux et leurs oreilles pour les aviser de tout ce que tu pourrais noter.

Francesca :

Exactement. Les changements de comportements, s’il y a une chute. Par exemple, si j’ai un patient qui fait une chute, moi je ne suis pas apte à prendre des décisions. C’est l’infirmière qui va me dire : « OK, oui on va pouvoir le mettre dans son lit ». Il y avait sa pression à prendre, il y avait son examen physique à faire. Ça va être vraiment, l’infirmière ça va être le pivot de tout le monde. C’est à elle qu’on va se référer, c’est elle qui va nous guider. Dans le fond, c’est sûr qu’on a quand même notre routine dans une journée qui est propre à nous. On peut parler avec les familles, on peut les guider là-dedans, on peut leur donner de l’information. On est en contact direct avec les patients, on est en contact direct avec les familles, avec tout le monde, en fait. C’est sur nous que repose pas mal tout. Si l’infirmière ne sait pas que pour Monsieur Untel, le médecin a besoin de savoir cette information-là. C’est nous qui va le savoir, c’est nous qui le voit, c’est nous qui va donner cette information à l’infirmière normalement. Un ne va pas sans l’autre. Éon est vraiment une équipe de travail. Par exemple, on a une ergothérapeute dans un CHSLD. L’ergothérapeute, elle se base sur nous. Si nous on ne lui donne pas de la job à faire, c’est sûr que c’est pas qu’elle en aura pas, elle va toujours en avoir quand même, mais ses tâches sont plus faciles quand nous on lui rapporte certaines choses.

Aimy :

Vous pointez des choses que vous avez observées puis que vous avez notées.

Francesca :

Exactement, c’est ça. Oui, puis c’est peut-être pas des choses que normalement elle aurait vu parce qu’elle ne fait pas le tour de tout le monde pour savoir si tout est correct. Quand Monsieur a des plaies parce qu’il ne se tourne pas dans son lit, à la place de faire des changements de position, on va peut-être opter pour un matelas qui va être plus adapté à lui fait que c’est l’ergothérapeute qui va nous aider.

Aimy :

Ça revient encore à tout cette notion de travail d’équipe dont tu me parlais. L’un ne va pas sans l’autre. Si toi tu n’es pas là, il manque un maillon. Si eux sont pas là, même affaire. C’est vraiment cette espèce de coordination entre tout le monde qui va apporter le service aux patients.

Francesca :

Exactement.

Aimy :

Je serais curieuse de savoir un peu ça a été quoi ton parcours au niveau académique pour te rendre jusqu’où tu es aujourd’hui?

Francesca :

Mon parcours est un peu spécial. Quand j’étais en secondaire quatre et demi parce que j’étais vraiment rendue à la mi-secondaire, j’avais arrêté l’école. Je m’étais inscrite à l’école à distance. Ma grand-mère était tombée malade dans le même temps. J’avais arrêté l’école, je me suis occupée d’elle. J’ai fait l’école secondaire à distance. Deux ans plus tard, j’ai fini mon DES. En fait, je l’ai fini avec les crédits que j’ai pu avoir. Je m’étais inscrite pour devenir infirmière auxiliaire, mais je n’avais pas été prise. Moi, je suis un peu, je suis dyslexique, mon texte de français, mon test écrit, ça n’a pas passé pantoute. Finalement, je n’ai pas été prise et je me suis dit : « Je ne me laisserai pas décourager ». Je voulais vraiment travailler dans le domaine de la santé et pour moi, être infirmière c’était trop d’études et je voulais vraiment travailler là, là. J’avais envie, j’avais un besoin d’aider les gens. Dans ce temps-là, je faisais beaucoup de bénévolat. J’aimais vraiment ce que je faisais et l’infirmière auxiliaire, c’était entre les deux. Entre la préposée et l’infirmière, ça fait un peu préposée et un peu infirmière, fait que je trouvais ça parfait. Finalement, il n’y a rien qui arrive pour rien dans la vie, finalement je me suis inscrite comme préposée aux bénéficiaires puis j’ai été prise. Finalement, je ne regrette tellement pas d’avoir échoué mon test parce que ça m’a apporté un métier tellement cool. Mon métier je l’ai choisi un peu quand je m’occupais de ma grand-mère justement. Ma grand-mère, elle avait le cancer alors on était à l’hôpital assez souvent, des traitements de chimio pendant sept heures de temps, c’est long les bras croisés à l’hôpital, ou pour les rendez-vous médicaux, peu importe. J’ai découvert, j’ai tout le temps été une personne qui aimait tout que qui était la sécurité, prendre soin des autres. Le bénévolat j’en ai tout le temps fait. J’ai toujours aimé ça donner, puis quand j’ai découvert le milieu de la santé, ça m’a tellement allumée parce qu’il y a exactement ce que j’ai toujours voulu faire. Puis, c’est de travailler en équipe, travailler avec les gens, avoir une routine mais que ça ne soit pas routinier, devoir être un peu caméléon, essayer de s’adapter à chaque situation et j’en ai vu des choses. J’en ai vu des gens faire des crises, j’en ai vu qui pleuraient, j’ai vu des gens consoler d’autres gens. On est tous des inconnus, c’est ça qui est vraiment le fun. Le métier parce que peu importe le métier dans le domaine de la santé, tu es un inconnu pour la personne et tu vas rester un inconnu, même si tu connais la personne, c’est tellement ça qui est beau dans le métier, tu découvres quelqu’un à partir de ce que tu vois là. Tu t’en fous de ce qui s’est passé avant, tu regardes pas…

Aimy :

C’est vraiment cette présence dans le moment, maintenant tu as besoin d’aide et moi je suis là pour ça.

