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ENTREPRENEUR: JEAN-PHILIPPE ROY - MON ATELIER DE QUARTIER

AVEC JEAN-PHILIPPE ROY

Juin 2021 | Musique et montage par Alex Andraos

Jean-Philippe Roy est co-fondateur de Mon Atelier de Quartier. Il nous décrit ce modèle d’entreprise où "entrepreneurship", communauté et éco-responsabilité vont main dans la main. Aussi, il nous explique comment s’est forgée sa carrière de la vente de jouets, au café-réparation, en passant par l’ébénisterie, l’intervention jeunesse et un saut à l’ONU.

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ENTREPRENEUR: MON ATELIER DE QUARTIER


AVEC JEAN-PHILIPPE ROY

Aimy :

Bonjour et bienvenue aux portraits professionnels, le balado où l’on tente de clarifier différentes professions du marché du travail. Aujourd’hui on vous dresse un portrait d’entrepreneur; Jean-Philippe Roy est co-fondateur de Mon Atelier de quartier. Il nous décrit ce modèle d’entreprise où « entrepreneurship », communauté et éco-responsabilité vont main dans la main. Aussi, il nous explique comment s’est forgée sa carrière de la vente de jouets, au café-réparation, en passant par l’ébénisterie, l’intervention jeunesse et un saut à l’ONU.

Aimy :

Jean-Philippe Roy bonjour!

Jean-Philippe :

Bonjour.

Aimy :

Tu vas bien?

Jean-Philippe :

Oui très bien, toi?

Aimy :

Oui ça va bien merci. Alors on se rencontre aujourd’hui pour discuter de ce que tu fais. Comment est-ce que tu nommerais ton titre?

Jean-Philippe :

Co-fondateur.

Aimy :

De?

Jean-Philippe :

De Mon Atelier de quartier.

Aimy :

Co-fondateur de Mon Atelier de quartier. Dans un instant je vais te demander qu’est-ce que tu fais et qu’est-ce que tu fais de ton quotidien, mais je suis curieuse d’entendre quand tu te présentes aux gens; admettons à quelqu’un que tu ne connais pas puis que tu dis : « Je suis co-fondateur de Mon Atelier de quartier », qu’est-ce que les gens imaginent que tu fais?

Jean-Philippe :

Bien quand je me présente je vais plutôt dire que je suis entrepreneur, puis là je travaille sur un projet qui s’appelle Mon Atelier de quartier. On est cinq co-fondateurs. Oui c’est plutôt comme ça que je vais le présenter.

Aimy :

Plutôt comme entrepreneur.

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

C’est intéressant aujourd’hui c’est exactement ça que j’aimerais qu’on observe ensemble; toute la notion de : « C’est quoi être un entrepreneur? », mais dans ton contexte à toi. Donc si on commençait justement par ce contexte-là. C’est quoi Mon Atelier de quartier?

Jean-Philippe :

Mon Atelier de quartier c’est un lieu; c’est un café-atelier où on travaille… Bon c’est un café classique, mais on va avoir beaucoup de séances de « co-working ». Non, pas des séances de « co-working », ça ne se dit pas. On a une salle de jour de « co-working ». On met en commun des gens qui savent réparer des choses et des gens qui ont des choses brisées, pour apprendre. On crée des « dates » pour apprendre à réparer ses affaires; faire durer ses produits plus longtemps et on a un fil conducteur qui est plutôt l’environnement, c’est-à-dire que les cinq on a l’environnement à cœur. Comme tout le monde on se fait bombarder d’information sur les changements climatiques puis on s’est dit : « Ça serait le fun d’avoir une solution qui ne serait pas culpabilisante, qui serait plaisante ». On s’est rendu compte que la réparation puis faire soi-même le DIY pouvait créer encore plus de dopamine que d’aller acheter des produits neufs, donc nous on capitalise puis on travaille sur avoir une alternative à consommer moins, consommer mieux. Faire soi-même donc être plus impliqué dans les produits qu’on utilise. Mon Atelier de quartier veut offrir ça. C’est une petite cellule sur un coin de rue, plus comme dépanneur plutôt qu’un Walmart où tu as tout tout tout. On a trois tournevis tu sais, mais c’est assez trois tournevis. On a des « drills » à prêter des choses comme ça.

Aimy :

Si on fait un exemple concret. Admettons que j’ai brisé une de mes chaises de cuisine, mais je l’aime encore puis mes autres chaises sont pareilles puis elles sont bonnes, je ne veux pas m’en débarrasser. Je pourrais me pointer avec ma chaise.

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Puis là, qu’est-ce qui arriverait?

Jean-Philippe :

Bien là, tu pourrais te pointer pendant les… on va avoir des activités. Là c’est sur le « hold » étant donné la situation.

Aimy :

La covid, oui.

