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COACH DE GESTION

AVEC MARTINE LEMONDE

Décembre 2020 | Musique et montage par Alex Andraos

Martine Lemonde est coach d’affaires et propriétaire présidente directrice de l’école Coaching de Gestion. Dans l’épisode d’aujourd’hui, elle nous clarifie le rôle d’un coach, sa formation et nuance cette pratique de celles qu’on pourrait retrouver dans un contexte thérapeutique. Martine nous parle aussi des atouts d’un bon coach, des profils variés des professionnels de ce domaine et des différents types de clientèle qui pourraient la consulter.

COACH DE GESTION

AVEC MARTINE LEMONDE

Aimy :

Bonjour et bienvenue aux Portraits professionnels, le balado où l’on tente de clarifier différentes professions du marché du travail. Martine Lemonde est coach d’affaires et propriétaire présidente directrice de l’école Coaching de gestion. Dans l’épisode d’aujourd’hui, elle nous clarifie le rôle d’un coach, sa formation et nuance cette pratique de celles qu’on pourrait retrouver dans un contexte thérapeutique. Martine nous parle aussi des atouts d’un bon coach, des profils variés des professionnels de ce domaine et des différents types de clientèle qui pourraient la consulter. Martine Lemonde, bonjour.

Martine :

Bonjour.

Aimy :

Tu vas bien?

Martine:

Je vais très bien.

Aimy :

Alors, on se rencontre aujourd’hui pour parler de ce que tu fais. Veux-tu nous expliquer comment tu nommes ta profession?

Martine :

Alors, moi personnellement, je suis coach de gestion.

Aimy :

Coach de gestion. Fait que, si tu rencontrais quelqu’un pour la première fois et que tu disais : « Bonjour, moi c’est Martine, je suis coach de gestion », qu’est-ce qu’ils auraient tendance à imaginer?

Martine:

Écoute, dépendamment de qui ils sont, ils vont imaginer des choses différentes. Alors, si c’est quelqu’un qui a déjà expérimenté le coaching et que c’était bien fait, que c’était faut de façon professionnelle, ils vont imaginer que je suis quelqu’un qui a une ouverture vers les autres, qui aime être authentique, puis découvrir et accompagner les gens dans ce qu’ils font puis dans ce qu’ils font. S’ils n’ont pas expérimenté le coaching ou qu’ils ont expérimenté le coaching qui n’était pas fait de façon professionnelle, ils vont être craintifs, ils vont être pas contents, dénigrer peut-être ce que je fais. Si ce sont des gens qui sont dans une profession d’accompagnement, ils vont peut-être se sentir menacée par ce que je fais, par mon activité professionnelle. Ils vont penser que je peut être un imposteur, que je ne sais pas ce que je fais ou… Voilà. Ou qui sont confus, peut-être, par rapport à mes activités.

Aimy :

Alors, différentes visions dépendamment de à qui tu parlerais. Dans ton quotidien, qu’est-ce que tu rencontres dans ces types de personnes-là le plus souvent?

Martine

Je vais juste nuancer. Moi je suis coach, bien entendu. Par contre, dans mon quotidien, je gère une école, je gère l’école qui s’appelle Coaching de gestion dont je suis propriétaire depuis 2015. Donc, dans mon quotidien, j’ai une vie de gestionnaire, en fait, j’ai une vie d’entrepreneure dans mon quotidien et j’ai une portion de mon travail qui est de faire du coaching. Rappelle-moi donc ta question?

Aimy :

Oui, c’était, on décrivait différentes perceptions en fonction des différentes personnes à qui tu parlerais. C’est sûr que certaines sont très positives et d’autres pourraient être lourdes à recevoir. C’est pour cela que je te demandais dans ton quotidien les gens que tu croises, comment tu es abordée?

Martine :

Moi, dans mon quotidien en fait, c’est très positif parce que les gens quand ils s’adressent à moi, quand ils arrivent à moi, ils connaissent ce qu’est le coaching puis, donc la majorité des personnes que je croise dans mon quotidien, c’est très positif.

Aimy :

Ton service doit être demandé, c’est pas toi qui cogne à des portes et qui dit : « Je peux faire ça pour vous ».

Martine :

Non, effectivement. Puis si on sépare mon service en deux, c’est-à-dire une école et un service de coaching, les deux sont en demande. À l’école, on voit une augmentation des personnes intéressées par la formation. Ça va avec, je vais me permettre de dire la professionnalisation du coaching. Je dis je me permets parce que c’est pas une profession à proprement parler, il n’y a pas d’ordre professionnel. Mais, le coaching est en train de s’établir, c,est quand même une jeune profession. On a vu le coaching se mettre en place au cours des années 90, 94 de façon plus structurée. Ça fait en sorte que les gens qui m’abordent dans le quotidien aussi dans ma deuxième fonction qui est ma fonction de coach, le font de façon très agréable. Ils ont envie de se faire coacher, ils sont curieux par rapport à ce que ça peut leur apporter. Ils sont habituellement contents et ils ont envie d’essayer.

Aimy :

Là, donc, tu es propriétaire d’une école d’une formation de coachs. Donc, j’entends qu’il y a de la formation nécessaire bien sûr pour devenir coach. Voudrais-tu nous expliquer un peu de quoi ça a l’air cette formation-là?

Martine :

Parfait. Je vais d’abord positionner le fait qu’il n’y a pas une seule école. Il n’y a pas un seul programme. Actuellement, comme je dis, il n’y a pas d’ordre professionnel, mais le plus gros body of regulation, mais le plus gros organisme régulateur, c’est l’International Coach Federation. On va parfois, je le dis en anglais parce que c’est difficile de le trouver sous Fédération internationale du coaching. C’est un organisme international, il y a 33 membres à travers le monde et bien que ce n’est pas un ordre et que c’est une association de professionnels, il y a quand même des mécanismes qui sont en place pour protéger le public et on s’en va de plus en plus vers ça.