Francesca :

Exactement. Peu importe, je suis là et c’est ça qui m’avait vraiment allumée. Puis la préposée, j’avais trouvé ça le fun parce que tu es vraiment en contact direct. On les voit souvent, mais on les connaît pas. Tu ne peux pas savoir qui fait quelle tâche et pourquoi, comment.

Aimy :

C’est tricoté ensemble, en gros.

Francesca :

Exactement et on s’entraide aussi entre nous autres. Ça se peut qu’à un moment donné, c’est une infirmière qui vient te porter ton verre d’eau parce que tu as soif et tu vas penser que c’est la préposée parce que normalement, c’est elle qui viendrait te porter ton verre d’eau, puis l’infirmière la pilule. Ça se peut qu’à un moment donné ça soit elle que tu voies. On est toutes pareilles, c’est juste qu’on a un titre différent, puis avec des tâches différentes.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais qui est le plus grand défi que tu rencontres au quotidien dans ton travail?

Francesca :

Le plus grand défi, dans le fond, je pense que le plus grand défi c’est de te surpasser toi-même. Personnellement, je trouve que moi, quand je suis devenue préposée aux bénéficiaires, je me suis dit : je vais pouvoir changer des choses et je vais pouvoir améliorer la vie des gens. Plus qu’on est dans le métier, on se rend compte que c’est pas si facile que ça. On ne change pas la planète du jour au lendemain. Je suis quelqu’un, j’aime pousser mes limites, j’ai besoin d’être stimulée tout le temps, d’avoir des nouveaux défis. Le fait de pouvoir améliorer des choses, c’est vraiment ça qui me gardait, qui gardait la flamme. C’est sûr qu’il faut se créer des limites, il faut se dire que je ne peux pas accomplir ce que cent hommes feraient en cent ans. Je ne peux pas le faire en une journée avec mon petit corps. Mais, je pense que c’est ça mon plus gros défi et c’est le défi de beaucoup de gens dans le domaine de la santé parce qu’on est tous là pour les mêmes raisons ou presque. C’est sûr qu’il y a toujours des gens différents, d’un métier à l’autre c’est toujours la même chose, mais en général, tu ne vas pas travailler dans le domaine de la santé parce que tu aimes passer la balayeuse. Tu vas travailler dans le domaine de la santé parce que tu aimes interagir avec les humains, tu es empathique, tu es sympathique, tu es quelqu’un de vivant, tu es quelqu’un qui aime la vie, qui aime les surprises, qui aime les dangers.

Aimy :

Ce qui t’amène dans le domaine, poussé à l’extrême, peut devenir un peu ton pire ennemi, donc ta plus grande difficulté.

Francesca :

Oui, exactement.

Aimy :

À l’opposé, qu’est-ce que tu dirais qui est le plus valorisant ou le plus gratifiant dans ton domaine?

Francesca :

Ça c’est plus facile à répondre parce qu’il y a tellement de choses qui sont gratifiantes. Tantôt, j’en parlais justement, le décès de l’homme que j’ai accompagné. Ça a été l’un des plus beaux cadeaux que j’ai eu dans mon métier et c’est quand même assez récent. C’est un monsieur que j’appréciais, mais que je ne connaissais pas tant que ça. C’était un monsieur probablement qui ne parlait ni français ni anglais fait que c’était déjà difficile avec la communication à la base et qu’il m’ait choisie moi, ça m’avait quand même étonnée parce qu’on se côtoyait mais on n’avait pas plus d’affinités, on se voyait dans le cadre du travail et quand la communication n’est pas là, des fois c’est plus difficile. C’est sûr qu’on a toujours une attache quand même avec les gens parce qu’ils font partie de notre vie et de notre quotidien, mais ça c’est un moment où est-ce que je me suis dit : wow! La personne elle m’a choisie parce qu’elle est partie avec moi. J’avais la main dans la main et c’est un moment vraiment unique, quelque chose qui va me rester dans ma tête toute ma vie et c’est vraiment ce moment-là. Mais c’est sûr que j’en ai beaucoup des moments. Je pourrais te raconter, une fois j’ai une résidente qui avait perdu son dentier, on était à la recherche de son dentier. Ça faisait une semaine qu’on cherchait son dentier et finalement, on l’a repéré dans un pot de fleurs. Ça c’est toutes des situations qui fait que c’est super drôle, mais en même temps c’est ça qui fait que j’aime mon métier parce qu’il y a des moments cocasses comme ça. Il y a des choses qu’on se disait ayoye.