Jean-Philippe :

La covid, mais bon ça va revenir un jour bientôt là, puis on va avoir des week-ends de réparations où on va mettre un paquet de réparateurs, puis tu te réserves une plage horaire et là tu viens avec ta chaise et il y a quelqu’un qui t’attend pour t’aider à la réparer.

Aimy :

Incroyable! Donc là ce que tu viens de nommer c’est comme, je suis en train de voir la moitié de mon appartement que je pourrais amener chez vous. Hahaha!

Jean-Philippe :

Haha oui, c’est cool hein?

Aimy :

Ok parfait, donc tu dis qu’il y a des réparateurs qui sont là. On prend rendez-vous. Tu te pointes avec ton objet. On t’aide, on te « coach ».

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

C’est qui ces réparateurs-là?

Jean-Philippe :

Beaucoup de gens de l’ETS. Il y a beaucoup de personnes qui sont un peu droguées à la réparation. Quand tu répares quelque chose c’est toujours, toujours très excitant de partir de quelque chose qui est brisé qui s’en allait aux vidanges, puis là tu as sauvé cet objet-là du dépotoir. Tu l’as ressuscité en la démontant, en utilisant ton intelligence, un savoir-faire puis c’est ça qu’on veut, on veut rebrancher le monde sur ce plaisir-là.

Aimy :

Puis ce plaisir-là est comme exponentiel dans la mesure où vous m’avez appris un peu comment faire aussi, puis là peut-être que je vais être capable par moi-même après et je vais pouvoir le reproduire après sur toutes mes autres chaises quand elles vont briser.

Jean-Philippe :

Oui! C’est ça.

Aimy :

Malade!

Jean-Philippe :

Puis après ça ce que tu as appris là, tu peux aussi l’appliquer sur d’autres choses.

Aimy :

Oui.

Jean-Philippe :

Puis ce qui te manque souvent, bien c’est l’endroit pour le faire ou les outils pour le faire. C’est ça qu’on veut. On veut être cette place-là qui te fournit ça.

Aimy :

C’est de l’expertise, mais c’est aussi des outils et c’est aussi un lieu…

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

… pour pouvoir le faire parce que moi j’en n’ai pas d’établi dans mon condo.

Jean-Philippe :

Oui, puis tu n’as probablement pas non plus un centre névralgique de monde qui trippe puis qui vont être intéressés à ta chaise brisée.

Aimy :

Hmmm mmm, donc il y a cet esprit un peu de communauté aussi qui va être là.

Jean-Philippe :

Oui et il y a des gens qui sont passionnés de la réparation, puis ils viennent nous voir, puis ils viennent nous offrir leurs services : « On aimerait ça vous aider, on aimerait ça être là. ». Il y en a beaucoup là tous les jours il y a quelqu’un qui vient nous voir.

Aimy :

De manière bénévole.

Jean-Philippe :

Oui, Oui.

Aimy :

Ok alors non seulement on invite à la communauté, mais c’est comme si la communauté s’invite aussi parce qu’il y a un intérêt, puis j’ai un endroit où je peux pratiquer mon intérêt.

Jean-Philippe :

Tout à fait.

Aimy :

Ok. Comme si j’allais m’inscrire à une ligue de soccer.

Jean-Philippe :

Oui, mais c’est un équipe de réparation.

Aimy :

Haha, parfait.

Jean-Philippe :

Oui!

Aimy :

J’aimerais ça reculer dans ton parcours.

Jean-Philippe :

Oui!

Aimy :

Qu’est-ce qui t’as amené à être entrepreneur à Mon Atelier de quartier?

Jean-Philippe :

Oh!! C’est une bonne question!

Jean-Philippe :

Ce n’est pas une affaire, c’est des concours de circonstances. Au départ tu vois, je voulais… Ce n’était pas ça du tout, pas du tout ce projet-là dont je rêvais. Moi je voulais faire un atelier de bois qui marche comme un gym, donc au lieu d’être un « bench press » c’est un banc de scie, au lieu d’être des poids libres c’est une scie à ruban puis des sableuses. Puis tu arrives, tu es membre, ça te coûte un forfait X, c’était ça mon projet, c’était un atelier de d’ébénisterie, pas en coopérative, mais littéralement comme un gym.

Aimy :

Tu payes un membership puis tu as accès aux trucs.

Jean-Philippe :

Oui. Cinquante piastres par mois, puis là tu as accès, puis tu as des membres, puis tout le monde vient travailler et faire ses affaires. Je parlais de ça avec un ami, ensuite on s’est mis à en parler avec d’autres personnes. Là l’environnement est rentré là-dedans parce que c’était quelque chose qui était important. On est arrivé à avoir un projet qui est totalement différent qu’un gym de bois. Finalement, je trouve ça d’autant plus intéressant ce qu’on est en train de faire là présentement.

Aimy :

Puis l’idée de base c’était d’avoir cette autre entreprise de gym de bois. Qu’est-ce qui t’avais amené à avoir cette idée-là au départ?