Aimy :

Quand tu dis qu’il y a 33 membres….

Martine :

33 000 membres, excuse-moi. J’ai dit 33?

Aimy :

33 000, c’est un chiffre qui tient plus.

Martine :

Oui, oui, 33 000 membres à travers le monde.

Aimy :

Donc, des membres qui sont accrédités et qui sont donc membres de cette association-là.

Martine :

Voilà. Donc, là je vais préciser que ICF a comme deux rôles. Donc, son premier rôle, on va le comparer, je dis bien le comparer, au rôle du Ministère de l’Éducation. Donc, il va accréditer un programme. Alors, il va reconnaître qu’un programme et non pas une école, mais un programme permet de devenir, forme, je vais le dire comme ça, un programme forme aux 11 compétences essentielles. Je parle toujours du modèle d’ICF, qui sont toujours celles qui sont identifiées par ICF, donc reconnaître que le programme forme aux 11 compétences essentielles et qu’il mène à un niveau spécifique de reconnaissance en coaching. Je vais parler d’ICF dans son deuxième rôle et cela va clarifier ce que je veux dire. Donc, dans son deuxième rôle, ICF joue un peu le rôle d’un ordre professionnel. En ce sens, quand on complète la formation, on va cogner à la porte d’ICF et on va dire : « Je veux me voir reconnaître un niveau de connaissance ACC, PCC ou MCC », qui est en lien avec la formation qu’on a complétée et notre expérience ou les heures au compteur à titre de coach. Donc, ACC c’est le premier niveau de reconnaissance. C’est ce qu’on appelle un Accredited Coach, excuse-moi, Associated Certified Coach. Le deuxième niveau de reconnaissance c’est un PCC, Professional Certified Coach et le troisième c’est le Master Certified Coach. Donc, tu vois qu’il y a comme deux choses. Un programme de formation va être accrédité, on a aussi des lettres. Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais on a un ACSTH ou un ACTP et ensuite, un individu lui va avoir une reconnaissance qui sera dite ACC, MCC ou PCC. Donc, il y a des critères spécifiques pour chacun. Un ACC doit avoir fait un minimum de 60 heures dans une formation en coaching, mais dans un programme reconnu. Il doit également avoir fait 100 heures à son registre de coaching, donc avoir pratiqué 100 heures et les 100 heures sont comptabilisées à partir du moment où il débute sa formation et ça doit être enregistré dans un registre de coaching qui doit être déposé auprès d’ICF quand on fait notre demande pour qu’ICF puisse contacter à sa guise les personnes qu’on a rencontrées pour s’assurer qu’elles ont bel et bien été coachées par nous. De ces 100 heures, il y en a au moins 75 qui doivent avoir été rémunérées, ça doit avoir été fait au moins d’auprès 8 clients. Tu vois, il y a une structure comme celle-là. Pour un niveau PCC, les exigences sont plus grandes. On parle d’un 125 heures de formation.

Aimy :

Additionnelle?

Martine :

On parle d’un 125 heures au complet. Un 500 heures à son registre de coaching. Il y a également, ce que je n’ai pas nommé tantôt, ça prend 10 heures de coaching mentoral, donc tu dois avoir été encadrée par un coach-mentor pour une période de 10 heures et tu dois également avoir soumis des enregistrements de prestation de coaching qui sont évalués, puis ce qu’on évalue c’est est-ce que tu as su démontrer que tu maîtrisais les 11 compétences essentielles à un niveau ACC, PCC ou MCC si tu fais une demande MCC. Ce qui faut aussi comprendre c’est que derrière une compétence, il y a ce qu’on appelle des marqueurs, des indicateurs de démonstration de la compétence, des indicateurs comportementaux de la démonstration de la compétence.

Aimy :

Si tu me donnais un exemple, admettons qu’on prend une compétence, quel indicateur on pourrait avoir pour savoir que la personne a vraiment atteint cette compétence-là?

Martine :

Donc, par exemple, mais je n’ai pas la terminologie exacte, mais derrière la compétence présence, il y aurait quelque chose comme le coach a, je vais dire questionné, je n’ai peut-être pas le bon mot, va avoir, je cherche la parole qu’on utilise en coaching, va avoir un échange sur un changement d’émotion de son coaché pendant la session ou va avoir un échange sur un changement de ton de son coaché pendant la session. Ça veut dire que j’ai été présent à moi, à mon coaché et ça veut dire que j’ai entendu ou vu qu’il y avait un changement et j’ai questionné, j’ai fait, j’ai abordé ce sujet-là avec le client pour comprendre qu’est-ce que ça signifiait pour lui dans la conversation actuelle qu’on est en train d’avoir. Donc, ça serait un exemple et il y a plusieurs marqueurs derrière chacune des compétences. Maintenant, c’est pas un calcul mathématique. Donc, quand on évalue une prestation de coaching pour des fins de reconnaissance professionnelle, on ne fait pas : « Il y a trois, quatre marqueurs, ça passe, il y a deux, trois… », un marqueur, c’est un indicateur ou je vais dire les marqueurs sont un indicateur, mais on évalue la prestation complète et non pas juste les marqueurs.

Aimy :

Comme on pourrait voir dans n’importe quelle autre profession de relation d’aide.

Martine :

Oui, voilà.

Aimy :

Donc, là tu nous as expliqué un peu la structure. Donc, toi tu gères une école qui offre un programme de formation reconnu par l’ICF.

Martine :

Accrédité par l’ICF.