Aimy :

Je l’ai dit tout à l’heure et je le redis encore, c’est vraiment la vraie vie hein? C’est comme, tu ne peux pas, c’est pas clean la vie, c’est pas parfait puis rangé puis carré, c’est un peu le bordel et c’est un peu tout croche et en même temps, c’est ça qui fait un peu la beauté de tout ça, hein?

Francesca :

Exact.

Aimy :

Là j’ai une question super difficile pour toi. J’aimerais te demander comment est-ce que tu penses ou comment est-ce que tu souhaites que ton métier va évoluer dans les prochaines 10, 15, 20 années à venir?

Francesca :

C’est dur. Comme on disait tantôt, c’est sûr que ça va être plus des souhaits. Idéalement, toutes les choses qui ne fonctionnent pas dans mon métier, que ça soit au niveau du personnel, on manque de personnel, on manque de staff de plus sur les planchers comme je te disais parce qu’au fond de tout, tout ce qui ne fonctionne pas dans le domaine de la santé va affecter en premier les patients, les résidents. C’est eux en premier qui vont être affectés. Je trouve ça plate parce qu’on est là pour eux-autres mais on ne peut pas les aider du meilleur qu’on pourrait parce qu’on n’a pas accès à tout ce meilleur-là. On est limités dans ce qu’on peut donner. C’est ça que j’espère que dans 20 ans va être amélioré. J’espère aussi que les préposés aux bénéficiaires, les infirmières, tous ces beaux gens-là vont avoir des meilleures conditions de travail. Plus d’opportunités aussi, pas de responsabilités nécessairement, mais plus d’opinion, de parole, que ces gens-là vont pouvoir s’exprimer et être écoutés. Pas mal plus que d’avoir la parole, mais d’être écoutés. Dans n’importe quel travail dans le fond, quand on veut améliorer quelque chose, c’est sûr qu’il faut se baser sur les gens qui sont directement dans le feu de l’action et je pense que c’est ça qui manque beaucoup dans mon métier puis c’est ça que j’espère qui va être le plus amélioré parce que dans le fond, si on sait ce que les gens veulent, qu’est-ce qu’il y a à améliorer, on a juste à les écouter et tout va se faire tout seul.

Aimy :

On revient encore à cette notion d’équipe. Si à quelque part la société était capable de travailler plus en équipe, peut-être qu’on en serait tous gagnants au final.

Francesca :

Exactement.

Aimy :

Dernière grande question dans ma série de questions, je voulais te demander ça serait quoi tes conseils à la relève? Qu’est-ce que tu dirais à ceux qui pourraient être intéressés par ton domaine? Qu’est-ce qu’ils pourraient faire dès maintenant peut-être aussi pour se rapprocher de ton métier?

Francesca :

Ce que j’ai tout le temps dit, c’est un métier, n’importe lequel, que ce soit préposée aux bénéficiaires ou infirmière auxiliaire, peu importe, un métier dans le domaine de la santé, c’est pas un métier, c’est une vocation. Je l’ai tout le temps dit et je le dis tout le temps et c’est vrai. Tu ne peux pas aller travailler dans un domaine humain si tu n’es pas empathique, si tu n’as pas toutes ces belles qualités-là qui touchent l’humanisme. Être créative, ouverte d’esprit, toutes ces choses-là qui font en sorte que tu vas avoir un sentiment d’appartenance où est-ce que tu vas être, que tu vas aimer ce que tu vas faire. Il faut vraiment que ça soit une vocation. Il faut que tu aies un désir de vouloir aimer les gens. Aussi, quelqu’un qui aime pousser ses limites, le domaine de la santé c’est tellement large. Même si on se dit, OK préposée aux bénéficiaires, ça fait quoi? Ça peut travailler dans tellement de choses puis que même moi encore, j’apprends. OK, je ne savais pas que je pouvais travailler dans tel endroit. C’est le fun de se renseigner, si moindrement on a un peu d’intérêt, qui est dit que ce n’est pas une personne qui est faite pour ça? Si tu as de l’intérêt, c’est qu’à quelque part tu as le petit côté qu’on recherche, sinon tu n’aurais pas d’intérêt pour ce métier-là.

Aimy :

Fait que, si tu es curieux, va creuser et on verra bien ce qui en ressort.

Francesca :

Exactement.

Aimy :

Francesca, ça a été super intéressant. Merci beaucoup pour ton éclairage sur tout ça. Je te souhaite bon courage dans ce qui est à venir et au plaisir de pouvoir rejaser de tout ça avec toi.

Francesca :

Merci beaucoup.

Aimy :

Merci à notre invitée et merci à vous d’avoir écouté cet épisode des Portraits professionnels. Pour plus de détails sur cette profession, consultez notre site internet au www.saltoconseil.com.