Jean-Philippe :

Bien, j’ai enseigné l’ébénisterie à Boscoville pendant deux ans. J’ai toujours été passionné par le travail du bois, mais je ne veux pas nécessairement en faire une carrière cinquante heures semaine. Je le fais comme hobby, plus.

Aimy :

Parce qu’à la base est-ce que tu es formé en ébénisterie?

Jean-Philippe :

Non. Je suis autodidacte.

Aimy :

Tu es autodidacte. Donc tu as travaillé le bois, tu as appris comment faire, tu l’as enseigné ensuite à d’autres.

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Ok. Si on regarde ton parcours académique. Qu’est-ce que tu as fait dans la vie qui t’as amené où tu es aujourd’hui?

Jean-Philippe :

Je ne vais pas me faire aimer pour ce que je vais répondre là…

Aimy :

C’est la vraie vie.

Jean-Philippe :

Je n’étais pas un bon étudiant. Je n’aimais pas l’école. Je m’ennuyais terriblement à l’école. Alors, j’ai essayé quand même de commencer trois bacs que j’ai lâchés après une session… chacun d’eux. La dernière fois bien j’étudiais pour devenir psycho-éducateur puis j’ai eu la job, après la première session, que je rêvais d’avoir; dans un centre de crises pour adolescents. Ça fait que je n’ai pas fini mon bac, j’ai dit : « Regarde, je veux le faire, je ne veux pas… » Donc non, je n’étais pas un bon étudiant, je n’aimais pas ça, je m’ennuyais.

Aimy :

Ce n’était pas un contexte agréable pour toi l’école.

Jean-Philippe :

Non, je m’endormais.

Aimy :

Mmm mmm. Le terrain était plus agréable.

Jean-Philippe :

Ah oui, j’ai besoin du terrain. J’apprends en faisant. Je n’apprends pas de manière académique.

Aimy :

Tu as eu des postes d’interventions, tu as eu des postes d’enseignements. Qu’est-ce que tu as fait d’autre?

Jean-Philippe :

Ah bien j’ai… Haha… c’est drôle parce que des fois mes deux petits garçons me demandent : « Toi papa tu fais quoi au juste dans la vie? » Parce que tu sais, ils connaissent le métier de leurs parents et tout ça. Puis là je leur dis : « Ouin… Est-ce que tu me parles d’aujourd’hui, cette semaine, ce mois-ci? »

Aimy :

Hahaha

Jean-Philippe :

Qu’est-ce que… peux-tu être plus précis exactement? Parce que je saute beaucoup d’un projet à l’autre, mais tu sais un projet ne voit pas le jour instantanément quand tu démarres quelque chose. Donc on peut mettre du temps à démarrer. J’ai eu une compagnie de jouets qui s’appelait Les Jouets Boom. Tu sais, ça a pris quinze ans à démarrer. Je voulais voyager. J’aime beaucoup voyager donc je m’en suis servi pour aller faire toutes les foires qu’il y avait sur la planète. À chaque année je les faisais, donc pour répondre à ta question finalement, dans mon parcours il y a eu une compagnie de jouets, j’ai travaillé pour l’ONU…

Aimy :

Qu’est-ce que tu faisais à l’ONU?

Jean-Philippe :

C’était pour une branche qui s’appelait l’UNAPS. Ça a été de la gestion de crise quand il y a des catastrophes, comme là c’était le tremblement de terre au Pakistan. À un moment donné il arrive trop d’affaires puis ils ont besoin de gens pour venir donner un coup de main.

Aimy :

Donc toi, si on prend ça comme exemple, juste pour imager un peu la job, est-ce que tu étais déployé au Pakistan?

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Ok donc tu arrives là-bas, c’est après le tremblement de terre…

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Puis là, gestion de crise, donc tu gères des équipes qui vont mener des projets?

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Ok.

Jean-Philippe :

Tu les appuis. On était une couple là on était plusieurs à faire ça. Tu te lèves le matin, tu t’en vas travailler, puis quand tu as fini tu te couches. Sept jours semaine, mais c’est super, c’est très stimulant comme travail. Je n’ai pas fait ça longtemps. C’était une petite période, après ça j’ai parti une… bien Les Jouets Boom! ça a roulé pendant quand même longtemps. Après ça j’ai fait les chalets U. J’ai bâti des chalets pour des personnes à mobilité réduite. Donc des chalets en villégiature, mais pour gens en fauteuils roulants.

Aimy :

Ok

Jean-Philippe :

Donc tout était adapté, ça n’existait pas étrangement là.

Aimy :

Il devait y avoir un besoin quand même.

Jean-Philippe :

Oui! Il y a un besoin énorme. Vraiment énorme.

Aimy :

Oui.

Jean-Philippe :

15% de la population est à mobilité réduite.

Aimy :

C’est un chiffre qu’on n’entend pas assez souvent.

Jean-Philippe :

Non. On ne s’en doute pas hein?

Aimy :

C’est vrai! C’est un chiffre énorme.