Aimy :

Accrédité par l’ICF. Donc, tu nous le disais, mon quotidien est un quotidien de gestionnaire, un quotidien d’entrepreneure, si on regardait le quotidien professionnel d’une coach. De quoi ça pourrait avoir l’air?

Martine :

On va distinguer d’abord encore une fois, coach d’affaires, dans le monde du coaching, il y a comme deux grands créneaux. Il y a le coaching on appelle d’individus ou de vie ou le coaching de gestion qui s’appelle parfois coaching d’affaires. Sous chacun de ces chapeaux, il y a des créneaux. Par exemple, en coaching de gestion, on va avoir un coaching d’intégration, un coaching de redressement, un coaching de performance, on va avoir un coaching de transition de carrière. On va avoir différents créneaux, coaching de groupe et d’équipe, il y en a plusieurs. Il y en a des moins connus, il va y avoir un coaching de transfert d’entreprise, donc qui sont, il y a comme des nouveaux créneaux et des créneaux qui se développent au fur et à mesure que la profession se développe et aussi qui est en lien avec l’expertise et l’expérience du coach en question. Puis, derrière le coaching de vie, il va également y avoir des créneaux. Mon créneau à moi puis celui de notre école, c’est vraiment tout ce qui est coaching de gestion. Donc, je vais répondre à ta question en ce sens. Des coachs de gestion, il y en a, je ne pourrais pas te dore en statistiques combien, mais il y en a plus qui vont avoir différentes activités professionnelles. En fait, j’ai déjà vu une statistique qui disait qu’il y a autour de 90% des coachs qui ont d’autres activités que le coaching.

Aimy :

Des coachs de gestion ou des coachs en général?

Martine :

Des coachs en général, excuse-moi. Tu fais bien de le préciser et d’ailleurs, je sais que je peux te remettre des ressources, des références?

Aimy :

Oui, on mettra ça en ligne.

Martine :

Donc, il y a ICF qui fait aux trois ans, qui génère un rapport qui présente le portrait de l’industrie et c’est fait à partir d’un questionnaire de plus, le denier, si ma mémoire est bonne, il y avait plus de 25 000 coachs à travers le monde qui avaient complété le questionnaire. C’est dans le rapport qu’on présentait ce résultat-là. Maintenant, un coach, qu’est-ce qu’il fait d’autre, bien ça va dépendre de son créneau. Dans le créneau coach de gestion, par exemple, ils vont faire soit de la formation, ils vont parfois faire de la supervision pour d’autres coachs. Alors tu as certains coachs qui vont faire de la supervision, qui vont faire du coaching mentoral, également, qui vont faire, ça je parle pour ICF ou pour une école, ils vont faire de la formation parce que les coachs du domaine des affaires sont beaucoup issus soit du domaine des ressources humaines, soit ce sont des gestionnaires, soit ce sont des entrepreneurs, soit ce sont des professionnels dans un créneau spécifique. On a beaucoup d’ingénieurs, de project managers, gestionnaires de projets, on a des psychologues, on a des conseillers d’orientation, on a des comptables, on a des gens dans différents créneaux comme ça.

Aimy :

C’est comme si les gens avaient une expertise et se disaient : « Je pourrais aller me développer au niveau du coaching pour ensuite aller coacher des gens dans mon domaine ».

Martine :

Dans mon domaine… C’est très bien dit, oui. Donc, si on pense au quotidien, la clientèle de ces personnes-là va être en lien avec leur créneau, leur créneau d’affaires et… J’oublie ta question encore une fois, je m’emballe…

Aimy :

J’aime ça. Ma question c’était leur quotidien, de quoi il pourrait avoir l’air?

Martine :

Donc, leur quotidien, soit ils font du coaching à temps plein et il y en a. Là, il faut se dire aussi que la majorité des coachs sont travailleurs autonomes. Alors, si tu n’as pas le sens des affaires et que tu n’as pas du plaisir à avoir une activité professionnelle dont tu es financièrement responsable, c’est peut-être pas pour toi. Mais ceux qui font juste du coaching, qui en vivent, vont avoir à peu près je te dirais, probablement autour de 16 clients par semaine. Disons ça parce qu’une séance de coaching, elle peut être de 30 minutes, mais elle est souvent de une heure, une heure trente. Donc, ils vont avoir des clients, il y a des moments dans leur semaine qu’ils vont réserver pour l développement des affaires, pour le réseautage, pour leur comptabilité, pour la gestion de leurs dossiers-clients. Donc, ça va être leur quotidien si tu veux. Puis, comme je disais, dans les gens… J’ai le goût de te parler de notre clientèle parce que c’est quand même un bon portrait. On a formé quand même plus de 56-58% des coachs qui sont ACC, PCC, MCC au Québec, c’est assez représentatif. Il y a 50% de nos clients qui ont une pratique en coaching, qui ont des clients qui paient pour leurs services et de ces personnes-là, il y en a un pourcentage qui vivent uniquement de ça et les autres comme je te disais tantôt qui ont différentes activités. Il y l’autre 50% de nos clients qui vont utiliser les connaissances qu’ils ont en coaching dans leur quotidien ou qui vont être coach à l’interne. Mais, il y a très peu de postes de coach interne. Quand on parle de coaching de gestion, les clients, c’est en fait les entreprises qui paient pour les services et comme le coaching descend dans les paliers hiérarchiques. Il y a 10 ans, c’était principalement offert aux hauts dirigeants mais avec le temps, on est à tous les paliers das l’organisation, donc les coûts d’achat de services de coaching sont plus élevés pour les organisations parce que les organisations se servent beaucoup du coaching pour le développement, c’est principalement ça. Plutôt que d’envoyer des gens dans une salle de formation, ils les font travailler avec un coach. Donc, pour réduire les coûts d’achat de service de coaching, les entreprises vont avoir tendance à former des coachs à l’interne ou à embaucher un coach. Quand je dis former, c’est former des gens qui sont déjà là et qu’ils vont leur offrir, leurs tâches vont changer ou bien ils vont embaucher un coach à l’interne. D’habitude, les organisations vont continuer à travailler avec certains coachs externes pour certains…

Aimy :

Dossiers?