Jean-Philippe :

Puis là en ce moment, il y a deux chalets qui ont été bâtis pour des fauteuils roulants.

Aimy :

Là, les gens ne voient pas ma face, mais je pense que j’ai de gros yeux!

Jean-Philippe :

Oui! Donc c’est ça, l’idée, je pars d’une idée, d’un concept qui vient… Les chalets, ça vient d’une amie qui avait la sclérose en plaque. Puis un soir en soupant elle dit : Bon bien demain j’ai mon fauteuil roulant, je fais mon deuil de mes week-ends de filles. Là je me disais : « Voyons, ça ne se peut pas! ». J’ai fait des recherches le lendemain, pour le fun, pour me rendre compte que ça n’existait pas, un chalet qui avait été conçu pour des fauteuils roulants. Alors on en a fait.

Aimy :

Mmm. Inspirant!

Jean-Philippe :

Oui c’est le fun. C’est un beau projet ça.

Aimy :

Donc tu as travaillé là-dessus, qu’est-ce que tu as fait d’autre?

Jean-Philippe :

J’ai eu une compagnie de meubles qui s’appelait l’Arbre en tranches.

Aimy :

Hahaha. Ça dit ce que c’est!

Jean-Philippe :

Oui bien je partais du plywood puis je refaisais mes planches de bois en prenant le plywood sur le champ. Jusqu’à temps que Langevin Forêt a trouvé une compagnie en Allemagne qui le faisait en panneau, ça fait que je me suis dit, bon bon, on va faire autre chose.

Aimy :

Ok.

Jean-Philippe :

Sinon bien c’est ça je travaille comme ça, je pars sur un projet, une idée. Je la concrétise.

Aimy :

Donc tu as été salarié…

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Mais tu as été surtout entrepreneur, c’est ça que je comprends?

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Puis tu as réussis à vivre de tes projets.

Jean-Philippe :

Ah oui! Oui, oui, oui.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais que ça prend pour être capable de vivre de ses projets en tant qu’entrepreneur?

Jean-Philippe :

Je pense que ça prend quand même, en tout cas au départ, un mode de vie assez frugal. Il faut quand même être très, très peu dépensier dans sa vie personnelle parce que tu peux être de longues années sans salaire. Donc, il faut être quand même capable de vivre avec très très peu pendant une période.

Aimy :

Puis quand on dit sans salaire, disons pour quelqu’un qui n’a pas une idée d’entreprise, c’est que l’argent que l’entreprise génère retourne dans l’entreprise, c’est ça?

Jean-Philippe :

Inévitablement. Oui.

Aimy :

Donc toute cette vision-là de l’entrepreneur « jet set », ça ce n’est pas la vraie vie pendant plusieurs années.

Jean-Philippe :

En tout cas je pense qu’il y en a qui le vivent et qui arrivent à le faire, mais moi je n’ai pas réussi. Moi je n’étais pas cet entrepreneur-là, je n’allais pas chercher des prêts énormes avec des taux d’intérêt élevés en sachant très bien que je n’allais pas pouvoir le rembourser.

Aimy :

Ça fait qu’il y avait quelque chose de mesuré dans ce que tu faisais.

Jean-Philippe :

Ah, tout le temps. Tout le temps. J’ai toujours remis tout l’argent emprunté. Je n’ai jamais, non, non, c’est très important pour moi là, je veux que ça marche.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais que ça prend d’autre pour être un entrepreneur qui arrive à vivre de sa business?

Jean-Philippe :

Ça prend vraiment le « guts » de se lancer parce qu’il faut juste y aller à un moment donné. Ça prend beaucoup de discipline parce que le matin il n’y a personne qui va te dire quoi faire, puis le soir il n’y a personne qui va te dire: « Hey c’est bien fait ton affaire! ». Il faut que tu sois capable de le faire toi-même. Ça prend de la détermination, parce que c’est souvent difficile. Souvent il y a des mois où tu te dis : Oups! Comment je vais faire ce mois-ci pour payer juste nos fournisseurs!

Aimy :

Mmm mmm.

Jean-Philippe :

Oui, ça prend aussi un bon réseau social, en tout cas, moi ça m’a pris ça dans mes projets. Parce que j’ai toujours fait appel à mon réseau pour avoir de l’aide à tous les niveaux que ce soit de la comptabilité ou technique ou de la vision, tout ça…

Aimy :

Des fois en entreprenariat je sais qu’on va parler de « love money ». C’est comme les gens qui vont vouloir investir dans ton entreprise, mais ce que tu nommes ici c’est que cet investissement-là peut être financier comme il peut être énergétique, comme des gens qui vont te dire : « Moi je vais te la faire ta comptabilité! », puis ça va t’enlever ça.

Jean-Philippe :

Oui, oui, oui. Le réseau est important parce que c’est ça le « love money » c’est une chose, mais ce n’est pas si simple que ça le « love money » c’est assez insécurisant. Puis ça peut créer des malaises souvent quand l’argent vient de trop proche. Non, je pense que l’investissement en énergie, en connaissance, en temps, est beaucoup plus intéressant.

Aimy :

Si on revient à Mon Atelier de quartier…

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Là j’aimerais mettre les gens en contexte. On est le 30 octobre 2020, on est dans la deuxième vague de la covid-19, on est à Montréal, on est en zone rouge. Qu’est-ce que ça implique pour votre entreprise actuellement?

Jean-Philippe :

Haha. Quand même beaucoup de changements. Beaucoup, beaucoup, beaucoup! Nous on a ouvert en réalité trois semaines avant d’avoir à fermer pour la première vague… Sur le coup on était très démoralisés. On prenait ça très durement, mais après réflexion je me disais : « Ouf! On a été chanceux d’ouvrir avant. ». Parce que si on avait notre date d’ouverture les trois semaines après on n’aurait peut-être jamais ouvert.

Aimy :

Peut-être un projet mort dans l’œuf.

Jean-Philippe :

Oui. Ça fait que là, bon il y a de la chance dans la malchance aussi. Le café bien, heureusement on avait un permis « épicerie », donc on a fait… on s’était jurés qu’on n’allait pas faire ça dans le projet; que c’était contre nos valeurs, contre nos principes, bla bla bla. Bien on l’a fait! On a viré ça en épicerie apéro… Et on a fait une boutique en ligne. On livrait les vendredis à vélo, chez les gens. Ce qu’ils commandaient pendant la semaine, ça a permis de payer les bills… Ça a permis de payer le loyer, tout ça, ça fait qu’on a réussi à se tenir à flot comme ça pendant plusieurs mois, puis là on s’est rendu compte qu’il y avait une offre locale de produits vraiment « cool » de café, de chocolat, de nachos. Là on s’est dit « Écoute, « let’s go », on fait épicerie apéro! ».

Aimy :

Mmm mmm.

Jean-Philippe :

On s’est choisi une niche. Donc le café en « take out » présentement, les activités de DIY puis de réparations en mini groupe, qui ne sont pas rentables, mais on reste actifs, salle de « co-working » parce que les gens sont en train… certaines personnes vivent de la solitude chez eux. Puis nous on leur offre un bureau de travail dans toutes les règles imposées, sanitaires. On leur offre un endroit pour travailler le jour. Venir s’installer là; ça coûte dix piastres puis tu peux t’installer pour travailler là pour la journée. Donc on s’est reviré de bord. On a arrêté, on a tout arrêté la réparation parce que c’est une affaire de proximité. Je veux dire quand quelqu’un te montre à réparer ton cellulaire, bien…

Aimy :

On n’est pas à deux mètres, là!

Jean-Philippe :

Oh que non! Puis vous touchez toutes les mêmes affaires et ainsi de suite. Donc là on attend que ça termine pour repartir ce volet-là.

Aimy :

Je trouve ça quand même assez fantastique de se dire qu’une entreprise qui avait trois semaines de vie a été capable d’être suffisamment flexible, visionnaire, puis créative pour se réinventer et survivre à quelque chose d’aussi drastique que ce que l’on est en train de vivre maintenant.

Jean-Philippe :

Je ne sais pas si c’est une chance dans la malchance, mais le fait qu’on avait trois semaines, je pense qu’on avait encore pas mal de flexibilité.

Aimy :

Oui!

Jean-Philippe :

On avait une direction, mais là on s’est dit : « On va changer ».

Aimy :

Trouves-tu que c’est une des forces de l’entrepreneur d’être capable de flexibilité puis de se réinventer?

Jean-Philippe :

Ah je pense que c’est essentiel. C’est essentiel puis c’est au quotidien. Oui!

Aimy :

Parce qu’au quotidien je pourrais être confronté à des trucs qui ne faisaient pas partie de mon image de ce que je voulais construire.

Jean-Philippe :

C’est souvent le cas hein? Haha. Tu pourrais en parler toi-même!

Aimy :

Haha je pourrais en parler moi-même, c’est clair! Qu’est-ce que tu dirais, outre la covid admettons qu’on la met sur une étagère pendant deux secondes. Outre la covid, qu’est-ce que tu dirais qui est un défi que tu rencontres au quotidien?

Jean-Philippe :

Haha. Je vais le dire! Les banques ce n’est pas facile avec les nouveaux entrepreneurs. À un moment donné ça devient plus facile un peu. C’était qui dont? C’était monsieur monsieur Péladeau père qui disait : « Quand tu dois trois cent mille piastres à une banque, elle te tient par les couilles… »

Aimy :

Hahaha.

Jean-Philippe :

Mais quand tu leur dois trente millions, tu les tiens par les couilles.

Aimy :

Ah! Ah! Oui il y a une relation de confiance à monter qui peut devenir une relation de pouvoir un peu.