Martine :

Dossiers ou employés et puis, ils vont travailler avec les coachs à l’interne. Je pense que ça va changer, je pense qu’il y a aura plus de postes pour les coachs à l’interne, mais je pense que ça va rester comme plusieurs autres professions, une profession dite libérale là où on est davantage travailleur autonome, le statut d’emploi est davantage travailleur autonome.

Aimy :

Super intéressant.Si on essayait de vulgariser au maximum et qu’on regardait, mettons, toi ou toi dans ton chapeau de coach, les gens qui te consultent viennent te consulter pourquoi, par exemple?

Martine :

Souvent, comme je disais, je vais distinguer deux choses, il y a les gens qui arrivent par l’entremise de l’organisation. Alors, le client payeur, c’est l’organisation et c’est un individu qu’on rencontre. Je vais distinguer ça du client payeur qui est l’individu où la personne qui me paie, c’est la personne que je rencontre.

Aimy :

Peut-être que la personne est envoyée par son boss ou peut-être qu’elle est venue de manière indépendante.

Martine :

Voilà. Donc, quand elle est référée par son patron, ça s’insère souvent dans une démarche plus organisationnelle. Soit, la personne elle a fait la demande de rencontrer un coach parce qu’elle identifie qu’elle a besoin de développement pour xyz et je reviens sur le xyz tantôt, soit dans ses évaluations annuelles on a identifié des pistes de développement, soit l’organisation est en train de faire une démarche de diagnostic organisationnel et a identifié que pour certaines équipes il fallait travailler certaines choses. Donc, la démarche individuelle du coaché s’insère dans une démarche organisationnelle plus large. Dans un contexte comme celui-là, la demande elle est arrimée avec le besoin organisationnel. Par exemple, ça peut être, il y a une équipe de gestionnaires à qui on veut offrir ce développement-là parce que l’organisation est en changement, est en transition, ça affecte plus spécifiquement une équipe et on veut aider les gestionnaire à intervenir différemment auprès de leurs collaborateurs. Il peut y avoir un besoin qui est le même pour toute l’équipe, mais il peut y avoir des besoins individuels. Un besoin individuel, je te donne un exemple, ça peut être on veut que nos gestionnaires soient plus près de leurs collaborateurs ou qu’ils impliquent davantage les gens du plancher dans les décisions ou dans les processus d’affaires et chacun des gestionnaires va avoir des objectifs spécifiques et même si la demande vient de l’organisation, on va s’assurer avec le coaching qu’on détermine l’objectif de la démarche. Et bien sûr, à ce moment-là, elle est quand même encadrée avec l’objectif organisationnel. Donc, ça peut être aider à, puis là, en coaching on y reviendra probablement, mais en coaching on travaille avec des objectifs très spécifiques, arrêtés dans le temps puis on travaille sur pas le pourquoi puis le passé, mais sur le présent puis le comment on se rend vers le futur. Donc, la situation actuelle versus la situation à améliorer. Un exemple, ça pourrait être que moi je veux en tant que gestionnaire que mes collaborateurs soient plus engagés, je veux qu’ils soient plus, puis là je te le nomme comme c’est nommé par le gestionnaire. Je veux qu’ils soient plus motivés à la tâche, je veux qu’ils soient plus engagés, je veux qu’ils aient le goût de rentrer au travail et je sais qu’il y a des choses que je peux faire pour ça, mais je ne sais pas trop quoi. Donc là, on va d’abord clarifier qu’est-ce que tu veux dire par plus engagés, comment tu vas mesurer ça. Puis ça va être, on va lui fixer un temps aussi. C’est pas moi qui fixe le temps, ça va être le gestionnaire. Donc, d’ici juin, ça peut être début juin, ça peut être d’ici la fin mars puis tu comprends que le travail qu’on va faire va être différent si c’est à la fin mars, je veux une équipe plus engagée, c’est sûr que les, comment on va identifier l’engagement sera pas le même que si on se dit dans un an parce qu’on a plus de temps pour avoir des actions à long terme et peut-être qu’on aura des actions auprès de plus de personnes dans l’équipe si l’objectif est à plus long terme que s’il est en mars. Donc, si c’est à la fin mars, on va dire : OK, comment on va savoir que ton équipe est plus engagée. Là, en réfléchissant et en jasant, peut-être que la personne va se rendre compte que ça sera pas l’équipe, ça va être juste Monsieur X puis Madame Y parce que quand je pense à ça, je pense que c’est eux avec qui le besoin est probablement plus grand. Donc, on va déterminer l’objectif comme ça de façon très spécifique et très arrêtée dans le temps. C’est tu clair ce que je présente là?

Aimy :

Je trouve ça très clair. Les gens pourraient venir te voir, donc, encouragés par leur organisation ou de manière indépendante. Ils te présentent un besoin, de ce que j’entends qui est souvent lié à un certain changement ou un changement souhaité?

Martine :

Oui, situation souhaitée. On va se dire situation actuelle versus situation qu’on veut atteindre. Si on se donne un exemple, par exemple, pour un individu qui vient pour lui-même, j’ai déjà eu une jeune psychologue qui était en train de démarrer sa pratique, qui avait des clients, mais qui avait besoin d’établir, de se faite un plan d’action si tu veux, d’atteindre des cibles. Donc, quand elle m’a rencontrée pour la première fois, c’était général comme ça. Donc, moi mon premier travail c’est ensemble d’identifier l’objectif de la démarche et il faut que ce soit bien plus clair que ça. Finalement, à la fin de notre première rencontre, l’objectif était : dans trois mois, d’avoir statué sur qui seront mes clientèles principales pour la prochaine année, puis d’avoir élaboré un plan d’action pour pouvoir atteindre. Il y avait aussi un chiffre d’affaires ou un revenu qui était essentiel parce qu’il faisait du sens avec je vais survivre ou je survivrai pas. Tu vois, à la fin de la rencontre, tout ça l’objectif était attaché avec son besoin d’établir une clientèle et de démarrer sa pratique qui était propre à elle. J’aurais pu rencontrer un autre psychologue en train de démarrer sa pratique, qui aurait eu 45 ans plutôt que 32, puis qui aurait pas eu le même objectif parce qu’il n’aurait pas été à la même place. Pourtant, ils démarraient tous les deux leur pratique.

Aimy :

J’entends cette espèce d’arrimage entre le besoin de la personne devant toi et ensuite le service que tu vas offrir.

Martine :

Oui.

Aimy :

Si on continue dans cette logique de vulgarisation, donc on voit un peu le type de personne qui vient te voir, qu’est-ce qu’ils te demandent puis dans quel contexte et si j’arrive à la plus simple unité qui serait la rencontre. Une rencontre de coaching, ça peut prendre quelle forme?

Martine :

D’abord, un processus de coaching, c’est un processus structuré et j’allais dire mais, mais je vais dire et, structuré et vraiment arrimé à l’objectif et au besoin du coaché qui vient me rencontrer et non pas à mes conseils et à ce que je pense et à ce que je sais que cette… ce que je pense.

Aimy :

Ce que tu vas faire avec client A, client B et client C va être super différent.

Martine :

Oui, mais toujours relié à lui, à son objectif et non pas à mes connaissances et à ma fonction conseil. Ça c’est déjà une grande nuance, une nuance avec d’autres activités d’accompagnement. Une fois qu’on a établi l’objectif de la démarche, chacune des rencontres va aussi commencer de la même façon. D’abord, il va toujours y avoir un document préparatoire. Je vais dire dans ma façon de travailler, mais normalement en coaching, on va avoir le client, le coaché arrive et il devrait avoir réfléchi à ce sur quoi il souhaite travailler aujourd’hui.

Aimy :

C’est une démarche active là.

Martine :

C’est une démarche active et surtout, comme je te disais tantôt, elle est arrêtée dans le temps. Il y a aussi un momentum qui est important. Si l’objectif est sur une an, de mon coaché, si je le vois trois fois dans l’année, il y a des chances qu’il soit un peu moins dans l’action que si on se voit régulièrement. Maintenant, régulièrement, ça ne veut pas dire aux semaines. Ça peut être aux deux, aux trois, aux quatre à la limite, mais il faut que ce soit assez régulier pour qu’il reste dans l’action. Donc, il va arriver en ayant en tête, pour lui, mais pas pour moi. Même s’il me le fait parvenir, c’est pas pour que je me prépare. C’est pour que lui ait mis les idées sur papier par rapport à qu’est-ce que je veux travailler dans cette prochaine rencontre, de quoi je veux parler, quel est le dialogue que je veux avoir dans cette prochaine rencontre, qui est en lien avec mon objectif de démarche parce que s’il l’est pas et que moi, quand le client m’arrive je demande comment je peux t’aider aujourd’hui ou de quoi tu veux parler aujourd’hui et qu’il m’amène quelque chose qui n’est pas du tout en lien avec l’objectif de la démarche, c’est mon travail de dire OK, ici comment est-ce que c’est en lien avec l’objectif de la démarche? Juste pour m’assurer que lui est resté sur son objectif.

Aimy :

Revérifier le cadre.

Martine :

Le cadre. Alors, on va toujours valider comment je peux t’aider aujourd’hui ou de quoi tu veux me parler aujourd’hui. Ensuite, il va y avoir à la fin de la rencontre, avec quoi tu veux repartir. Pas toujours dans ces mots-là, mais en gros. À la fin de la rencontre, avec quoi tu veux repartir? Concrètement, cette rencontre-ci, comment tu vas savoir que tu vas avoir atteint cet objectif. Alors tu vois qu’on est dans quelque chose de très concret.

Aimy :

Quantifiable.

Martine :

Quantifiable. Même si on peut être dans l’émotion. OK, j’y reviens. Ensuite de ça, quel est l’enjeu pour toi? Alors, pourquoi c’est important pour toi qu’on se parle de ça aujourd’hui? L’idée c’est de faire descendre l’objectif de la logique à quelque chose d’émotif. Il va se passer quoi pour toi, si tu ne parles pas de ça aujourd’hui, si tu avances pas là-dedans aujourd’hui. Ensuite, par où on commence, quel est le premier sujet qu’on aborde? Par où tu commences pour qu’on avance dans cette réflexion-là. Donc, les rencontres vont toujours commencer comme ça, vont toujours se compléter ou se terminer par quelque chose du genre, t’en es où par rapport à l’objectif de départ? Je vais utiliser ces mots-là, mais ça peut varier d’une situation à l’autre. Qu’est-ce que tu as appris ou qu’est-ce que t’as… en fait oui, ça pourrait être appris sur toi, sur la situation? Maintenant que tu sais ça…

Aimy :

Qu’est-ce que tu en fais?