Jean-Philippe :

Un peu oui puis quand tu démarres en affaires tu as l’impression qu’on rit de toi un peu quand tu t’en vas à la banque.

Aimy :

Mmm mmm.

Jean-Philippe :

C’est « tough » ce bout-là.

Aimy :

Prouve-le-moi que ça va marcher ton affaire.

Jean-Philippe :

Par contre, il existe maintenant le socio financement.

Aimy :

Ça, c’est quoi?

Jean-Philippe :

C’est cool! Hahaha. C’est vraiment très bien. Il y a plusieurs plateformes qui existent pour aider à promouvoir un projet qui est dans l’œuf. Donc, l’entrepreneur peut présenter son projet et l’envoyer sur la plateforme et après ça faire appel à son réseau parce que ça ne se fait pas tout seul. C’est beaucoup beaucoup de travail. Il faut que tu le fasses connaître de tout ton réseau et le réseau de ton réseau, ainsi de suite, pour aller faire une levée de fond, pour avoir des fonds pour démarrer ton projet et ça, ça aide beaucoup quand tu arrives à la banque.

Aimy :

Est-ce que Mon Atelier de quartier en a profité du socio financement?

Jean-Philippe :

Oh que oui!

Aimy :

Oh que oui. Ok, Ok, Ok, donc vous l’avez vraiment vécu là de dire, quand on parle de socio financement on parle de « kick starter », puis toutes ces autres plateformes…

Jean-Philippe :

Oui, nous on a l’a fait sur la ruche qui est une plateforme à 100% québécoise.

Aimy :

Excellent, excellent! Donc c’est comme de dire : « J’ai un projet, si vous y croyez, investissez un petit montant, puis de là on construit sur cette base-là. »

Jean-Philippe :

Oui! Puis là tu as la chance aussi… comme la ruche c’est un paquet de personnes très compétentes en affaires, qui s’impliquent, pour donner un coup de main aux entrepreneurs qui démarrent. Ils te « challengent », à un moment donné tu te fais rencontrer par une quinzaine d’entrepreneurs en même temps où il faut que tu expliques ton projet. Puis eux ils veulent le démolir. Pas méchamment, mais pour t’aider à identifier les faiblesses pour que tu puisses travailler dessus.

Aimy :

Alors c’est comme si je soutenais ma thèse, j’arrive et je dis : « Voici mon projet » puis là j’ai des gens d’expérience qui me disent : « Attention, il y a tel, tel, tel, tel angle à observer ».

Jean-Philippe :

Oui absolument puis c’est des entrepreneurs qui en ont vu beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Aimy :

Donc c’est comme un, dans le monde des « startups » des fois on va parler des accélérateurs, on est un peu là-dedans…

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Donc c’est l’idée de : « J’en ai vu d’autres, je vois ton projet, voici ce que moi j’anticipe. Organise-toi pour être paré là. »

Jean-Philippe :

Oui puis c’est ça eux ils te donnent un sérieux… Une heure avec eux ça équivaut à six mois de travail.

Aimy :

Parce que d’un coup tu as toute cette expertise-là!

Jean-Philippe :

Oui d’un coup!

Aimy :

Une injection de connaissances…

Jean-Philippe :

Oui puis ils sont très sympathiques! Tu sens qu’ils sont là pour aider.

Aimy :

Admettons quelqu’un qui voudrait se lancer en affaires puis qui se dit : « Ok je vais faire du socio financement, je vais faire ça, je vais faire ça, je vais faire ça… » C’est quoi les premières étapes d’un projet entrepreneurial tu dirais?

Jean-Philippe :

Bien je dirais que la première étape c’est vraiment… bon, inévitablement ça part d’une idée, d’un concept, d’un désir ou d’un manque. En tout cas l’idée vient de quelque part. La première étape c’est de vérifier tout ce qui se fait dans ce domaine-là.

Aimy :

Comme une étude de marché?

Jean-Philippe :

Oui puis ce n’est pas obligé d’être des études que tu vas payer quarante milles ou des affaires de même, tu peux… On a internet hein? C’est un outil assez magnifique, les Internets!

Aimy :

Mmm! Hahaha

Jean-Philippe :

Oui la première affaire c’est la recherche. Trouver un max de tout ce qui se fait dans ce domaine-là. Où c’est rendu, qui fait quoi? Aller rencontrer des gens dans le domaine. Ne pas avoir peur, aller poser des questions puis oui, peut-être que tu vas créer des malaises parce que…

Aimy :

Peut-être qu’on va être des compétiteurs, oui!

Jean-Philippe :

C’est ça! Mais regarde à un moment donné tu n’as pas le choix.

Aimy :

Ça fait partie de la « game ».