Martine :

…What’s next, pour toi, pour la prochaine rencontre. Ça peut être qu’est-ce que tu te donnes comme action pour la prochaine rencontre. Donc, tu vois, on est vraiment dans des choses comme ça dans l’action. Entre les deux, entre le début pis la fin, on est dans le, le coach va utiliser dans le fond sa connaissance, son habileté des 11 compétences essentielles pour permettre au client de prendre conscience dans le fond, c’est ça hein le coaching, c’est ouvrir la conscience du client sur un paquet de choses : sur moi, sur mon impact de moi sur les autres, sur mes croyances, sur les limitations que je me mets, sur les possibles que j’ai jamais explorés. Alors, entre les deux, c’est ce qui se passe, alors ça passe par l’écoute, la présence, les compétences essentielles dans le fond en coaching. C’est tu clair mon affaire?

Aimy :

Je trouve toujours ça clair. Je t’écoute parler puis tu me disais on y reviendra et je me dis, ça pourrait être pertinent. Les méthodes qui sont utilisées en coaching pourraient avoir, et là tu me corriges si je me trompe, pourraient avoir certains échos avec certaines méthodes utilisées dans d’autres types de relation d’aide. Si mettons, on essayait de positionner le coach d’affaires, le coach de gestion versus un thérapeute, un psychothérapeute ou versus un conseiller d’orientation ou versus d’autres approches, comment est-ce que tu ferais la nuance du coaching?

Martine :

OK. C’est une question très intéressante et complexe à la fois. J’aurais le goût de partir de, en disant que, pour moi c’est personnel mais je pense, j’allais dire je veux pas dire que j’ai raison, mais je pense que ma réflexion est quand même bonne. Je pense qu’il n’y a pas une seule bonne approche. Je pense qu’un individu pourrait consulter différents intervenants pour une même situation et qu’il pourrait y avoir un output ou un résultat intéressant. Tu vois, je dis pas mieux ou pas mieux, mais intéressant et peut-être différent pour le client, mais pas nécessairement pas bon. Je pense aussi que tous ces professionnels-là peuvent être utiles et aidants de manières différentes pour un individu. De façon générale, on va souvent avoir tendance à dire qu’un thérapeute ou un psychologue va travailler auprès d’une personne, là j’ai le goût de dire qui souffre, mais c’est pas un beau mot-là…

Aimy :

Si on utilise la souffrance dans un sens très très large, qui a un inconfort, qui vit quelque chose de difficile.

Martine :

Qui vit un inconfort, oui voilà, c’est bien dit. Puis souvent, le travail va être fait pour comprendre et permettre à la personne, en comprenant, d’être mieux. Comme je disais tantôt, en coaching, et je ne dis pas qu’on a raison, mais on ne travaille pas sur le pourquoi ou sur la compréhension. On part de maintenant et puis qu’est-ce qu’on fait maintenant d’abord que ça c’est présent et comment on peut aller vers l’avant. Donc, dans son essence, le coaching c’est une forme d’accompagnement, comme les autres formes de coaching. On est jamais dans le conseil et là quand je dis jamais, dans l’art du coaching, on ne doit pas être dans le conseil. Maintenant, on est humains et je suis certaine que la plupart des coachs parfois font oups! Je suis tu en train… Même quand tu le sais, je suis membre de deux ordres, on ne l’a pas dit tantôt mais je suis conseillère d’orientation, je suis membre de deux ordres professionnels, je suis aussi conseillère en relations industrielles. On sait très bien qu’il faut toujours être en train de s’observer et de dire : attends un peu, est-ce que je suis collée sur mon art et est-ce que je suis collée sur ce que je devrais faire puis oups! Attends un peu. Alors, oui des fois, ça se peut très bien qu’on soit en train de se dire : oups! J’ai manqué.

Aimy :

Je me suis mélangée de chapeau.

Martine :

Oui, je me suis trompée de chapeau. Mais, de façon globale, en tant que coach, je vais jamais être dans le conseil ou je vais jamais être en tarin d’expliquer comment faire à un client ou tu devrais faire ceci ou cela. Quand j’étais, je dis j’étais parce que je le suis de moins en moins, dans ma posture de conseiller d’orientation, quand j’étais là, il m’arrivait de prendre en charge le processus. Pas tout le temps et pas avec tous les clients, mais même si le client est maître de sa destinée et de son processus, il arrivait que c’est moi qui était en charge du processus. J’avais parfois des choses à faire pour mes clients entre les rencontres. Dans ma posture de coach, je n’ai rien à faire pour les clients entre les rencontres. Puis, on est, si quand j’ai un client en coaching, si cette personne est dans la, encore une fois j’ai le goût d’utiliser le mot souffrance, mais que je sens que cette personne-là a des besoins auxquels je ne peux pas répondre, mais qui sont plus de nature soit thérapeutique ou regarde, je ne peux pas rentrer là-dedans. Et chez Coaching de gestion, on cogne là-dessus en tabarnouche, c’est super important de dire : heille, ton cadre de travail et ton expertise est là et pas là. Réfère.

Aimy :

Fait qu’on n’est pas dans la structure interne de la personne. On est dans, vraiment comme tu me disais, situation actuelle et situation souhaitée.

Martine :

C’est bien dit. Et comment tu vis telle chose maintenant et comment tu réagis à telle chose maintenant et quelles sont tes croyances par rapport à ce que tu vis, quelles sont les émotions que tu rencontres par rapport à ce que tu vis maintenant, comment ces croyances ou ces émotions peuvent être un frein à XY que tu veux. Donc, on est vraiment dans de la prise de conscience sur notre mode de fonctionnement, les impacts de ce mode de fonctionnement. Et quand je dis mode de fonctionnement, je parle large, avec un individu par rapport à une situation, tout ça.

Aimy :

C’est comme si tu amènes la personne à trouver ses propres solutions, comme tu n’es jamais dans le conseil.