Jean-Philippe :

Oui! Puis ça ça peut demander beaucoup beaucoup beaucoup de temps, mais ce n’est pas du temps gaspillé. Même si tu décides de faire, de ne pas faire ton projet parce que tu te rends compte qu’ils sont déjà vingt-cinq à le faire puis que tout le monde tire le diable par la queue… À ce moment-là tu te dis : « Ouin, peut-être que je n’ai pas le goût non plus de m’embarquer là-dedans ». Bien déjà, ce temps de recherche-là aura valu le coup parce que tu vas pouvoir peut-être t’investir dans autre chose.

Aimy :

Exact! Hum, quelque chose que j’entends souvent dans mon bureau, puis on s’en est parlé vite vite tout à l’heure, mais j’aimerais ça avoir ton « take » là-dessus. Quelque chose que j’entends souvent dans mon bureau, c’est des gens qui vont me dire : « Bien moi je sais que plus tard je veux être un entrepreneur, mais je ne sais pas c’est quoi ma business puis je ne sais pas dans quoi je vais m’investir, mais je sais que je veux être un entrepreneur ». Là tu me parles de faire de la recherche puis rencontrer peut-être des gens dans le domaine, puis te faire une tête quant à l’idée, faire une étude de marché, mais avant tout ça comment est-ce que quelqu’un pourrait cibler son idée entrepreneuriale?

Jean-Philippe :

Hum, c’est une excellente question! J’ai envie de dire que faut qu’en, c’est bien important d’être… En tout cas, je vais parler pour moi là; je ne veux pas parler pour tous les entrepreneurs, mais dans mon cas il faut que je sois très très très passionné par ce que je vais faire, il doit y avoir un sens profond. Pour moi il faut qu’il y ait des valeurs humaines rattachées à ça.

Aimy :

Donc l’idée c’est que c’est bien beau trouver un marché, un besoin non-comblé sur le marché, mais il faut que ça veuille dire quelque chose pour toi si tu vas mettre toute cette énergie-là là-dedans.

Jean-Philippe :

Oui! C’est parce que ce n’est pas juste le… en fait, je ne suis pas « drivé » par l’argent que je vais faire. Je suis « drivé » par le travail que je vais faire, puis il faut aimer travailler. Moi j’aime travailler, j’aime ça! Il faut aimer ça parce que ça existe des semaines à quatre-vingt-dix heures de travail. Puis si tu n’aimes pas ce que tu fais c’est l’enfer. Si tu aimes ce que tu fais ce n’est pas du travail, tu t’amuses! Ça a l’air débile de dire : « J’ai travaillé quatre-vingt-dix heures », mais si tu as fait ce que tu aimais… Donc c’est quand même assez important d’être dans un domaine qui te fait « tripper », de te lancer dans quelque chose qui te fait vibrer parce que le temps passe super vite.

Aimy :

Puis si on va à l’opposé? On a commencé cette question-là avec : C’était quoi ton plus grand défi? Si je te pose l’opposé? Qu’est-ce qui est le plus valorisant ou le plus nourrissant pour toi au travail?

Jean-Philippe :

Bien j’ai le sentiment d’être le capitaine de mon bateau, puis pour moi c’est important.

Aimy :

Mmm mmm.

Jean-Philippe :

C’est moi qui mène ma barque.

Aimy :

Parce que d’avoir eu un patron qui « check » par-dessus ton épaule ce que tu fais, ça ça aurait été difficile pour toi?

Jean-Philippe :

Je pense que je n’ai jamais eu ça, je ne sais pas qu’est-ce que ça serait honnêtement. Je ne l’ai pas vécu ça, mais admettons que je pourrais répondre : oui.

Aimy :

De manière hypothétique je dirais que oui.

Jean-Philippe :

Je penserais que oui.

Aimy :

Hum, comment est-ce que tu penses que ta profession ou ton domaine va évoluer dans les dix, quinze, vingt prochaines années?

Jean-Philippe :

Bien évidemment il y a les technologies comme on parlait du socio financement, c’est directement relié aux technologies qui le permettent. C’est certain que les technologies vont changer quelque chose à l’entreprenariat. Comment? Je ne le sais pas. Moi je suis un peu un dinosaure par rapport aux réseaux sociaux. Ça me fait bien peur les réseaux sociaux, je n’aime pas ça. Puis je regarde les statistiques sur la dépression qui ont augmenté depuis que ça existe, ainsi de suite. Puis je me dis, ah! Il y a quelque chose que je n’aime pas là-dedans.

Aimy :

Penses-tu qu’il est possible de réussir en entreprenariat sans passer par là?

Jean-Philippe :

Je ne pense pas. C’est ça l’affaire. Hahaha! Pour être bien honnête je peux me permettre de les « snober » parce qu’on est cinq dans l’équipe…

Aimy :

Il y en a d’autres qui s’en occupent?

Jean-Philippe :

Il y en a d’autres qui s’en occupent puis qui le font à ma place. C’est vraiment grâce à eux principalement que ça marche.

Aimy :

Donc il y a un, un, c’est ça! C’est à double tranchant.

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Ok.