Martine :

Définitivement. C’est, oui. C’est sûr à 100%.

Aimy :

Qu’est-ce que tu dirais que ça prend pour être un bon coach d’affaires?

Martine :

Écoute, la première chose que je vais dire, la maîtrise des 11 compétences essentielles. Maîtrise est peut-être un grand mot, mais l’habileté d’utiliser les 11 compétences essentielles.

Aimy :

Les 11 compétences, on en parle depuis le début, mais on les affichera avec l’épisode.

Martine :

Oui, bonne idée. Donc ça prend ça et ça prend et là c’est ma croyance à moi, dans ce que j’observe sur le terrain et aussi par rapport à, j’ai beaucoup d’échanges avec des gens qui font l’achat des services de coaching pour les grandes entreprises, alors humilité. Le coach, comme je disais, il n’arrive pas avec toutes ses connaissances, donc l’humilité. Le désir d’aider quelqu’un dans son rythme à cette personne-là. La capacité de se regarder, de regarder sa propre pratique, comme je disais tantôt, de se voir aller comme coach, de se remettre en question. Le souhait de toujours se développer parce qu’on a de la formation continue à faire aux trois ans. La bienveillance, la capacité d’être, je ne veux pas avoir l’air ésotérique, mais l’ouverture et la capacité d’être dans la méditation ou la présence à soi. Tiens, je vais le dire comme ça. On s’en fout si je n’ai pas de pratique méditative, la présence à moi en tant qu’outil de travail et à la base, c’est aussi ce qui va faire en sorte que je vais être capable d’écouter et d’entendre puis d’observer des choses qui se passent chez mon client puis de l’accompagner là où il est et de lui refléter. Ça prend le courage aussi, du courage et je pense que c’est vrai pour la plupart des professions d’accompagnement. Le courage de dire à son client ce qu’on a à lui présenter, de lui faire voir. Faire voir, ce n’est pas le bon mot, mais de le refléter, de le miroiter. C’est pour ça qu’ils nous paient, c’est pour ça qu’ils viennent nous voir parce qu’il y en a qui ne se permettraient pas de le faire et comme, je dirais, la relation qu’on a créée avec cette personne qui est une relation de confiance où il se sent en sécurité, où on est vulnérables tous les deux, autant le coaché que le coach, comme c’est vrai dans d’autres relations d’accompagnement, cette relation qu’on a créée nous permet de pouvoir présenter des choses à un client, de lui nommer ce qu’on observe et ça nous donne la possibilité, je pense, de le rejoindre et de le faire grandir parce qu’il accepte de regarder ce qu’on lui présente au nom de cette relation aussi qui a été créée.

Aimy :

Tu disais tout à l’heure que tu es membre de deux ordres professionnels, tu es coach aussi et tu gères l’école. J’entends que tu as un background super intéressant, qu’est-ce qui t’a amenée vers le coaching?

Martine :

Écoute, je ne connaissais pas le coaching. Là, je réfléchis, je suis entrain de réfléchir à ça fait combien de temps. Je crois que j’ai découvert le coaching autour de 2006. En tant que conseillère d’orientation, j’aimais intervenir et rencontrer des clients. Par contre, rapidement dans ma carrière, j’ai réalisé que j’avais un esprit entrepreneur, mais j’avais, avant de me rendre compte de ça, j’avais le goût de faire de la gestion. J’avais des talents naturels pour ça et je me suis retrouvée en charge, dès mon début de carrière, j’étais coordonnatrice d’un programme, je travaillais pour le YWCA qui est un organisme communautaire. Je coordonnais des programmes dans un service qui aidait les femmes et leur carrière. Ça s’est fait naturellement et je me suis dit : attends un peu, j’ai du plaisir à faire ça. J’aime intervenir, mais j’aime… Je me verrais pas gestionnaire dans le fond dans quelque chose que je ne connais pas, alors ça me permettait de me sentir habile dans les programmes que je dirigeais, que je coordonnais. Et là tranquillement, j’ai commencé à travailler pour un bureau privé. Je suis sortie du communautaire et j’ai travaillé pour un bureau privé en gestion de carrière. Avec le temps, je me suis rendue compte que j’avais une vision de plus en plus élargie. J’étais moins opérations et plus stratégique. Je commençais à avoir du plaisir à voir comment on fait les affaires, comment on développe nos liens, comment on fait progresser l’organisation. Et dans ma pratique, je réalisais que j’aimais beaucoup le court terme, j’aimais beaucoup être dans l’action. J’avais une façon d’intervenir qui était propre à moi, qui je pense a été teintée, moi j’ai un problème visuel important, j’ai une vision de 20 sur 200, donc je suis légalement aveugle. J’ai grandi dans cette réalité et mes parents m’ont appris à voir tous les possibles dans la vie. Puis d’essayer des choses plutôt que de penser à je ne suis pas capable de faire XYZ. Ça a teinté ma façon d’intervenir et quand j’ai découvert le coaching, comme je le disais tantôt, c’est quand même une profession jeune, donc quand j’ai découvert le coaching, je me suis dit : Ah bien c’est ça que j’aime! On est dans l’action, on est dansle court terme, on est dans c’est le client qui prend en charge sa propre démarche. En tant que conseillère d’orientation, je n’ai jamais été attirée par le scolaire. J’ai toujours été attirée vers la clientèle adulte. Donc, là, je me retrouvais là-dedans et mon bagage faisait en sorte que c’était naturel pour moi d’aller vers tout ce qui était coaching de gestion. Quand j’ai découvert le coaching et que j’ai réalisé que j’avais du plaisir là-dedans, il s’est passé plein de choses dans ma vie. Mon conjoint est décédé, mon père est décédé alors j’ai comme mis cette formation sur la glace pendant un bout de temps et j’étais toujours dans mes fonctions de gestion, rendue-là d’une équipe de professionnels en orientation et de quelques psychologues et là quand je suis revenue à moi, j’ai regagné toute mon énergie et que j’ai commencé à me dire : oui, OK, attends un peu, j’aurais peut-être le goût d’être à mon compte. J’ai quitté mon poste. Je ne savais pas trop ce que je ferais. J’ai pris trois ans pour me dire qu’est-ce que je fais faire dans la vie, j’ai été rencontrer un coach, j’ai lu des livres. Ça n’a pas été une période facile, cette période de transition et de redécouverte professionnelle. Il y avait un grand trou noir et ce n’était pas confortable du tout. J’avais beaucoup de craintes, est-ce que je vais retrouver cette fougue-là puis cette énergie au travail, puis cet enthousiasme au travail et dans une rencontre en coaching, je disais à ma coach : regarde, en fait, je me rends compte qu’il y a deux choses possibles pour moi. Ou bien je travaille à mon compte toute seul ou bien je me joins à une équipe et je pars mon entreprise. Mais ça va être long et j’aime ça travailler en équipe et si je suis toute seule, ça va être long avant que j’aie une équipe. Elle me dit comme ça, la question qui tue, elle me dit comme ça : « Quelles sont les possibilités? Comment tu peux faire pour avoir ta propre entreprise? ». Je dis, bien je monterais une équipe et je dis tout bonnement, j’achèterais une entreprise. Mais acheter une entreprise, je n’ai pas d’argent pour acheter une entreprise. Tu vois, alors ça s’est fait comme ça et tout d’un coup après la rencontre, j’ai fait attends un peu… Si j’achetais une entreprise? Dans une autre rencontre après, elle me dit : « Est-ce que tu savais que Coaching de gestion est à vendre? ». Je ne savais pas que Coaching de gestion était à vendre. Donc, c’est ce travail avec la coach qui m’a permis et je l’en remercie, je lui ai dit d’ailleurs que c’est grâce à elle si cette prise de conscience je l’ai faite et puis ça a attaché les morceaux. Aux premiers abords, c’était ça n’a pas de sens et là on explore l’idée et tranquillement. Comme je disais tantôt, et si ça devenait ça, qu’est-ce que ça prendrait pour que ce soit ça. Tranquillement, j’ai commencé à explorer les étapes pour que ce soit ça et rencontrer un comptable, trouver du financement, rencontrer le propriétaire, voir la revue diligente et voilà, c’est comme ça que ça s’est fait. C’est comme ça que j’en suis arrivée là.

Aimy :

C’est un beau partage. Merci, Martine. J’aimerais te poser deux dernières questions pour conclure. La première, si on voulait en apprendre plus sur toi et sur Coaching de gestion, où est-ce qu’on irait fouiner?

Martine :

Sur le site de l’école, sur le site de coaching de gestion et aussi sur mon profil LinkedIn. Je réfléchis en te parlant et j’ai le goût de dire que les personnes qui sont curieuses par rapport au coaching…

Aimy :

Voilà ma dernière question.

Martine :

Moi, en tant qu’école, je ne veux pas avoir tous les clients du monde. Je pense que tout le monde, je pense que tout le monde qui veut, comment dirais-je, avoir des clients, travailler dans le domaine de l’accompagnement ne doit pas nécessairement être coach. Je vais le dire comme ça, il y a d’autre choses qui sont possibles pour ces personnes-là. Et tout le monde qui veut être coach ne doit pas nécessairement faire la formation chez nous parce que pour moi, ce qui est important, c’est que le programme leur ressemble. On a une approche particulière, il faut choisir une école qui te ressemble. Alors, allez sur le site de l’école. On a également un programme qui s’appelle le programme des téléconférences gratuites du mois. C’est une façon de voir des coachs qui parlent de créneaux ou de sujets spécifiques, d’entendre parler du coaching aussi. Donc, c’est gratuit, on peut s’y inscrire. Je pense que c’est deux bonnes sources. Notre site, je vais te donner des références pour ICF. ICF mondial et ICF Québec. Il faut juste savoir que ICF Québec c’est un chapitre d’ICF mondial, donc il faut d’abord être membre d’ICF mondial pour être membre d’ICF Québec. Mais, ce sont des sites intéressants à découvrir, puis écrivez-moi. On fait des rencontres aussi, à peu près à tous les deux semaines, on a ce qu’on appelle des télé-classes d’information pour présenter notre approche, notre programme. Puis moi, je suis très ouverte à expliquer à quelqu’un qui a un projet en coaching et qui nous appelle, excuse-moi un projet de formation et qui nous appelle, on va prendre le temps d’entendre son projet et de lui dire : tu n’es pas à la bonne place, ou tu n’as pas besoin d’une formation en coaching pour faire ça ou oui, regarde telle affaire chez nous pourrait t’aider ou telle affaire ailleurs pourrait t’aider. Pour moi, ça fait partie de promouvoir la profession de coach et de bien renseigner les gens et si ce n’est pas de ça qu’ils ont besoin, c’est correct, qu’ils aillent là où ça va répondre à leur besoin. Donc, on va répondre ouvertement et honnêtement à leurs questions et on va les aider à bien comprendre et à les outiller comme il faut.

Aimy :

Martine, ça a été super intéressant. Merci beaucoup.

Martine :

Ça me fait plaisir, merci à toi.

Aimy :

Merci à notre invitée et merci à vous d’avoir écouté cet épisode des Portraits professionnels. Pour plus de détails sur cette profession, visitez notre site internet au www.saltoconseil.com.