Jean-Philippe :

Je me permets d’avoir des valeurs là-dessus puis d’avoir une opinion, mais je pense que les réseaux sociaux ont changé la donne énormément de l’entreprenariat.

Aimy :

Quand tu penses, admettons, à ton entreprise de jouets?

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Ce n’était pas la même « game »?

Jean-Philippe :

Pas du tout, hahaha. Non, non. Ce n’était pas du tout la même « game ». Écoute j’allais rencontrer avec mon petit cartable de créations les gens dans les boutiques de jouets une boutique à la fois. Je recevais les commandes par fax le soir.

Aimy :

Qu’est-ce que ça t’as appris tout ça?

Jean-Philippe :

Qu’est-ce que ça m’a appris? Bien tu sais quand tu le vis toi-même, tu deviens « Jack of all trades » quand tu es entrepreneur. Tu n’es pas… c’est quoi l’expression? « Master of none »?

Aimy :

Hum… C’était quoi? « King of many masters of none »? Une affaire comme ça là, oui.

Jean-Philippe :

Oui. En tout cas, mais tu sais tu fais tout, mais tu es bon dans rien. Dans un sens où tu fais tellement d’affaires dans une journée, différentes, que tu ne peux pas être un professionnel de chaque affaire. Mais oui il faut que tu lises des contrats, il faut que tu comprennes les contrats. Après ça oui il faut que tu saches compter quand tu es avec le comptable, puis que tu comprennes les chiffres, puis après ça il faut que tu sois souriant quand tu es en train de faire la vente de ton projet. Après ça…

Aimy :

Ça t’a appris ça, cette espèce de polyvalence-là?

Jean-Philippe :

Oui.

Aimy :

Oui ok. Dernière question dans ma grande série de questions. Qu’est-ce que tu donnerais comme conseils à quelqu’un qui voudrait se lancer en entreprenariat?

Jean-Philippe :

Bien « go »! Ça serait tout. « Go »! Fais-le puis tu vas l’apprendre en le faisant. « Let’s go »!

Aimy :

Est-ce que dans ton conseil j’entends aussi : « Tu vas l’apprendre en le faisant ça veut dire qu’il y a une possibilité d’échec, mais ça fait partie de l’expérience que tu as à vivre pour le faire. » ?

Jean-Philippe :

S’il n’y avait pas de possibilité d’échec tout le monde serait entrepreneur.

Aimy :

Bon point.

Jean-Philippe :

Tout le monde roulerait en Porsche, tout le monde, tu sais ça serait l’utopie. Ce qui rend ça le fun c’est la possibilité d’échec. Il faut que tu travailles pour que ça marche.

Aimy :

Très intéressant! À quoi est-ce que je peux m’attendre dans les prochains mois, les prochaines années pour Mon Atelier de quartier?

Jean-Philippe :

Bien à un retour à la normale avec un retour à nos valeurs de base, à notre mission de base qui est le partage des connaissances, la réparation, pour un peu défier l’obsolescence qui est souvent dans les produits.

Aimy :

Mmm mmm.

Jean-Philippe :

Donc un retour à la normale et éventuellement nous on veut prouver… Ce qu’on fait, c’est qu’on travaille sans subvention. Ce n’est pas une Coop, ce n’est pas une OSBL. C’est une INC. Dans ce domaine-là ça ne se voit pas une INC. Nous, ce que l’on veut prouver c’est que c’est un beau petit modèle d’affaires qui est rentable autant que le dépanneur à côté, que le fleuriste, que le coiffeur. C’est un modèle d’affaires qui marche, qui est payant, qui génère des salaires. Que tu n’as pas besoin d’avoir des gens qui vont te « fitter » dans des cases pour te donner de l’argent, que tu peux le faire vraiment de façon payante et travailler pour l’environnement, que ça se fait et donc l’idéal ça serait plein de petites cellules… C’est pour ça qu’on l’a appelé ça Mon Atelier de quartier, pour qu’il y en ait dans tous les quartiers éventuellement. Que ça devienne une affaire toute naturelle que tu aies ça au coin de la rue. Tout le monde a ça au coin de la rue pour aller coudre puis tout le monde sait coudre parce que… : « Comment ça tu ne sais pas coudre? » Puis là bien tout le monde sait coudre, tout le monde a une machine à coudre où ils peuvent aller réparer leurs jeans. C’est ça. Il faut s’attendre à ça.

Aimy :

Il faut s’attendre à ça. Je suis prête!

Jean-Philippe :

« Go. »

Aimy :

Si on veut en savoir plus sur vous, où est-ce qu’on vous retrouve?

Jean-Philippe :

Monatelier.ca

Aimy :

Parfait. Alors on va mettre tout ça sur notre page, si jamais on voit d’autres belles affaires qui s’en viennent chez vous on va s’assurer de partager. C’est vraiment un projet à garder à l’œil. C’est une super idée! Merci Jean-Philippe. Ça a été super agréable.

Jean-Philippe :

Bien merci à toi!